On peut considérer One Way comme le véritable jumeau de Imperception, Alain Maratrat et Fabrice QUAGLIOTTI se partageant la composition, Sal SOLO au chant, une direction Pop FM pleinement assumée.

Cette fois-ci, le personnel s’étoffe considérablement. Des choeurs, cuivres et percussions sont adjoints aux instrumentations qui restent essentielement synthétiques. Bruce Nookles donne du souffle sur quatre pistes et Alison Lee apporte des touches de vibraphone sur "Thanks". Plus que tout autre opus de ROCKETS, One Way bénéficie de l’apport de chœurs bien placés. Une réinjection organique certes discrète mais toujours bienvenue. On reconnaît des touches de claviers informatiques çà et là (Fairlight CMI, Yamaha DX-7) mais on évite heureusement l’abus gratuit de sampling. Les guitares donnent le change.

Quant aux compositions, il n’y a rien de fondamental à ajouter après Imperception, il s’agit de pop eighties très honnête, consensuelle mais non simpliste. "Without Within" (délicieuse basse), "Don’t Give Up" (les rythmiques robotiques) et le galvanisant "In Your Time" sont particulièrement appréciables. Chose bien trop rare chez ROCKETS, nous avons droit à un instrumental, "Franca", dont le thème solennel et lent renvoie directement à celui des "Chariots De Feu" de VANGELIS. Une référence un tantinet encombrante de laquelle ROCKETS parvient à se démarquer.

Imperception et One Way n’ont jamais été réédités en tant que tels − seule une réédition pirate les réunit sur un seul CD. Les deux ont fait l’objet de publication de démos, sous les titres respectifs Alternative Perceptions et Alternative Ways, d’abord sur l’anthologie A Long Journey en 2009, ensuite en sorties CD indépendantes en 2023. Autant la première version de Imperception chantée par Gérard L’Her était proche de la version définitive, autant pour One Way nous avons à disposition des maquettes bien plus cheap et moins produites que le résultat final. Ce n’est cependant pas le cas de "Without Within", "Thanks" et "Touch Me" (les trois compositions de Alain Maratrat, dont les maquettes se sont peut-être égarées) présentes en version remasterisée sur les deux éditions (c’est facilement déductible avec la durée des morceaux). Les six démos de Fabrice QUAGLIOTTI, enregistrées en 1985 avec la boîte à rythmes Roland TR-808, restent plaisantes et intéressantes à écouter. Le remix en maxi-single de "Don’t Give Up" n’est pas pour me déplaire. Enfin, en bonus, "Radio 105", huit minutes d’interview du groupe sur une station de radio italienne. Pourquoi donc ne pas avoir réédité l’album entier, avec les six maquettes et l’interview en bonus? Mystère.

Cet album, de même que le précédent, a été publié sous le nom ROKETZ (à l’exception de l’édition italienne de Imperception) pour des raisons contractuelles, ce qui revêt une certaine charge symbolique quant au virage artistique du groupe qui a perdu sa thématique S-F, mais pas (encore) son inspiration. Heureusement.