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- Membre : Yes, Graeme Edge & Adrian Gurvitz

The MOODY BLUES - The Present (1983)
Par MARCO STIVELL le 30 Septembre 2024          Consultée 272 fois

Décidément, la période des MOODY BLUES avec Pip Williams pour producteur est bien dorée, malgré sa courte durée de deux ans ! Après Long Distance Voyager (1981), un trésor sacré et bien caché dans leur discographie, voilà The Present (1983) qui lui fait directement écho. De nouveau, l'album commence avec une chanson de Justin Hayward, propose en troisième titre un effort synth-rock de John Lodge, place un morceau impressionnant de Graeme Edge au milieu et se termine par une suite de Ray Thomas voulue comme ambitieuse. De nouveau, Pip Williams offre un son luxuriant, encore chargé d'éléments 70's mais qui pose un bon pied équilibré dans la modernité 80's. Seule, cette fois-ci, la réputation du groupe joue moins, tout comme l'effet de surprise au vu de l'album qui a précédé : la meilleure performance de The Present est au Canada (11ème), suivi de la Norvège (14ème) puis la Grande-Bretagne (15ème place), pour une 'petite' 26ème aux Etats-Unis.

La pochette impressionniste est voulue comme un pastiche du célèbre Daybreak (1922) de Maxfield Parrish, peintre américain connu pour avoir su restituer les ambiances des paysages des états forestiers de la Nouvelle-Angleterre, comme le New Hampshire et le Vermont. Derrière, se cache justement un album plus terrien que Long Distance Voyager, nourri plutôt de prairies comme celles autour de Dorking, dans le comté du Surrey au sud de Londres, Angleterre, où l'enregistrement s'est fait. C'est une sorte de conclusion pour le studio Threshold qui a tant servi la période classique des MOODY BLUES et le dernier album en date, puisque le groupe favorisera ensuite systématiquement d'autres lieux. En outre, The Present est le dernier à être distribué par leur propre label, Threshold.

Il est dommage que cet album soit autant dans l'ombre de son grand frère de 1981, mais on peut le comprendre car malgré les efforts de chacun, notamment Moraz et Williams, ici on joue moins sur la corde étoiles/extraterrestres, on regarde toujours vers le haut mais on garde les pieds sur terre, à moins qu'on commence à naviguer. Le groupe 'dinosaure' défenseur du beau son champêtre et aquatique parvient toutefois difficilement à s'imposer, en 1983, vis-à-vis de la double révolution Michael JACKSON/Thriller si branchés ainsi que la chaîne MTV dont l'apogée devient net. Aucun des singles n'entre dans le top 20 US cette fois, et c'est vraiment dommage d'abord dans le cas des chansons de Justin Hayward. "Running Water" est un nouveau slow d'orfèvre pour lui avec des accords doux, des synthétiseurs imitant les cordes, le piano en croches voire le glockenspiel. "Blue World", avec sa pop-bluesy épique-nostalgique, est aussi pourvue d'un joli refrain, de claviers virevoltants.

De plus, il y a "Sitting at the Wheel", aussi détonnant que l'était "Gemini Dream" deux ans plus tôt, mais nettement plus réussi. John Lodge prend de l'assurance en cette matière synth-rock, usant du talent de Moraz et des programmations de Williams pour un résultat entêtant, aventureux, très amusant quand on sait que sur chaque album ensuite, il va offrir un effort similaire, lui le second pourvoyeur de ballades telles "Under My Feet", sereine et efficace, mis à part les cuivres-claviers de Moraz qui font un peu sursauter. Non vraiment, "Sitting at the Wheel", entre sa mélodie, ses 'hold on!' rigolos en voix de tête, ses grosses rythmiques d'ordinateur, sa batterie guerrière, son lead synthé héroïque et son envolée finale par Hayward à la guitare, c'est un pur plaisir ! Là encore, mauvais timing par rapport à ZZ TOP et leur Eliminator qui ne pouvaient que rafler toute l'attention. À ne pas manquer, en bonus CD, le remix de sept minutes par Steven Greenberg (claviériste du groupe LIPPS INC. au méga-hit disco "Funkytown" de 1980) qui fait ressortir le piano, augmente l'excitation.

Outre cette escapade qui risque toutefois de faire fuir les puristes 60's voire 70's définitivement, il y a encore beaucoup d'éléments de choix, de quoi se mettre sous la dent au cours de cet album. "It's Cold Outside of Your Heart" de Hayward est rempli de magie, du début folk avec la guitare western aux petits licks sucrés en réponse au chant sur les refrains, sans oublier le Fender Rhodes de Patrick Moraz, un rien trop discret. "Mett Me Halfway", co-signée Lodge/Hayward offre encore une pop précieuse, impressionniste et émouvante, avec piano et basse goûteux, choeurs présents et ce pont incroyable, 'is it a dream coming true?'. Le piccolo-synthé sur caisse claire martiale un effet dramatique en crescendo du court instrumental "Hole in the World", pour un solo de guitare sensible, sont repris à la fin de "Under My Feet".

C'est encore Ray Thomas qui s'illustre, d'abord en interprétant superbement et avec profondeur "Going Nowhere", la ballade de Graeme Edge, moins 'percutante' que son rock tribal/OVNI de l'album précédent, mais d'une qualité presque aussi exceptionnelle. Entre les claves programmées, les réponses synthé-guitare, le solo de cette dernière, une fois de plus, les MOODY BLUES prouvent qu'ils sont autant compositeurs qu'instrumentistes de marque avec leur propre empreinte. Arrive enfin la suite de mister Thomas qui ne sort sa flûte chérie qu'un court instant, ce "I Am" introductif ample et merveilleux pour lequel le musicien fait ressortir comme jamais ses origines familiales galloises-celtiques. Le deuxième 'mouvement', "Sorry", qui débute en acoustique bien ornementé par Moraz, alterne très amoureusement (vu le thème et le ton des paroles) ceci avec des refrains blues-rock échevelés, atteignant presque le niveau du final de Long Distance Voyager. De quoi conclure un album solide, regorgeant à son tour de belles idées, loin d'être superflues en pareilles années !

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   MARCO STIVELL

 
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- Justin Hayward (chant, guitares)
- John Lodge (chant, basse)
- Ray Thomas (chant, harmonica, flûte)
- Graeme Edge (batterie, percussions)
- Patrick Moraz (claviers)
- Pip Williams (séquenceurs)


1. Blue World
2. Meet Me Halfway
3. Sitting At The Wheel
4. Going Nowhere
5. Hole In The World
6. Under My Feet
7. It's Cold Outside Of Your Heart
8. Running Water
9. I Am
10. Sorry
- titres Bonus Cd
11. Blue World (single)
12. Sitting At The Wheel (steven Greenberg Remix)



             



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