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- Membre : Yes, Graeme Edge & Adrian Gurvitz

The MOODY BLUES - On The Threshold Of A Dream (1969)
Par MARCO STIVELL le 11 Juillet 2024          Consultée 594 fois

On the Threshold of a Dream ou 'sur le seuil d'un rêve', décrit comme l'album classique des MOODY BLUES, l'excellence en pleine apogée populaire et l'album que tout le monde devait avoir chez soi à l'époque, s'il n'y en avait qu'un seul (33-tours bien sûr, avec "Nights in White Satin" en 45-tours). Après avoir fortement nourri le mouvement hippie, plus encore avec In Search of the Lost Chord (1968) que Days of Future Passed (1967), voilà que le groupe anglais s'en sert, en retour, comme influence. Pour la continuité, le peintre Phil Travers s'occupe toujours des pochettes, et il ne serait pas incongru de voir en MOODY BLUES un groupe-pionnier dans ce domaine-là.

Sans le caractère religieux (même au pluriel) de son prédécesseur, ce troisième album n'est pas moins spirituel ni introspectif. Avec ambition, il incarne parfaitement son époque, sachant que le rêve bat son plein à l'époque, après les festivals rock de Monterey et de l'île de Wight, bientôt Woodstock. À propos de concert, le groupe qui enregistrait toujours dès que possible, entre deux dates, préfère ici se concentrer sur l'enregistrement. On pourrait parler, sinon d'album de maturité, du moins d'un ensemble copieusement peaufiné, alors qu'on est à moins d'une dizaine de mois de l'album précédent (et du suivant).

Comme d'habitude dans leurs concepts, le batteur Graeme Edge en narrateur(-ordinateur !) bien aidé par Mike Pinder conduit le voyage avec "In the Beginning", progression lente avec souffle et texture nébuleuse, telle une sorte de méditation interstellaire. Si c'est l'orgue de Pinder qui pose les bases, le Mellotron demeure roi avec sa montée glorieuse, et les harmonies du crescendo final débouchent sur "Lovely to See You", pop-folk élancée, aventurière et plus que convaincante signée(-chantée par) Justin Hayward. C'est tellement bon qu'on imagine sans mal les MOODY BLUES entrant sur scène, retrouvant leur public pendant des années ensuite avec un titre aussi enthousiaste.

Avec "Lazy Day", Ray Thomas nous offre la ballade hippie par excellence, quoique partagée en deux temps, entre shuffle et relâchement, presque sur le ton de dire que l'envie de l'effort a beau se montrer, la détente est inévitable ! Il joue lui-même de l'harmonica, preuve qu'il n'est point besoin d'effets sonores des plus recherchés (même s'il y en a bien sûr) pour enrichir la palette sonore des MOODIES. Idem de son "Dear Diary", pop ternaire jazzy et planante et aux paroles intimes, la flûte balayant avec politesse le piano et la guitare. On peut lui adjoindre en style comme en qualité le "So Deep Within You" de Mike Pinder, où le groove s'installe parmi les sonorités orchestrales développées par lui-même et Thomas.

John Lodge le bassiste n'est pas en reste en 'bonne communication directe' avec "Send Me No Wine", aux accents country/hawaïens inattendus mais chantés avec bonheur et en même temps par les quatre mélodistes du groupe. Et le Mellotron demeure présent, avec des guitares acoustiques roulantes du plus bel effet. Enchaînée à ce morceau-ci, il y a "To Share Our Love" de Lodge encore, qui garde une empreinte sudiste forte mais aussi des belles tournures rock-classique, en particulier grâce aux violoncelles 'faits maison' et aux harmonies instrumentales déployées par Hayward, qui ne sont pas loin d'égaler le meilleur du hard-metal en la matière.

Finalement, seul Pinder qui, pourtant, fait tant sur le plan de l'habit musical (rien que cette façon d'amener le Mellotron sur les couplets de "Dear Diary" !), est un peu à la traîne dans ses compositions. Il occupe beaucoup la seconde face, notamment avec une suite "Have You Heard" entre rêveries folk et étoilées et dont les deux parties s'intercalent autour de "The Voyage", plutôt à point nommé en cette année 69 où l'on va beaucoup entendre la musique de Richard STRAUSS sur les images incroyables d'un certain Stanley Kubrick.

C'est plaisant à entendre, pour ne pas dire hautement dépaysant mais, curieusement, on peut encore préférer le romantique Justin Hayward qui regarde le ciel pour un "Are You Sitting Comfortably?" distingué (avec Ray Thomas à l'écriture et les belles flûtes basses). Sans oublier "Never Comes the Day", seul single de l'album qui manque largement son coup, malheureusement pour Hayward (qui s'essaye au Mellotron lui-même pour le coup). Du grand art toujours : arpège aquatique serein et très beau, caresse vocale (nasales pour les choeurs), refrain épique et poignant, effet blues qui s'ajoute... Ne serait cette fin légèrement assénée, ce serait parfait. Tant pis pour le tube, l'album est numéro 1 en Grande-Bretagne.

Note réelle : 3,5 car un petit cran au-dessous de l'album précédent.

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   MARCO STIVELL

 
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- Justin Hayward (chant, guitares, violoncelle, mellotron)
- John Lodge (chant, basse, violoncelle, contrebasse)
- Ray Thomas (chant, harmonica, flûte, hautbois, piccolo, ems v)
- Graeme Edge (batterie, percussions, voix, ems vcs 3)
- Mike Pinder (chant, mellotron, orgue hammond, piano, guitare)


1. In The Beginning
2. Lovely To See You
3. Dear Diary
4. Send Me No Wine
5. To Share Our Love
6. So Deep Within You
7. Never Comes The Day
8. Lazy Day
9. Are You Sitting Comfortably?
10. The Dream
11. Have You Heard – Pt. 1
12. The Voyage
13. Have You Heard – Pt. 2



             



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