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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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- Membre : Yes, Graeme Edge & Adrian Gurvitz

The MOODY BLUES - In Search Of The Lost Chord (1968)
Par MARCO STIVELL le 23 Juin 2024          Consultée 772 fois

Avec le succès faramineux – et moins en Grande-Bretagne qu'aux U.S.A., pour dire - de Days of Future Passed (1967) et du single "Nights in White Satin", au firmament des slows de qualité, les MOODY BLUES enchaînent avec un album qui reprend l'idée de concept, mais différemment. Exit l'orchestre et les interludes 'imposés', c'est désormais Mike Pinder qui, avec son précieux Mellotron mais aussi l'orgue, se charge d'imiter les violons. Peut-être ne retrouveront-ils jamais le même succès, mais In Search of the Lost Chord (1968) est synonyme de grandes années pour eux et leur soif de composition, de découverte.

Les sessions d'enregistrement dans les studios de la major Decca et l'accès à de plus grandes possibilités sont une réelle aubaine pour tous les membres qui en gardent un excellent souvenir. En plus, en 68, l'ère hippie bat son plein et Hayward & co en profitent comme les autres. Ils ont juste décidé d'aller un peu plus loin en faisant de la méditation un concept en soi (la réponse au fameux 'accord perdu' mentionné dans le titre est donnée à la fin par le batteur Graeme Edge, sur son "Word"), et en usant de musicalité pour développer tout un questionnement intérieur.

In Search of the Lost Chord est ainsi un voyage bariolé, la création se faisant sous l'influence des drogues diverses en vogue, sauf pour John Lodge le bassiste qui tient à rester 'clean'. Et Thomas, Pinder ainsi que Hayward lisent tous les livres spirituels qui leur tombent sous la main, en particulier ceux qui ont une filiation avec les religions bouddhistes/hindouistes. Un album entre deux T d'envergure, le premier étant celui de Tibétain comme le Livre des Morts (traduit au milieu des années 1930 en Occident), et le second celui de Timothy Leary, psychologue, auteur célèbre et spécialiste du LSD, que les MOODY BLUES ont rencontré chez lui durant leur tournée américaine.

Pas moins de trente instruments différents sont utilisés par le groupe pour ce disque de grande qualité, qu'on soit sous acides ou non (et c'est non) pour l'écouter. Bien sûr, les deux courtes compositions de Graeme Edge avec ses narrations à bruitages figurent comme les moins bonnes sans mal, mais le bonhomme garde son empreinte poétique et y met le ton qu'il faut, rires déments compris pour le "Departure". L'intro à l'auto-harpe est tout simplement magique, les bourdonnements sont ceux d'une machine à explorer l'espace, même le sien à soi, intérieur.

Avec des suites musicales comme "House of Four Doors – part 1", à laquelle il faut ajouter son rappel léger en part 2 pour conclure la première face, John Lodge dévoile davantage son talent de compositeur en multipliant les thèmes courts (mais point trop brefs), reliés par une série d'ouverture de portes grinçantes. Pour ce carrefour/passage d'un monde à l'autre, il joue du violoncelle sans archet et comme il le ferait d'une basse tandis que, pour accompagner les voix, Edge et Pinder démultiplient leurs capacités pour sonner comme l'orchestre, aux batterie/timbales, aux pianos/Mellotron etc.

Entre les deux, il y a "Legend of a Mind", clin d'oeil direct à Leary, véritable trip cosmique avec un fond musical lumineux, tout en pop rêveuse, arpèges de 12 cordes et esprit flower-power avec solo de flûte par Ray Thomas. Ce dernier livre la composition humoristique de l'ensemble qu'est "Dr. Livingstone, I Presume", entre country sautillante, pas trop yankee cela dit, et ruptures folk médiévales du plus bel effet.

Pas de doute, l'album est bien de son temps et c'est encore Mike Pinder qui fournit les titres les plus spirituels à travers des hymnes pop, tels "The Best Way to Travel" (et l'orgue voyage, assurément !) ainsi que le final "Om", où sa voix passe d'un canal à l'autre, rejoignant le choeur des autres membres ensuite. Et cela avant que lui, Edge et Hayward ne lancent un vrai raga à l'indienne d'Asie traditionnelle, tous sitars, tablas et tamburas dehors ! De quoi enrichir la palette aux côtés des morceaux occidentaux que sont le blues-rock "Ride My See-Saw" de Lodge - ou "Peak Hour" du disque précédent en plus épique, aussi efficace et déployant les harmonies des MOODY BLUES en grande pompe -, ainsi que les deux compositions superbes de Justin Hayward ("The Actor", "Voices in the Sky") baignant dans une folk aventureuse.

La belle pochette de Phil Travers, en plus de bien incarner le contenu musical, marque un début de collaboration fournie et permet d'instaurer une unité bienvenue avec les albums futurs. Les MOODY BLUES sont ainsi parmi les premiers à avoir pensé de cette façon, à être un groupe reconnaissable de façon visuelle directe sans avoir besoin de poser en photo. En prime, si l'album est un peu moins bien défendu aux Etats-Unis, faute de vrai tube (aucun des deux singles "Ride My See-Saw" ni "Voices in the Sky" n'entre dans les tops 20), il obtient une belle 5ème place dans la Mère patrie britannique et une 6ème en France (autres temps, autres moeurs). Durant cette année 68, ils sont même le premier groupe rock occidental invité à donner un concert à Prague, alors que la Tchécoslovaquie connaît pas mal de bouleversements.

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   MARCO STIVELL

 
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- Justin Hayward (chant, guitares, sitar, tablas, piano, claveci)
- John Lodge (chant, basse, violoncelle, guitare acoustique, tam)
- Ray Thomas (chant, flûtes, saxophone soprano)
- Graeme Edge (voix, batterie, timbales, piano, tablas, percussi)
- Mike Pinder (chant, mellotrons, piano, clavecin, autoharpe, ba)


1. Departure
2. Ride My See-saw
3. Dr. Livingstone, I Presume
4. House Of Four Doors – Part 1
5. Legend Of A Mind
6. House Of Four Doors – Part 2
7. Voices In The Sky
8. The Best Way To Travel
9. Visions Of Paradise
10. The Actor
11. The Word
12. Om



             



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