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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Membre : Yes, Graeme Edge & Adrian Gurvitz

The MOODY BLUES - Days Of Future Passed (1967)
Par MARCO STIVELL le 16 Décembre 2011          Consultée 8836 fois

Après avoir chanté les reprises de standards de blues dans ses premiers temps, les 'Moodies' comme on les appelle communément (et affectueusement) entrent dans le vif du sujet avec ce deuxième album qui deviendra sans doute le plus mémorable de leur faste et longue carrière (70 millions de galettes pour toute cette dernière, pas mal du tout). Mais pourquoi le plus mémorable ? Tout simplement parce qu'à défaut d'inventer un style, il l'affirme plus que fortement. Imaginez un peu, nous sommes en 1967, tout commençait juste à devenir intéressant pour nous.
Dans son livre récent et passionnant sur le rock progressif, Aymeric Leroy critique quelque peu les 50 % qui composent Days of Future Passed, jugeant les parties orchestrales comme alourdissant le tout au final. Pourtant, il faut reconnaître que l'idée de mélanger rock et symphonisme presque purs était bonne en ce qu'elle permettait de ne pas 'perdre' ou offusquer les amateurs d'un ou de l'autre genre. On peut déjà remercier THE MOODY BLUES de ne pas avoir fait de ressucée pop de la Symphonie du Nouveau Monde de DVORAK comme le label Decca les y poussait, car bien que c'eût été intéressant, le mythe n'aurait clairement pas été le même. Non, ce groupe voulait lui aussi tester, inventer. Et il le fait donc à 50 %. Pour le reste, on a ces interludes (orchestrés par Peter Knight) tour à tour langoureux, cavaliers ou guillerets, certes pas forcément mémorables, mais qui d'abord empêchaient le groupe de se creuser la tête pour trouver des fins à ses morceaux (ha ha), et ensuite qui se justifient pleinement au moins sur l'intro (où sont présentés divers thèmes de l'album, renforçant l'allure conceptuelle) et la conclusion. Des moments de réel enchantement, avec la lecture des poèmes du batteur Graeme Edge.

Concept ? Eh oui, m'sieurs dames ! Cette année dans la pop, 1967 est celle de l'apparition des concepts-albums si chers à nos coeurs éperdus d'amateurs de rock progressif. Pour Days of Future Passed, ce n'est ni plus ni moins qu'une banale journée pour monsieur ou madame tout le monde, de l'aurore à la nuit, ce qui n'est pas franchement trop ambitieux par rapport aux contraintes du support discographique (quand on pense qu'un certain groupe de jeunes de Charterhouse essaiera deux ans plus tard de faire pareil, mais pour l'histoire de l'Homme cette fois). Le succès de Days of Future Passed en a fait ressortir, du côté des plumitifs de service, certaines phrases comme le the smell of grass just makes you pass into a dream de "Dawn Is a Feeling" ou le those gentle voices I hear explain it all with a sigh de "The Afternoon", comme faisant l'apologie de la drogue ! C'est cependant bien ce dans quoi on baignait à l'époque, et on ne pourra pas le nier, elle devait être sacrément bonne pour que les Moodies pondent de tels moments de grâce (ou grass, selon).

Ce qui nous donne, outre les parties orchestrales, des instants de musique populaire qui avaient et ont encore le don de faire se dresser les poils des rêveurs chevelus et autres décadents que nous-mêmes sommes toujours. Comment ne pas s'extasier devant ce "Peak Hour" fiévreux à l'esprit très mod, mais totalement halluciné et à la variation assourdissante (solo de guitare et d'orgue) ? Devant ce "Another Morning" partagé entre marche militaire et folk bucolique, magnifié par la présence de choeurs ? Tout comme "Nights in White Satin" d'ailleurs, 'le' slow onirique où dominent des refrains passionnés sur fond de nappe de mellotron. Ah le mellotron ! Ce clavier fantastique (et tellement contraignant) dont Mike Pender, l'organiste du groupe, a pu surveiller la fabrication (controleur de qualité et testeur chez Streetly Electronics), et qui était à même de le faire chanter aussi bien, mieux encore que les BEATLES à qui il donnera l'exemple. Plus que le clavier et derrière deux montées de piano, les couches de mellotron visent à reproduire l'ambiance orchestrale sur les chansons du groupe pour l'ensemble de l'album, et particulièrement bien sûr lors du fameux "Nights in White Satin" dont le single se vendra par millions. D'emblée un gros coup.

Pas besoin d'une analyse détaillée pour comprendre le sens de cette oeuvre. Aymeric Leroy dit que THE MOODY BLUES étaient trop modestes instrumentalement parlant pour figurer comme le premier vrai jalon du rock progressif. Chacun verra midi à sa porte ou non avec une telle affirmation, quoiqu'il en soit non seulement j'aimerais bien posséder la musicalité qui a fait "The Morning", "The Afternoon" et "Nights in White Satin", et ensuite Days of Future Passed est suffisamment ambitieux et sans réelle faille, assez solide pour ouvrir (avec le Shine on Brightly de PROCOL HARUM) une période courte de la musique aujourd'hui baptisée 'proto-prog'. Pas inattaquable, mais historique. A bon entendeur...

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   MARCO STIVELL

 
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- Justin Hayward (chant, guitares)
- Mike Pinder (claviers)
- Ray Thomas (flûtes, chant)
- John Lodge (basse, chant)
- Graeme Edge (batterie)
- Peter Knight (london festival orchestra)


1. The Day Begins
2. Dawn (dawn Is A Feeling)
3. The Morning (another Morning)
4. Lunch Break (peak Hour)
5. The Afternoon 1 (forever Afternoon, Tues
6. The Afternoon 2 (time To Get Away)
7. Evening 1 (the Sun Set)
8. Evening 2 (twilight Time)
9. The Night (nights In White Satin)



             



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