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1992 Dehumanizer
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1994 Cross Purposes
1995 Cross Purposes Live
  Between Heaven And Hell
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1996 The Sabbath Stones
1998 Reunion
1999 The Last Supper
2002 Past Lives
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2007 The Dio Years
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2013 13
  Live... Gathered In Thei...
2016 The End
2017 The End
 

- Style : Sleep, Orchid, Ghost, Judas Priest, Scorpions, Blue Öyster Cult, Who Cares
- Membre : Rainbow, Brian May , California Breed, Whitesnake, The Dead Daisies , Bill Ward , Glenn Hughes , Ted Nugent, Emerson, Lake & Palmer, Tommy Heart , Deep Purple, Jethro Tull, The Move , Ian Gillan , Electric Light Orchestra, Uriah Heep
- Style + Membre : Ozzy Osbourne , Msg, Kiss, Tony Iommi , Dio
 

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BLACK SABBATH - Born Again (1983)
Par RED ONE le 2 Décembre 2011          Consultée 8386 fois

Sale temps pour BLACK SABBATH en 1983. Le mixage controversé de l'album Live Evil vient de causer la démission de Ronnie James DIO qui part fonder le groupe DIO avec Vinny Appice. Ozzy Osbourne poursuit de son côté une carrière solo remarquable (enfin, pour l'instant) et fait considérablement de l'ombre à son groupe d'origine. Tony Iommi et Geezer Butler, bien décidés à ne pas laisser couler leur entreprise, rappellent Bill Ward au poste de batteur et tentent un coup de poker en embauchant Ian Gillan.

La légende veut que l'ancien frontman de DEEP PURPLE ait accepté l'offre à la suite d'une beuverie dans un pub avec ses deux amis Tony et Geezer. Si cette légende semble vraie aux dires des principaux protagonistes, il faut tout de même préciser qu'à l'époque, Gillan venait de licencier comme un malpropre les membres de son groupe solo GILLAN (parmi lesquels un certain Janick Gers) et espérait reformer le DEEP PURPLE Mk2 avec Ritchie Blackmore et Roger Glover. Toujours est-il que la chose ne se fait pas, Blackmore et Glover ayant encore un album de RAINBOW dans leur contrat, et donc Gillan se retrouve alors sans emploi. La nouvelle improbable de son embauche par BLACK SABBATH fait alors l'effet d'une bombe dans la presse spécialisée en 1983 et les plus grandes spéculations naissent sur ce que sera le nouvel album. Le résultat recevra malheureusement un accueil mitigé.

Born Again est en effet un album difficile à appréhender dans la carrière de BLACK SABBATH. Il faut dire que succéder aux deux merveilles que furent Heaven and Hell et Mob Rules n'était pas une mince affaire, d'autant plus que Gillan officie dans un registre totalement différent de celui de Ronnie James Dio. Mob Rules avait déjà esquissé un changement d'orientation en terme de travail du son par rapport à Heaven and Hell. La guitare de Iommi s'y faisait plus saturée, plus agressive. Born Again continue cette évolution en la poussant à son paroxysme : le mixage de la guitare est ici sale, rugueux, presque garage. L’album tout entier se voit sujet à controverse dès sa sortie et Ian Gillan lui-même exprime ses regrets concernant de nombreux éléments de Born Again (dont la pochette). Mais dans le fond, peu importe car c’est cette saleté apparente qui rend l'album si particulier.

C'est également un album difficile d’accès pour la simple et bonne raison qu’il nous présente une synthèse étrange entre l’univers lyrique de Ian Gillan, fait de paroles souvent absurdes et surréalistes, et celui de la musique du groupe de Tony Iommi, sombre et ténébreuse. Le titre d’ouverture, "Trashed", dans la veine d’un "Neon Knights" ou bien d’un "Turn Up The Night", suffit à comprendre de quoi je parle. Si les morceaux speed sont assez nombreux sur cet album ("Trashed", "Digital Bitch", "Hot Line"), ils alternent avec d’autres titres beaucoup plus lents, voire progressifs. Cet album est en effet très intéressant de par sa richesse créative : nombreux sont les morceaux qui présentent une double face, un riff caché ou un solo inattendu.

C’est le cas notamment de l'épique "Disturbing the Priest", le très doom "Zero the Hero", le slow mammouthesque "Born Again", ou bien encore le titre final, "Keep It Warm", dont la fin nous prouve que l’album Born Again se situe bien dans la continuité de Mob Rules en terme de soli de guitare mélodique. "Disturbing the Priest", chanson qui commence en apparence par un chaos sonore assez incohérent, se métamorphose ainsi en un titre sombre et épique dans la lignée d'un "Sign of the Southern Cross". Geoff Nicholls, l'homme aux claviers, impose par ailleurs sa marque en signant deux instrumentaux, "Stonehenge" et "The Dark", aux effets new-age fortement marqués. Une véritable noirceur psychédélique ressort de ce Born Again chaotique, fantasmagorique, très doom au final.

Bill Ward, encore en proie à de sérieux problèmes d'alcoolisme, ne va pas au-delà de l'enregistrement en studio. Durant la tournée, il est remplacé par Bev Bevan, ancien batteur d'ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA. Si l'album a quelque peu sombré dans l'oubli de nos jours aux yeux du grand public, sa tournée qui s'ensuit est, pour sa part, entrée dans la légende : une reconstitution en carton-pâte démesurée des mégalithes de Stonehenge servait de décor de scène au groupe, causant de nombreux problèmes logistiques et inspirant en partie le célèbre film parodique Spinal Tap. Les performances de BLACK SABBATH dans cette formation étaient toutefois impressionnantes et, contrairement à ce que Ian Gillan peut en dire aujourd'hui, il fut un très grand chanteur de BLACK SABBATH, avec son style propre.

Malheureusement, ce line-up au potentiel plus qu'énorme sur la durée ne survit pas à la tournée. Ian Gillan ne se sent définitivement pas à sa place dans le répertoire doom et dark de BLACK SABBATH et ne pense visiblement qu'à une chose : reformer DEEP PURPLE. Sa volonté de faire reprendre "Smoke on the Water" à Tony Iommi durant leurs concerts en était le premier symptôme. En 1984, Ian Gillan quitte donc le navire et part retrouver Blackmore, Glover, Paice et Lord pour enregistrer l'album Perfect Strangers qui scelle la reformation de DEEP PURPLE. Born Again marque donc la fin d'une époque bien délimitée dans la carrière de BLACK SABBATH : après le départ de Gillan, BLACK SABBATH connaît une période troublée durant laquelle Tony Iommi, seul rescapé du line-up originel, tente de faire survivre le groupe de différentes manières. La suite de l'histoire sera, vous le verrez, très compliquée.

Born Again est donc un album bizarre dans la discographie du groupe, un véritable ovni doom qui ne demande qu’à être redécouvert pour ses trouvailles textuelles, ses inventions sonores et ses riffs vraiment très bons.

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   (3 chroniques)



- Ian Gillan (chant)
- Tony Iommi (guitare)
- Geezer Butler (basse)
- Bill Ward (batterie)
- Geoff Nicholls (claviers)


1. Trashed
2. Stonehenge
3. Disturbing The Priest
4. The Dark
5. Zero The Hero
6. Digital Bitch
7. Born Again
8. Hot Line
9. Keep It Warm



             



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