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The CHIEFTAINS - 7 (1977)
Par MARCO STIVELL le 16 Mai 2013          Consultée 2414 fois

Le septième disque des CHIEFTAINS est marqué par l'arrivée de Kevin Conneff au bodhran, dernier des membres importants de leur histoire et qui officie encore en leur sein aujourd'hui. Ce musicien, ancien assistant photographe dans une société produisant des imprimantes, est tombé amoureux à l'âge adulte de la musique traditionnelle, dont il s'improvise très vite excellent tambour et chanteur. Il avait participé au Prosperous de Christy Moore à l'époque pré-Planxty, et appelé par Paddy Moloney en 76 pour le sixième album des CHIEFTAINS, il ne pensait vraiment pas intégrer le groupe alors que Peadar Mercier annonçait son départ.

De ce fait, c'est lui qui introduit le disque comme pour mieux dire « regardez, on a un nouveau tambour et lui aussi il assure ! » Le bodhran de Conneff sera ainsi nettement plus mis à contribution que celui de Mercier, car on peut l'entendre tout aussi facilement sur des airs lents. Mais « Away We Go Again » est d'abord une nouvelle suite de danses ! Ce reel mené par la cornemuse et les flûtes est interrompu par la harpe qui fait évoluer le tout en hornpipe, avant un retour en reel. C'est le seul morceau du disque arrangé par Paddy Moloney, un grand changement par rapport aux débuts où il avait la mainmise sur l'ensemble des choix musicaux ! En effet, le restant du disque voit chacun des membres (Conneff mis à part pour le coup) œuvrer en solo à son tour pour le collectage et l'arrangement d'un ou deux morceaux.

Tous ont un cheval de bataille, une pièce d'orfèvre sur ce disque, au point qu'une nouvelle fois pas une seule tentative ne serait à écarter de la qualité globale. Michael Tubridy par exemple ferme le disque avec « Oh ! The Breeches Full of Stitches », où sur des slides et polkas endiablées, il fait valoir son jeu de concertina et de timpan, suivi de près par la harpe de Derek Bell. Mieux encore, il s'est occupé de restituer la « O'Sullivan's March » en accentuant la présence du bodhran devenu massif, et en dressant magnifiquement un air de tin whistles sur ligne de cordes. On retrouve cet effet de violon sur le vibrant arrangement des airs et reels par Sean Potts pour « No. 6 The Coombe », dédié à feu son grand-père, ancien sonneur réputé qui habitait à l'adresse mentionnée dans le titre. Le début avec le whistle et l'arpège limpide de harpe est d'une grande profondeur. Tout aussi beau reste « Dochas » (« espoir » en gaélique) par Potts toujours, un nouvel air introduit par les deux mêmes instruments et repris par la cornemuse et les violons ensuite.

Martin Fay apporte « Hedigan's Fancy », une superbe slip jig avec tout le groupe sur bourdon de cornemuse. Le violoniste l'a nommée ainsi en hommage à son pub dublinois préféré, et il précise qu'à sa connaissance, cette forme de danse est la plus ancienne dans l'histoire de la musique traditionnelle irlandaise. On y notera encore les solos de hautbois et de flûte traversière. Sean Keane à son tour, fait valoir son talent d'arrangeur qui est peut-être le plus original de l'ensemble. En témoignent le set jig/hornpipe/reel « Friel's Kitchen » (autre hommage à un bar dans lequel il a beaucoup joué) où le timpan joue de manière exubérante, ainsi que l'étonnant « The Ace and the Deuce of Pipering ». Ce dernier contient l'une de ces formes de jeu que les compositeurs contemporains qualifient de « qui veut démarrer » : un entrelacs de prises de parole par les différents instruments, sans qu'aucun ne se décide à la garder pour mener un propos plus long et abouti. Puis un bourdon de cornemuse amène une danse pas si classique que cela car elle emploie des silences entre les phrases.

Ce qui est réellement intéressant, tout comme le travail de Derek Bell. Qui d'autre que lui en tant qu'harpeur, pouvait le mieux chanter louange à O'Carolan ? Ainsi, « John O'Connor and the Ode to Whiskey » est une nouvelle slip jig, dans la bonne tradition du barde aveugle du XVIIème siècle. Mieux encore, il y a « The Fairies Lamentation and Dance », qui démarre bien entendu comme une complainte introduite par quelques instruments et que tout le monde joue à la fin sur roulements de bodhran, avant de se diriger vers la pureté des arpèges cristallins à la harpe, puis un développement inattendu en reel (une proche cousine de « Hewlett ») pour se terminer en air survolé par Sean Potts. 7 est en tout cela non seulement un album davantage collectif, mais également une nouvelle réussite au palmarès du groupe. En prime, on remarquera le visuel de la pochette dessiné certes, mais moins gribouillis que les précédents. Bref, du travail soigné.

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   MARCO STIVELL

 
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- Paddy Moloney (uillean pipes, tin whistle)
- Seán Potts (tin whistle, bones)
- Seán Keane (fiddle, tin whistle)
- Martin Fay (fiddle, bones)
- Michael Tubridy (flute, concertina, tin whistle)
- Derek Bell (harpes irlandaises et médiévales, timpán, hautbois)
- Kevin Conneff (bodhrán)


1. Away We Go Again
2. Dochas
3. Hedigan's Fancy
4. John O'connor And The Ode To Whiskey
5. Friel's Kitchen
6. No. 6 The Coombe
7. O'sullivan's March
8. The Ace And The Deuce Of Pipering
9. The Fairies' Lamentation And Dance
10. Oh! The Breeches Full Of Stitches



             



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