C'est l'année de la cinquantaine ! Déjà ! Pour fêter ça, vous pouvez souhaiter la bienvenue à la nouvelle Véronique SANSON ! Voyez donc cette belle femme dans la fleur de l'âge, le sac aux pieds, foulant la superficialité de la vie à grands renforts d'indifférence. Les aspects sentimentaux de l'artiste semblent être loin de cette période. Un paysage désertique, dépouillé, simple. Une nouvelle image.. Cool ! Une nouvelle musique en 98, en cette fin de 20eme millénaire ?

Et ouais, il suffisait de le dire, il n'y a cas écouter le single de l'album "Un être idéal" axé sur une guitare trépidante. C'est un radical changement d'épaule, le piano et les claviers se feront discrets tout au long de cette cuvée. La basse de Leland Sklar est monstrueuse, comme à l'accoutumée, on va la retrouver tout au long de l'opus, qui baigne dans une veine orchestrale louchant fortement vers le style de Michel BERGER... Par instants comme sur "Dans la même ville", on croirait une chanson de France GALL. C'est étonnant. Malgré le son très travaillé, il est indéniable que Véro a désormais gommé les aspects les plus roots de sa musique. Nous sommes entrés de plein pied dans une frange variété, certes d'excellente tenue, mais tout de même. On retrouve la guitare bien grasse et la basse gargantuesque sur "Hotel Biron chambre 22" puis sur l'ambiance smooth de "Histoire sans intérêt", avec un joli bridge de claviers très réussi, sans doute un des meilleurs titres de l'album..

Il y a aussi cette petite curiosité dance presque électro funk qu'est la compo "Les tyrans", ou la blondinette sussure plus qu'elle ne chante, c'est rare. L'entendre énumérer ainsi tous les grands dictateurs et conquérants de l'histoire est de plus assez troublant. On ne comprend pas trop ou elle souhaite en venir, d'autant que c'est tout mélangé halala ! Hitler jouxte Guillaume le conquérant, Chou en Lai et Gengis Khan... A déconseiller fortement aux amateurs d'histoire !! Ou alors c'est une condamnation sans appel de la masculinité ? Tout est possible ! D'ailleurs, un des morceaux suivants s'intitule "J'ai l'honneur d'être une fille", ou Véro retrouve certaines des intonations d'antan.

"Un amour qui m'irait bien" est sympa et rappelle aussi les heures de gloire passées. Puis l'album s'achève et on entend enfin distinctement le piano, son instrument totem. Il ne pouvait y avoir une livraison entière sans cela, du coup, le titre nous rappelle aux grandes compositions de Véronique, c'est d'ailleurs probablement le seul refrain que l'inconscient collectif reconnaîtra. Faites l'expérience de "je me suis tellement manqué", vous verrez !

Un album de Michel BERGER alors que celui ci est décédé depuis belle lurette, voila qui n'est pas banal ! Peut-être notre Véronique ne s'est pas rendue compte de cela. L'opus est donc très équilibré, très varié et "variétés", toujours dans la qualité. Il manque toutefois au moins un autre morceau classique de grande envergure. C'est pourquoi cet album ne sera pas un des classiques de Miss SANSON.