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POST PUNK PROTO NOISY  |  STUDIO

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1986 Album
2023 End Of World
 

- Style : Virgin Prunes
- Membre : Leftfield, The Sex Pistols , Siouxsie And The Banshees, Magazine, Painkiller

PUBLIC IMAGE LIMITED - The Flowers Of Romance (1981)
Par NOSFERATU le 15 Mai 2016          Consultée 5088 fois

Mais quel album fracassé ! Je mentirai si j’affirmais que j’ai adoré ce disque la première fois que je l’ai écouté. Sûr qu’au lycée, j’ai commencé par le fameux « This is not a love song », la facette la plus accessible de PIL, le fameux morceau qui me fit découvrir le groupe déviant de John Lydon. Même si un pote m’avait sensibilisé à ZAPPA et aux RESIDENTS, mes oreilles n’étaient pas encore familiarisées avec tous ces délires "hors normes". Ce n’est que plus tard, au début des « nineties », que j’ai apprécié l’atmosphère dingue qui se dégage de cette œuvre fondamentale, grâce à tous ces groupes estampillés noise rock qui s’en réclamaient (genre les BUTTHOLE SURFERS).

On le sait, Lydon était trop à l’étroit au sein des emblématiques SEX PISTOLS. Ses discours libertaires ( au niveau politique et aussi esthétique), avec la provoc qui allait de pair, choquèrent bien souvent les autres membres du quatuor infernal (du moins Glen Mattlock qui ne rêvait que de concurrencer ses idoles, les SMALL FACES). Lydon voyait donc plus loin que ses acolytes encore coincés dans leurs références « mods », et se réclamait aussi de ses propres héros musicaux, tous bien bigarrés comme CAPTAIN BEEFHEART, PETER HAMMILL, NEU, HAWKWIND. Et ces influences ressortent dans le projet PIL. En dehors de ces dernières, il y avait aussi un goût prononcé pour le dub lourd et opiacé. On l’entend évidemment sur « Métal box », disque qui fascinera tant le jeune Mick Harris, le cerveau détraqué du futur SCORN.

Le dub ? Le bassiste Jah WOBLE est parti après « Metal box », voulant approfondir justement en solo les ouvrages de LEE PERRY, de KING TUBBY et avec lui cette notoire rythmique « space ». Reste le gratteux Keith Levene, au jeu plus torturé, qui va participer à cette entreprise déjantée. « Flowers » va s’avérer être ainsi comme l’œuvre la plus déroutante de PIL, donc la meilleure. Le titre de ce troisième disque fait référence à The Flowers of Romance, groupe punk de 77 dont Levene, le fameux pote de John, l’inepte Sid Vicious (alors à la batterie), et la sorcière Siouxsie avaient été membres. Tout est avant gardiste ici et anti commercial au possible ! Mais ceci n’empêchera pas tout de même que le morceau éponyme « The flowers of romance » sorte en single en mars 1981, atteignant la 24e place dans les charts britanniques.

Les collages dadaïstes sont fortement inspirés par le Kraut rock allemand des « seventies », d’un CAN ou d’un FAUST mais aussi par la musique concrète (le célèbre art acousmatique de Pierre SCHAEFFER). Il n’y a que les malades mentaux comme CHROME ou CABARET VOLTAIRE qui jouent alors à ce jeu-là à l’époque. A la différence des premiers disques, les membres utilisent différents instruments, sans bien sûr savoir les maîtriser, ce qui donne un génial foutoir. Les vocaux de John sont toujours aussi fous (cette voix de canard !), avec ses déclamations presque religieuses. Même s’il n’est pas musicien au sens conventionnel du mot, il fait du bruit avec pleins d’engins différents, libérant toute la folie qui l'imprègne. Ce qui ressort, surtout, c’est l’action des percussions et de la batterie, jouées par Lydon lui-même mais aussi Levene, accentuant le côté tribal de l’ensemble.

Un batteur se démarque, c’est le bizarre Martins Atkins, dont le jeu fera sensation plus tard au sein de son projet foutraque PIGFACE et aussi avec les ténébreux KILLING JOKE, intervenant sur trois compositions quasi industrielles. Tout repose en effet sur un énorme travail de studio, avec aux manettes de ce dernier l’ingénieur du son Nick Launay. C’est répétitif, oppressant, dissonant, strident, chamanique, orientalisant (« Phenagen ») et pourtant on en ressort presque apaisé ! On peut parler ici d’une véritable transe païenne qui mène le post punk dans des territoires expérimentaux préfigurant presque le noise rock.

Toute la new wave "arty" des « eighties » est déjà marquée par l’aventure de PIL. On en retrouve les traces, dès cette époque, dans les premières galettes aventureuses du POP GROUP ou les complexes travaux de l’énorme Adrian Sherwood. En avril 1981, un critique rock du NME écrira à la suite de l’écoute de cet enregistrement insensé que c’était le rêve de MILES DAVIS qui se concrétisait, ce dernier ayant dit qu’il voulait réaliser dans les « seventies » le plus grand groupe de rock'n'roll de la terre. Il y a peut-être un peu de cela. En tout cas, pour rester dans le jazz, un certain JOHN ZORN retiendra certainement la leçon.

Ps : Bizarrement, l’épouvantable Phil COLLINS est un des plus grands fans de cet ouvrage abrasif ! Les parfums de ces "Flowers" devraient donc toucher l’odorat de l'ami Marco Stivell.

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   PSYCHODIVER

 
   (2 chroniques)



- John Lydon (chant, violon, saxophone, percussions)
- Keith Levene (guitare, basse, synthétiseur, percussions)
- Martin Atkins (batterie)


- four Enclosed Walls
- track 8
- phenagen
- flowers Of Romance
- under The House
- hymie's Him
- banging The Door
- go Back
- francis Massacre
1. :flowers Of Romance (instrumental) (bonus De La Ve
- home Is Where The Heart Is (bonus De La Version
- another (bonus De La Version Cd, Extrait Du Sing



             



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