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- Membre : Dire Straits, Bap Kennedy

Mark KNOPFLER - Down The Road Wherever (2018)
Par BAKER le 10 Février 2019          Consultée 1389 fois

Chiant.

Il n'y a pas d'autre mot qui vienne à l'esprit quand je pense à la carrière solo de Mark KNOPFLER. On pourrait trouver plus racé comme vocabulaire, plus précis, plus méchant, plus technique, faire dans la demi-mesure, argumenter, mais dès qu'on tente la synthèse, le mot qui revient en tout premier lieu, c'est : chiant. Les albums du père Choufleur sont bien enregistrés, pleins de guitares, de bons mots, de musiciens épatants, il y a dans chacun d'entre eux au moins un titre original ou splendide, mais globalement, un album de Mark KNOPFLER, c'est chiant. Ca fait des années que notre homme n'a pas réellement apporté quelque chose à son jeu de guitare, il babille sommairement des plans déjà entendus, il réduit son champ harmonique à vue d'oeil, et il n'y a réellement que quand il pète totalement les plombs ("Coyote") ou va à fond dans une direction ("Scaffolder's Wife") qu'il arrive encore à attirer l'attention, là où des chansons très moyennes de DIRE STRAITS comme "Lady Writer" ou "Solid Rock" ont encore leur place dans notre playlist de coeur.

Une fois ce paradigme accepté, assimilé, digéré, on peut mieux apprécier les bons côtés qui ont fait des deux derniers Knopfler des albums somme toute supérieurs à leurs tristes aînés. Où se situe ce "on prend la route et advienne que puisseront" ? Dans une moyenne chi... pardon, prévisible. Avec des hauts et des bas, une route quoi (Seine-et-Marne exclue). Le titre d'ouverture est d'ailleurs un indice sur ce qui va suivre : du rigolo (le pont presque hip-hop bien que les instruments ne changent pas), du nostalgique (le sifflement de "Telegraph Road"), des licks de guitare, sobres et déjà entendus, et... un riff bancal qui rend la chanson totalement oubliable. On a l'impression que la compo se déroule tel un tapis rouge devant nos pieds, sans préparation. Trop long, trop fade, trop paresseux.

Mark a pourtant des choses à dire ; et ce n'est pas forcément parce que le tempo sera rapide ou le son plus gras que les chansons seront plus intéressantes. Ainsi "When You Leave" donne dans le smooth jazz le plus pur, à la limite de la neurasthénie mais distillant une vraie ambiance - cette trompette bouchée, il ne manque que le triple whisky, la fumée de cigare et la carte de visite "Valiant & Valiant". Dans ce domaine, le côté mou du genou est bienvenu, limite incontournable, et KNOPFLER est à son aise. "Just a Boy" essaie de se développer avec un côté anthémique sur la fin, "Good on You Son" joue la carte de la darkwave djent, au niveau KNOPFLER (entendez par là : deux synthétiseurs doux au lieu d'un) et le solo de saxo est il faut l'avouer très entraînant. "Nobody's Child" surprend et gêne même avec ce refrain chanté comme une pucelle ; comme dirait le Maître d'Armes, il faudrait se secouer les miches ma mignonne. Mais cette chanson aurait pu figurer sur On Every Street, ce qui était une insulte en 1991 et désormais un sceau de qualité. Tout comme "My Bacon Roll", voilà des chansons pas mal écrites, bien amenées.

Il y a même LA bonne chanson de l'album, et cette fois ce n'est même pas dans les bonus tracks (à ce sujet, je vais être honnête : je n'ai pas écouté les 4 chansons réservées aux patrons du CAC 40 et considère cette pratique comme de plus en plus honteuse venant d'un homme comme Knopfler). Originale, décalée, ambiancée, "Back on the Dance Floor" est une bizarrerie très bien conçue et qui en deux écoutes vous prend par le cortex pour ne plus en bouger. Ca c'est bon, ça c'est digne d'un des ex-plus grands compositeurs anglais, tout comme finir, après deux bonus tracks moins mauvaises que certaines officielles, sur l'acoustique "Matchstick Men". Une belle chanson purement folk où le fingerpicking de Kno fait des merveilles.

Mais que dire du reste ? Que dire d'un "Nobody Does That" qui se veut funky, où KNOPFLER transpire autant l'érotisme débridé que Marylin Jess transpire le ciment prise rapide Lafarge 25kg ? Que dire de "Drovers Road", de "One Song at a Time", de "Floating Away" tellement lénifiantes, passe-partout, oubliables, inutiles ? "Slow Learner" se veut presque auto-référentiel à ce sujet, mais désolé, il y a une différence entre amuser car on prétend qu'on ennuie, et ennuyer en tentant d'amuser avec l'ennui. Plus de la moitié de l'album, malgré de beaux arrangements et quelques touches celtiques, est transparent, auto-apitoyé, voire factice.

Caramba, encore raté ! Pourtant, le nombre de passages intéressants est en hausse. Et l'écoute complète de l'album n'est pas assommante comme pouvait l'être celle de Crimson ou Lucky. Mais c'est parce que le père Mark a savamment étudié son tracklisting ; car cela n'empêchera pas de trouver le centre de l'album effroyablement plat. C'est dommage, vraiment, car KNOPFLER a toujours en lui quelques bribes de génie. Niveau compo, hein, car côté guitare, si le jeu n'est toujours pas entamé, on sera désespéré par le manque fatal d'originalité de ses plans. KNOPFLER semble sortir des albums comme on va à l'usine, et c'est bien triste. Les fans adoreront, comme toujours. Les anti, et ils sont de plus en plus nombreux semble-t-il, vous trouverez quelques bons passages, mais il faudra à un moment qu'on arrête de se raconter des craques : KNOPFLER solo, c'est mort en 2002.

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   (2 chroniques)



- Mark Knopfler (guitares. chant)
- Guy Fletcher (claviers)
- Jim Cox (claviers)
- Ian Thomas (batterie.)
- Glenn Worf (basse)
- Danny Cummings (percussions.)


1. Trapper Man
2. Back On The Dance Floor
3. Nobody’s Child
4. Just A Boy Away From Home
5. When You Leave
6. Good On You Son
7. My Bacon Roll
8. Nobody Does That
9. Drovers’ Road
10. One Song At A Time
11. Floating Away
12. Slow Learner
13. Heavy Up
14. Every Heart In The Room
15. Rear View Mirror
16. Matchstick Man



             



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