Il y a sur cette planète une foule de malheureux, d’âmes en peine, de pauvres victimes du destin, de tout ce que vous voulez, qui n’ont jamais vu l’Ecosse. Si encore l’endroit était sur le chemin de la Mecque ! Mais non, rien à faire, l’Ecosse c’est cap au Nord, direction Glasgow, via l’Angleterre. Les plus perfides ajouteront que le plus grand tort historique de l’Angleterre, c’est de rallonger la distance jusqu’en Ecosse…

Heureusement il y a RUNRIG, petite dose d’Ecosse transportable partout. RUNRIG est à l’Ecosse ce que TRI YANN est à la Bretagne : le groupe-à-papa, celui dont les best-of ornent tous les offices de tourisme du coin, de Stranraer à Thurso en passant par Inverness, cinq minutes d’arrêt. Le rapprochement ne s’arrête pas là : les deux groupes mettent en valeur le patrimoine régional (national pour nos amis Ecossais), chantent dans la langue du cru (parfois), mêlent influence rock et celtique, histoire de dépoussiérer un peu tout ça. Ca revendique, ça roule les « r », ça parle de lacs (ah ! les lacs écossais !), de jolies fermières, de l’Ecosse éternelle, et tout, et tout…

On adhère ou pas à ce folklore reconstitué, à cette lubie de Celte en crise d’identité (ça existe les Celtes d’abord ? pas sûr…), reste que The Highland Connection est un excellent album, plein à craquer de ballades émouvantes, d’instrumentaux entraînants, de belles mélodies tout simplement. La première partie de l’album, en particulier, est une véritable claque !
Et puis, le gaélique, c’est beau à vous faire pleurer un clown, il faut l’entendre pour le croire, ces sonorités rugueuses qui s’assemblent pour former une harmonie parfaite !

Runrig est un peu le bon génie de la musique celtique à l’écossaise, fruit d’une démarche authentique et d’un talent gros comme ça. Un groupe qui vous donne envie de passer vos vacances sous un déluge de flotte ne peut-être que bon, de toute façon.