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- Style : Staran, Cal, Skipinnish, Manran, Oysterband, Dougie Maclean , Skerryvore, The Saw Doctors , Anduril, Coast
- Membre : Donnie Munro , Georg Kaiser , Big Country, Bruce Guthro , A Hundred Thousand Welcomes
- Style + Membre : The Band From Rockall

RUNRIG - Heartland (1985)
Par GEGERS le 6 Février 2010          Consultée 4188 fois

Surpris et boosté par le succès d'un Recovery qui n'en demandait pas tant, RUNRIG prend confiance en lui et décide de tenter sa chance en dehors de ses frontières écossaises. Bien lui en prit, car le folk rock anglo-gaélique distillé par le quatuor trouve rapidement son public en Angleterre tout d'abord, puis en Allemagne, en Autriche et au Danemark. Il n'en fallut pas plus pour donner envie au groupe de voir plus grand. Signant avec le label Simple Records, RUNRIG se rendra malheureusement bien vite compte de son erreur (le label souhaitant que le groupe abandonne le chant en gaélique) et retournera chez Ridge Records pour la sortie de son quatrième album, quatre ans après Recovery.

Heartland, puisque c'est de cet album dont il s'agit, montre un RUNRIG plus mûr et inspiré. Débutant par « O Cho Meallt », titre traitant justement de la mésaventure avec Simple Records et débutant par un couplet chanté a capella, Heartland montre un groupe maîtrisant cette fois-ci entièrement son art, combinant la fougue et le talent brut de The Highland Connection avec l'introspection bien plus ethnique et celtique de Recovery. Mid-tempo entraînant, « O Cho Meallt » se révèle être une introduction parfaite pour un album à l'énergie maîtrisée. Sublimé par les démonstrations à la guitare toujours très éthérées d'un Malcolm Jones s'affirmant comme un musicien d'exception, « This Darkest Winter » voit le groupe signer un morceau efficace et « tubesque » bien que tout en nuances, traitant de la redécouverte du christianisme par Calum MacDonald, parolier du combo.

Variant son propos, RUNRIG alterne avec efficacité et conviction entre titres rock imparables, titres folk aux intonations celtiques et ballades intimistes fortes en émotion. De la première de ces catégories, nous retiendrons principalement le titre « Skye », dont le riff persistant et les paroles rendant hommage à la magnifique île du même nom en font l’un des tubes du groupe, indispensable en concert au même titre qu'un « Loch Lomond ».

Malgré son immédiateté et sa beauté, Skye laisse tout de même la possibilité à d'autres morceaux du même acabit de trouver leur place auprès de l'auditeur : « Dance Called America », encore une fois transcendé par les parties de guitare uniques et inspirées de Malcolm Jones, voit le groupe traiter de l'expulsion des crofters écossais de leurs terres au début du XXème siècle, tandis que « The Ferry », soutenu par un rythme enjoué et un accordéon fort à propos, vient nous parler du moyen de transport le plus utilisé par les habitants de îles écossaises.

N'hésitant pas à puiser dans ses racines écossaises auxquelles il accorde une importance toute particulière, RUNRIG propose également quelques titres fortement enracinés dans ces terres. « Air A' Chuan » voit les guitares acoustiques prendre le dessus pour une magnifique ode à la mer en gaélique, et dont le refrain inlassablement répété n'est pas sans rappeler une certaine tradition vocale entretenue par les descendants des Celtes. Plus rythmé, « Cnoc Na Feille » vient, par ses chœurs imposants et charismatiques, prendre l'auditeur par la main pour l'emmener dans des Hébrides à la fois mystérieuses, hostiles et fascinantes. Mais c'est « The Wire » qui se révèlera parvenir à symboliser au mieux l'attachement de RUNRIG à ses origines. Débutant par des chants à la dimension quasi mystique, ce morceau voit Rory MacDonald donner de la voix, accompagné par une simple guitare acoustique, pour nous témoigner de ce fort lien unissant les Ecossais modernes et les païens des temps anciens. Formidable ballade développant une ambiance intimiste et organique, « The Wire » se révèlera au fil des écoutes être le meilleur morceau d'un album qui ne manque pas d'atouts.

Enfin, comment ne pas mentionner ces ballades folk dont RUNRIG à le secret, qui donnent à cet album des couleurs variées ? « The Everlasting Gun », sensiblement interprétée par un Donnie Munro impliqué, offre une réflexion pacifiste au sujet de la guerre des Malouines (conflit ayant opposé le Royaume-Uni à l'Argentine en 1982). Marqué par la présence de tambours militaires, ce morceau au tempo lent permet au groupe d'affirmer un peu plus son positionnement en faveur d'une autonomie écossaise. « Tuireadh Iain Ruaidh », instrumental final adapté d'un air traditionnel à la cornemuse du XVIIIème siècle, voit Malcolm Jones effectuer un dernier baroud d'honneur, développant une mélodie légère et exécutée avec un feeling peu commun.

Deux ans avant le chef-d'œuvre The Cutter and The Clan, RUNRIG livre avec Heartland un album fort recommandable qui lui permettra de reprendre pied après la déconvenue Simple Records. Poursuivant son bonhomme de chemin avec une qualité de composition et d'interprétation irréprochable, RUNRIG obtiendra alors la reconnaissance tant méritée.

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   GEGERS

 
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- Rory Macdonald (basse, chant)
- Calum Macdonald (batterie, percussions)
- Malcolm Jones (guitare)
- Donnie Munro (chant)


1. O Cho Mealt
2. This Darkest Winter
3. Lifeline
4. Air A' Chuan
5. Dance Called America
6. The Everlasting Gun
7. Skye
8. Cnoc Na Feille
9. The Wire
10. An Ataireachd Ard
11. The Ferry
12. Tuireadh Iain Ruaidh



             



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