Voilà, je suis presque arrivé au final de ma quête, j'ai tant fourni d'efforts pour en arriver là, mais je vais enfin atteindre le statut ultime ! Je ferme les yeux...
"Jeune guerrier...
- Oh !
- Tu nous auras bluffé à nous les Maîtres du Jeu. Mais pour obtenir le statut ultime, il te faut encore me convaincre à moi le dernier Maître.
- Très bien !
- Tu dois me dire ce que tu penses du Master of Reality de BLACK SABBATH.
- Quoi c'est tout ?...
- ...
- Hé bien je dois dire que sur ce disque, chaque chanson est un coup de maître !
"Sweet Leaf" est jouissif avec son riff déjà fort à-propos, Ozzy et ses "Oh yeah", ainsi que son emportement cavalier qui fait penser à celui de "Iron Man".
"After Forever" est un de ces morceaux évolutifs, bourré de bonnes idées. Intro galactique, doom, hard-rock, tout y est.
"Embryo" est une de ces expérimentations haïes des métalleux et dont Iommi à le secret, mais on s'en délecte sur la (très) courte longueur.
"Children of the Grave" sent bon le blues-rock bien gras avec un jeu de percussions que Bill Ward ne pourra hélas jamais reproduire en live. Un vrai tube culte avec pont maléfique et une fin hypnotique.
"Orchid" fait office d'interlude acoustique consistant, avec de sublimes triolets rapides à la guitare folk dans un style un peu plus médiéval.
"Lord of This World" est une chanson "évolutive" où la basse suit la guitare de près et où cette dernière se dédouble avec génie sur le final.
"Solitude" est une vraie respiration grâce à ses guitares clean. De nouveau en ternaire, la voix d'Ozzy y est plus agréable que jamais et on a même de la flûte et de superbes ambiances.
"Into the Void" enfin nous replonge dans la tourmente d'un rock lent, dur et bien gras, sans oublier un pont en rythmique doom dévastateur.
En quelques mots, ce disque plus aéré que les précédents reste d'une grande unité et la preuve d'une qualité en progression. Un chef-d'oeuvre, rien de moins.

- Jeune guerrier, je suis au regret de te dire que tu t'es fourvoyé dans ta quête. Tes mots ne m'ont pas convaincu, après tout ce que tu as fait pour arriver là, tu dois retourner d'où tu viens.
- Quoi ?!
- Ha ha, je plaisante ! Tu as mieux parlé que tous ceux qui ont essayé. Ce pauvre Benjamin Castaldi, il ne connaissait pas l'album et quand pour essayer de le rattraper, je lui ai demandé qui était Ozzy Osbourne, il a cru que c'était un fabricant d'ordinateurs australien. Tordant ! Enfin toi tu as réussi, te voilà devenu le Maître de la Réalité... Ta puissance n'a d'égale que la somme des boyards que tu convoites, et que tu mérites. Va maintenant, Sandrine Dominguez et Passe-Partout t'attendent pour aller récolter la flouze ! Que Baba Yaga El Karkouri soit avec toi.