Café du Bon Coin marque l'entrée dans les années 80 pour TRI YANN, et tout ce que cela entraîne : batterie électronique, synthétiseurs en avant, réverb' à fond... Mais attention, TRI YANN n'a pas encore totalement vendu son âme au diable, ainsi que l'on peut le lire ça et là, et à vrai dire cela ne leur arrivera jamais.
Pourquoi ? Parce que vous prenez un album comme Café du Bon Coin, c'est le type même d'oeuvre où le mélange folk et esprit années 80 reste phénoménal. Prenez un titre comme "Les Programmeurs", on y retrouve la force du chant à caractère du groupe, il y a aussi de la mandoline et du cromorne, et cela se marie plus que bien avec la batterie électronique de Gérard Goron. Deuxième morceau, "La Ville Que j'ai Tant Aimée", un tube potentiel avec nappes de synthé voluptueuses et le côté ballade folk celtique sublimement chantée par Jean-Paul Corbineau. Troisième morceau... On pourrait continuer longtemps comme ça. Le truc c'est que malgré quelques bizarreries somme toute très bienvenues comme "An Tourter", on reste en terrain connu ("Kalonkadour", "La Ville de la Rochelle"...), et même si le son a évolué, ce qui est loin d'être un mal, on a droit a des morceaux de bravoure comme "O'Carolan's Devotion / Irish Dances", "Irish Coffee / Abigail Judge" et bien sûr le magnifique duo final "Complainte de Yuna Madalen" / "Les Cheveaux du Méné-Bré".
Un excellent album qui, s'il marque la fin d'une succession de chefs-d'oeuvre parmi les chefs-d'oeuvres, ne fait en réalité qu'ouvrir de nouveaux horizons de manière on ne peut plus idéale.