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1995 Stranger In Us All
2006 Live In Munich 1977
  Live In Köln 1976
2013 Black Masquerade
2016 Memories In Rock - Live ...
 

- Membre : Deep Purple, Candice Night , Ian Gillan , Ozzy Osbourne , Black Sabbath, Dio, Msg, Blackmore's Night, Vandenberg
- Style + Membre : Joe Lynn Turner
 

 The Deep Purple Appreciation Society (825)

RAINBOW - Stranger In Us All (1995)
Par LONG JOHN SILVER le 24 Mai 2018          Consultée 2104 fois

Pour la seconde (donc en principe dernière) fois l’homme en noir choisit de claquer la porte de DEEP PURPLE, Ian Gillan et lui ne peuvent plus s’encadrer, les concerts s’en ressentent. Blackmore a la plupart du temps entretenu des rapports compliqués avec les chanteurs de ses groupes. Mais qu’allait donc faire Ritchie, hors le Pourpre Profond ? Évidemment, la retraite dorée n’est pas, n’a jamais été, ne sera jamais une option. C’est donc sans surprise aucune que le guitariste ranime (Ritchie Blackmore’s, tout de même) RAINBOW, 10 ans après l’avoir éteint. Les choses ont pas mal bougé depuis, c’est encore plus vrai dans la sphère Metal. C’est donc une équipe de « jeunes loups » qui est constituée pour relancer la machine. Pas si « jeunes » que ça en réalité car les impétrants ont tous déjà plus ou moins de bouteille, mais comme ils sont peu connus du grand public, ils ne risquent pas de faire de l’ombre au taulier.

Le choix le plus immédiatement délicat se porte sur celui du vocaliste, c’est Doogie White, recalé par IRON MAIDEN, qui décroche le job pour RAINBOW. Comme un choix par défaut*. Lorsque Ritchie lui demande comment il imagine leur collaboration, le brave Doogie lui rétorque qu’il aimerait enregistrer un album descendant en ligne directe de Burn et Rising. On n’attendait pas qu’il cite Stormbringer ou The House Of Blue Light, encore moins The Battle Rages On. Sinon l’aurait été viré avant d’avoir pu fredonner la moindre mélodie**. « C’est intéressant », lui aurait répondu Ritchie, sans qu’on envisage le degré de sarcasme contenu dans sa réplique. Doogie White sait chanter, c’est le minimum, mais ne possède pas vraiment une empreinte vocale aussi identifiable qu’aucun de ses prédécesseurs, c’est un faiseur. Qui tente de réaliser une synthèse entre Dio, Bonnet et Turner. Car nonobstant les intentions énoncées, Stranger In Us All sonne bien plus souvent comme Bent Out Of Shape que comme Rising.

Alors oui, le spectre sonore a évolué depuis les 70’s puis les 80’s, le Metal est de plus en plus bodybuildé, Ritchie profite de son échappée hors son désormais ex-groupe pour s’approprier une prod plus en phase avec son époque que celle qui prévaut sur le dernier Purple. Stranger In Us All recycle surtout le RAINBOW 80’s, moins celui de la décennie précédente tout en s’adaptant aux standards de sa période de sortie, ce qui permet de balancer un max de poudre aux yeux. Blackmore produit l’objet accompagné par Pat Regan, un gus avec lequel la collaboration ira au-delà de l’éphémère come back de RAINBOW dont il est question ici***. L’ensemble sonne bien comme il se doit mais manque quelque part de personnalité, peine à faire vibrer malgré des qualités indéniables. Qualités qui doivent – in fine - presque tout à l’homme en noir et assez peu à ses collaborateurs. À une exception près, pas au poste où on s’y attend le plus, j’y reviendrai.

« Wolf To The Moon » qui ouvre le skeud, « Too Late For Tears » plus après, entrent dans la droite lignée des titres up-tempo en cours chez RAINBOW dès la fin des 70’s. On pense encore davantage à la période Turner dès « Cold Hearted Woman », très FM tandis que « Hunting Humans » sonne New Wave la plupart du temps, parachevant une orientation à la mode Bent Out Of Shape, qui en était déjà bien empreint. Ce qui dénote une belle audace. Si ces chansons ne sont pas aussi marquantes que les titres phares du RAINBOW 80’s, une forme de fascination opère, comme devant un feu d’artifices. D’artifices super bien fichus, Blackmore est impérial. Ici, les musiciens font ce qu’on leur dit de faire, ferment leur gueule (à l’exception du chanteur, qui est payé pour l’ouvrir) et exécutent les ordres.

Le chanteur, justement. Son manque de personnalité s’avère régulièrement cruel, surtout quand arrive un titre aussi faiblard que « Stand And Fight ». Et que penser de sa prestation sur « Still I’m Sad » ? Pour une nouvelle version encore plus inutile qu’anecdotique ? Le malheureux y’est totalement à côté de la plaque, hors sujet. « Silence » est le morceau le plus Purpleien du disque, au point de repomper la mélodie vocale des couplets de « You Fool No One », où Doogie singe – plutôt pas mal pour le coup – Glenn Hughes. Néanmoins on continue de se demander ce qu’aurait donné Ronnie DIO sur « Hall Of The Mountain King », alors que l’homme en noir se sert chez Edvard GRIEG. Lui ou Bruce Dickinson, en rupture de Maiden. Le titre bonus, « Emotional Crime »****, enfonce le clou, semble écrit pour ou avec Paul Rodgers, tant il sonne comme du BAD COMPANY. À côté de cela « Ariel », l’instant le plus lourd et épique de l’album, parmi les plus « 70’s », mérite tout de même sa place au panthéon des œuvres Rainbowiennes. La mélancolie alliée à l’emphase teintée d’orientalisme qui en émane, fonctionne admirablement. « Black Mascarade » fait aussi dans l’emphase, plus speedée, toujours avec une batterie robotique, n’est pas loin non plus du pompon.

Le retour de RAINBOW - 10 ans après – ne connaîtra pas de lendemains immédiats (euphémisme), a priori la planète Metal n’en n’a pas pour autant été très affectée. Blackmore n’est pas un champion de la stabilité, cependant les crédits de Stranger In Us All dévoilent des collaborateurs qui commencent à s’inscrire sur un bail extensible. On a cité Pat Regan, voici Candice Night, petit bout de choriste blonde, inconnue de tous. Au fond de la scène à gauche. Comme par hasard, elle a pourvu aux textes des meilleures chansons du disque. Dont « Ariel », seule. Candice est aussi – et accessoirement – la (bien) jeune et récente compagne de Ritchie. Sa position semble intenable : soutenir un homme déjà mûr, caractériel, qui n’aime pas les chanteurs, qui a du mal à supporter son entourage. Et en plus il boit. Ritchie ne mettrait pas longtemps pour trancher : « fini (Ritchie Blackmore’s) RAINBOW, baguenaudons dans les châteaux avec ma blonde ! ».
Ainsi fut fait.

* C’est Blaze Bailey qui a été choisi pour Maiden, le moins qu’on puisse dire étant qu’il n’a pas franchement marqué les esprits
** Stormbringer a précipité le (1er) départ de Blackmore de DEPP PURPLE, l’orientation soul/funk choisie par le groupe l’horripilant, The House Of Blue Light marque une grosse fracture suite à la reformation du mark II de DEEP PURPLE, l’album est catastrophique, Gillan et Blackmore sont de nouveau à couteaux tirés, The Battle Rages On voit le retour imposé à Blackmore de Gillan dans DP
*** Pat Regan a produit quasiment tous les disques de BLACKMORE’s NIGHT
**** Au Japon

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   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



- Ritchie Blackmore (guitare)
- Doogie White (chant)
- Paul Morris (claviers)
- Greg Smith (basse)
- John O'reilly (batterie)
- +
- Candice Night (choeurs)
- Mitch Weis (harmonica)


1. Wolf To The Moon
2. Cold Hearted Woman
3. Hunting Humans (insatiable)
4. Stand And Fight
5. Ariel
6. Too Late For Tears
7. Black Masquerade
8. Silence
9. Hall Of The Mountain King
10. Still I'm Sad
11. Emotional Crime (bonus)



             



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