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RAINBOW - Bent Out Of Shape (1983)
Par LONG JOHN SILVER le 30 Avril 2018          Consultée 2908 fois

Bent Out Of Shape, 7e album de RAINBOW, vient clore une petite décennie qui a vu Ritchie Blackmore tenter de trouver son envol hors la formation mythique qui l’a révélé au monde. Dans la continuité des disques enregistrés avec Roger Glover, de par son aspect commercial assumé, il n’en reste pas moins l’effort le plus abouti proposé par l’homme en noir depuis qu’il est « redescendu sur Terre »*. Comme souvent chez RAINBOW, l’intitulé du disque ne correspond à aucune chanson**, mais à l’idée directrice voulue par son seul maître à bord. Bent Out Of Shape, littéralement « plié hors du cadre », dévoile une pochette qui ne correspond en rien à un disque de Hard Rock, on jurerait qu’une formation New Wave se cache derrière cet apparat. Or il se trouve que si cet album est effectivement un disque de Hard Rock - Blackmore possède une signature bien reconnaissable dans sa façon de pondre ses riffs -, la mue effectuée par RAINBOW en direction de l’AOR prend avec son achèvement une tournure assez surprenante.

On s’était habitué à l’influence du Hard FM made in US chez RAINBOW, FOREIGNER a fait son petit effet sur Ritchie, mais là sa formation bifurque juste avant l’arrivée en direction du Royaume Uni***. Nonobstant l’intronisation d’un nouveau musicien américain, Chuck Burgi (batterie), sessionman réputé qui succède à un autre Américain, Bobby Rondinelli, évincé car son jeu ne correspond pas à ce que l’homme en noir souhaite pour sa nouvelle livraison. De façon assez imprévue, l’ensemble de la galette est imprégné par les sons et productions de la New Wave en vogue en Angleterre, la pochette ne ment donc pas. Pas vraiment. Ici les synthés sont souvent mixés en avant, la batterie est minimaliste mais ô combien cadrée, comme programmée. La guitare (même saturée) offre un rendu extrêmement clair et la basse – même si discrète - intensifie le groove général, comme sortie d’un séquenceur. Le chant très pop de Joe Lynn Turner n’a plus qu’à se poser sur une trame carillonnante qui lui sied particulièrement.

« Stranded » initie l’album, tendue comme la corde d’un arc bandé à bloc. Entrecoupé de silences acérés, ce morceau up-tempo semble taillé à la serpe. Particularité des titres chantés de Bent Out Of Shape, qu’ils soient d’authentiques morceaux de Hard Rock ou bien des ballades, leurs mélodies sont immédiatement mémorisables. De ce point vue, cet opus est une franche réussite, jamais la voix de Turner n’avait été aussi bien mise en valeur****. Au rayon Hard Rock avec le pied au plancher, on n’est pas à plaindre, « Fire Dance » se situe dans la moyenne haute des fillers réussis, avec un thème joué aux claviers, pas si éloigné musicalement de la période épique de RAINBOW. Blackmore laissant même David Rosenthal lancer le premier solo. « Drinking With the Devil » est plus Rock’n’Roll, dans la lignée de « Can’t Happen Here », on reconnaît aisément la patte de l’homme en noir. Et puis quel solo de guitare ! Ritchie est en pleine bourre ! « Make Your Move » clôt l’affaire sur son passage le plus authentiquement Heavy, encore un bon moment même si pas le plus marquant, en revanche fort efficace pour conclure.

Au rayon mid-tempo, voici « Fool For The Night », où tout semble simple : mélodies, riffs, ornements. Quant à « Desperate Heart », cette chanson aérienne paraît évoluer dans l’Ether, juste avant LE tube de l’album. J’y reviendrai plus loin. Le disque compte deux passages instrumentaux, là encore très bien fichus. « Anybody There » lorgne sur le New Age, style que Ritchie finira par s’approprier via BLACKMORE’S NIGHT. Cette plage est prétexte à un long autant qu’héroïque solo du maître. « Snowman » est encore plus réussie, avec ses synthés envoûtants clairement mis en exergue. On est bien loin du Hard Rock ou du Heavy Metal alors que cette rêverie se laisse parcourir sans heurts. Soit une occasion de plus pour apprécier le touché cristallin de vous-savez-qui.

Deux ballades se posent sur la galette, ses deux singles. « Can’t Let You Go » démarre à l’orgue, dans le plus pur style Jon Lord, la voix de Turner y étincelle. Alors que ce morceau eût pu être un naufrage, avec son texte à la noix, le chanteur retourne l’affaire nettement à son avantage. L’autre ballade c’est bien évidemment « Street Of Dreams », LE classique de cet album avec sa vidéo censurée par MTV pour d’obscures raisons*****.
Ce titre brille de mille feux, rappelant au passage que la qualité des mélodies EST le point fort de cet ouvrage. La doucereuse mélancolie qui émane de la chanson n’est pas prête de vous lâcher, une fois entendue. Car une fois suffit, cette pop song vaporeuse possédant un charme désarmant.

À l’époque, la critique spécialisée française****** reconnaît tout un tas de qualités à cet opus mais fait la moue face à une prod très clean qui met – trop - les claviers à l’honneur. Pourtant, aujourd’hui Bent Out Of Shape semble avoir traversé les époques sans avoir pris une ride. Malgré le minimalisme de la section rythmique, la basse sonne comme une basse et la batterie ne souffre pas d’un abus de réverbération. Roger Glover a bien réussi à capter l’esprit de sa période de création (les 80’s) tout en conservant la marque de fabrique maison, ancrée dans la décennie qui la précède. Bent Out Of Shape est l’album le plus facile de RAINBOW, le plus accessible, sa force (son pouvoir ?) étant de ne lâcher sur rien tout en exploitant pour le meilleur les qualités de ses musiciens. Avec pour objectif de faire ressortir les mélodies limpides portées par la voix passe partout de mister Turner. Un bien bel épitaphe******* en somme, car déjà la rumeur bruisse, s’envole : Et si DEEP PURPLE renaissait de ses cendres ?

* Allusion à Down To Earth, premier album produit par Glover, avec un titre qui renvoie à leurs chimères les ambiances et textes des disques précédents et l’univers empreint de fantasy cher à Ronnie James Dio
** Seul Long Live Rock’n’Roll échappe à ce constat
*** Cela en dépit d’un titre (bent out of shape) qui est une expression plutôt utilisée aux USA
**** Le bonhomme a enregistré une pelletée de disques depuis, ceux que j’ai entendus depuis laissent même penser que Bent Out Of Shape ressemble à son apogée
***** On y voit une jeune femme kidnappée et sous l’emprise d’un hypnotiseur, quel scandale !
****** Enfer Magazine, pour ceusses qui se poseraient la question
******* Même si au mitan des 90’s...

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   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



- Ritchie Blackmore (guitare)
- Joe Lynn Turner (chant)
- Roger Glover (basse)
- David Rosenthal (claviers)
- Chuck Burgi (batterie)


1. Stranded
2. Can't Let You Go
3. Fool For The Night
4. Fire Dance
5. Anybody There
6. Desperate Heart
7. Street Of Dreams
8. Drinking With The Devil
9. Snowman
10. Make Your Move



             



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