Trois ans après avoir réussi son émancipation artistique, Mimi - comme elle plait désormais à se faire appeler - fait son retour sur la scène avec ce nouvel effort studio, qui est en réalité la suite de son album précédent. En effet, tout est calculé pour en faire un succès équivalent, mais la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit, et ce « E=MC2 » est bien loin d’arriver à la hauteur de son prédécesseur. Pourtant ils n’y sont pas allés de main morte dans l’art du pompage : même pochette retouchée à outrance, même titre ridicule, et même vibe r’n’b censée être dans l’air du temps. En réalité, si cet opus a l’avantage d’être plus cohérent, il est surtout moins efficace et moins marquant. Sans être une déconvenue totale, c’est un album qui fait plouf.

En terme de singles, c’est bien simple il y a un seul véritable tube qui lancera l’album, le bien nommé « Touch my body ». Mariah assume totalement, avec ce morceau parodique, son image de diva sexy et égocentrique. Le clip qui accompagne le morceau est d’ailleurs très drôle. Une track pop et estivale, bien sympathique mais pas mémorable non plus. Même chose avec « Bye bye » qui est une ballade clinquante, c’est sympa mais c’est oubliable assez rapidement. On remarque d’ailleurs très vite l’envie de faire un copié de « We belong together », mais là encore, ça ne marche jamais vraiment. La mélodie un peu nostalgique et vintage de « I’ll be lovin’u long time » ? Pas terrible non plus. Tout cela manque terriblement de force. Dernier titre promu avec « I Stay in love », une ballade r’n’b plutôt cool, assez tendre où l'on retrouve enfin un peu d’éclat dans la voix de Mariah, qui est en pilote automatique sur une bonne partie du disque.

Si les singles ne sont pas mémorables, on trouve tout de même des petites pépites sur cet album, à commencer par le titre d’introduction : « Migrate », il faut être fou pour ne pas avoir su repérer le potentiel de ce titre. Une vraie bombe r’n’b, et même si Carey reste sur la réserve vocalement, sa terrible sensualité fait toute la différence. La titre de l’album à écouter, c'est lui. Il serait également dommage de passer à côté du très moite « Thanx 4 Nothin’ », là aussi un titre très sensuel et réussi. « O.O.C » est lune composition assez club, qui s’apprécie au fur et à mesure des écoutes et qui dénote un peu dans l’ambiance de l’album. Tout comme « I’m that chick », très dansant.

Au beau milieu de ces pistes agréables, nous trouvons beaucoup de remplissages. Des titres soient mauvais soient totalement anecdotiques dont la palme revient à « Love story » et son texte digne d’une enfant de douze ans. Même Young Jeezy se retrouve sous-estimé sur le passable « Side effects ».

Bref, un petit coup dans l’eau pour Mariah CAREY. Un album pas très bon, pas si mauvais non plus, juste assez anecdotique et qui n’apporte rien de plus à sa riche discographie. Au-delà de quelques titres sympas, l’album souffre surtout d’une production pas toujours tip top, et d’une voix assez faible au moment de l’enregistrement. Allez Mimi, tu peux faire mieux que ça !