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MUSIQUES TRADITIONNELLES  |  STUDIO

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- Style : An Triskell , Glenmor
- Membre : Pat O'may , René Werneer , Michel Santangeli , Gabriel Yacoub , Mor, Ys, Keris, Pierre De Grenoble, Malicorne, Dan Ar Braz
- Style + Membre : Angelo Branduardi , Nuit Celtique
 

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Alan STIVELL - Renaissance De La Harpe Celtique (1972)
Par MR. AMEFORGÉE le 1er Décembre 2006          Consultée 11274 fois

Tout le monde connaît la légende, petits et grands, gueux et barons, damoiselles et jouvenceaux : c’était un jour de printemps, l’air était frais et le ciel semblait comme pris dans un voile que constellait lointainement une iridescence solaire. Le jeune Alan Cochevelou se promenait dans les bois de Brocéliande, quand parvenant à l’abord d’une clairière, à proximité de la prétendue sépulture de Merlin l’Enchanteur, il découvrit une source jaillissante. L’eau était cristalline et lustrale (et qui s’appelorio Kézac). Et saillant de la surface liquide, il vit un rocher anguleux dans lequel se trouvait encastrée un bien étrange objet... une harpe. En s’approchant et en détaillant l’instrument ouvragé, il put y lire l’inscription suivante : Honni soit qui mal y pense… euh non : « celui qui extraira la harpe de la pierre sera sacré Barde de Bretagne et mènera sa contrée hors de l’obscurantisme, telle est la Prophétie ».
On devine ce qui se passa. Le jeune Alan, qui était déjà un musicien émérite, tenta de délivrer l’instrument de la roche, là où tant de ménestrels de basse-cour avant lui avaient échoué. Dès qu’il posa les mains sur la harpe, il sentit une intense chaleur empreindre ses membres et lui insuffler une énergie inédite. Il eut à peine à bander les muscles que la harpe était extraite de la pierre, sous la clameur du vent bruissant dans les frondaisons alentours : la Bretagne avait son nouveau Barde et celui-ci s’appellerait désormais Alan Stivell. Il allait bientôt fonder une nouvelle Kamelot qui allait étendre le rayonnement de la musique celtique au-delà du cercle confiné jusqu’alors des initiés. A sa Table Ronde, on devait bientôt voir de preux chevaliers tels que Dan Ar Braz, Gabriel Yacoub, parmi de nombreux autres (il aurait, paraît-il, inspiré sa vocation de harpiste à la délicieuse druidesse Loreena McKennitt).

Cela faisait déjà de nombreuses années que la harpe celtique avait refait surface grâce à Alan Stivell (et à son père) lorsque l’album Renaissance de la Harpe Celtique parut. S’il s’agit du second album de l’artiste, il est aussi son plus célèbre, celui qui reçut un accueil plus qu’enthousiaste de par le monde et notamment aux Etats-Unis.
Comme son nom l’indique très clairement, l’héroïne de cet album instrumental, c’est la harpe celtique, cet instrument à cordes plus fragile et cristallin que la guitare. Jeu d’arpèges ondoyant ou bien, de façon moins maniéré, plus vive, « picking » inspiré de la guitare folk américaine, les possibilités sont particulièrement intéressantes. Dans leur majorité, les morceaux sont, évidemment, arrangés du folklore celtique.
L’album s’ouvre sur le bruit du ressac marin et nous voilà plongé dans un autre univers et un autre temps, un Moyen Age romanesque qui invite au rêve. Et si la harpe mène une danse gracieuse et relativement paisible, elle ne s’en trouve pas moins soutenue ça et là par quelques percussions, quelques phrasés de flûtes qui volètent dans le lointain, la plainte d’un violoncelle à la voix profonde, qui apportent un peu de relief charnu à l’ossature gracile propre à l’instrument principal. C’est dans cette optique que des morceaux comme « Ys » ou bien le solennel « Eliz Iza », avec ses chœurs, sa bombarde et son jeu de batterie plus rock, marquent d’emblée les esprits, par comparaison avec un « Ap Huw / Penllyn », plus sobre, à la harpe seule. Mais impossible de ne pas se laisser séduire par ces notes éthérées, qui irradient, comme sur « Marv Pontkalleg ». Après, le morceau de bravoure, c’est bien entendu la suite « Gaeltacht », qui balaye un spectre assez large d’émotions entre l’ouverture contemplative qui s’articule entre « Caitlin Triall », avec sa mélodie mélancolique qui va crescendo jusqu’à taquiner un rythme de danse, et le déchirant « Port Ui Mhuirghesasa » (quelle flûte !) ou bien encore les accents plus impétueux de « Heman Dubh » ou de « Struan Robertson ». Au deux tiers de la suite, le tout se fait plus dansant et un peu plus épique, et malgré quelques accalmies d’une sobriété lumineuse, on tend vers une conclusion festive.

La Renaissance de la Harpe Celtique est par définition le type d’album qui ne vieillit pas. On aurait déjà pu l’enregistrer il y a des siècles si la technologie l’avait permis et n’a donc pas à subir les outrages du temps. Le son ne frappe pas par sa limpidité moderne, mais la brume qui l'entoure participe à son charme intemporel. Son atmosphère particulièrement paisible, mais dans lequel se cache nombre de subtilités, en fait un disque également accessible que l’on peut recommander à ceux qui craignent la morsure dissonnante du méchant biniou et qui voudraient malgré tout s’initier à la musique celtique, tout en douceur.
Historiquement, cet album sonne l’émergence d’un puissant engouement pour les musiques celtiques, qui sortent des greniers poussiéreux et qui vont se mettre à frayer avec la modernité, du rock notamment. La musique new-age qui apparaît aussi à peu près à cette époque se nourrira aussi copieusement de musique folklorique, au point que la frontière entre les deux est parfois très poreuse. Par la suite, Alan Stivell se fera le chantre de ce mélange des cultures. Cela va du rock celtique que l’on peut entendre sur l’album live à l’Olympia qui suit juste la Renaissance de la Harpe Celtique jusqu’aux expérimentations électro hip-hop des années 90-2000.

Après, si la Renaissance de la Harpe Celtique n’est peut-être pas l’album ultime (ce serait réducteur, pas vrai ?), il n’en demeure pas moins le premier et l’incontournable, au charme envoûtant et à la qualité indéniable. Une porte ouverte sur l’univers des contes et légendes.

NB pour les petits écoliers bretons : la légende mentionnée au premier paragraphe est assez éloignée de la vérité historique.

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   MR. AMEFORGÉE

 
   MARCO STIVELL

 
   (2 chroniques)



- Alan Stivell (harpe)
- Michel Delaporte (percussions)
- Guy Cascales (batterie)
- Gérard Levavasseur (basse)
- Gérard Salkowsky (basse)
- Dan Ar Braz (guitares)
- Gilles Tinayre (orgue)
- Yann Fanch Ar Merdy (batterie écossaise)
- Mig Ar Biz (bombarde)
- Alan Kloatr (bombarde)
- Jean Huchot (violoncelle)
- Henri Delagarde (violoncelle)
- Manuel Recasens (violoncelle)
- Stéphane Wiener (alto)
- Gabriel Beauvais (alto)
- Paul Hadjaje (alto)
- Pierre Cheval (alto)
- Jean-marc Dollez (contrebasse)
- Anne Germain (choeur)
- Claude Germain (choeur)
- Jean-claude Briodin (choeur)
- Françoise Wali (choeur)
- Jacques Hendrix (choeur)
- Danièle Bartolletti (choeur)


1. Ys
2. Marv Pontkalleg
3. Ap Huw / Penllyn
4. Eliz Iza
- gaeltacht
5. Caitlin Triall
6. Port Ui Mhuirgheasa
7. Airde Cuan
8. Na Reubairean
9. Mélodie Manxoise
10. Heman Dubh
11. Gaelic Waltz
12. Struan Robertson
13. The Little Cascade
14. Braigh Loch All
15. Port An Deorai



             



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