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Brenda LEE - Brenda Lee (1960)
Par LE KINGBEE le 17 Juin 2019          Consultée 1229 fois

Ce second opus de "Little Miss Dynamite" est souvent considéré à tord comme son premier, du moins sur notre continent. Avec un titre éponyme et un unique pressage allemand, le doute pouvait être permit. Historiquement, ce disque parait en Amérique avec deux pochettes différentes et deux pressages, un en stéréo suivi d’un second en mono. Si le disque apparaît dans les bacs en août 1960 et se positionne à la 5ème place du classement des albums, il faut avouer qu’il a été particulièrement bien promu par Decca. La firme a déjà publié cinq titres en singles alors que huit morceaux figurent sur deux EPs (deux titres étant édités à la fois en single et EP).

Comme de coutume, ce disque est monté de toute pièce par Decca. Les douze pistes provenant de cinq sessions différentes. Trois titres ont été enregistrés en aout 59, un autre le 27 mars 60, six lors de deux sessions du 28 mars 60 (une matinale et une l’après-midi). Enfin pour compléter l’album, la maison de disque a rajouté une face mise en boite le 15 mai 58 et deux autres datant d’octobre 58, alors que Brenda n’avait pas encore 14 ans. A la lecture de ces quelques lignes, on pourrait y voir une sorte de duperie, voire de tromperie sur la marchandise, mais la pratique était courante à l’époque. De plus, le disque n’est pas affecté par une production inégale, Owen Bradley étant à la manette des douze pistes aussi bien derrière les consoles qu’à la production. On retrouve d’autre part la plupart des mêmes accompagnateurs lors des cinq sessions, que des grands noms liés aux studios des frères Bradley et plus particulièrement à Nashville.

L’album s’ouvre sur une nouvelle version de "Dynamite", chanson qui lui vaudra son surnom, en vertu d’un entrain et d’une voix explosifs. Si la toute jeune Brenda excelle dans le Rock'n'Roll, elle est également à son aise dans la ballade pour teenagers mais aussi dans plusieurs registres allant du Hillbilly (ou Country) au R&B jusqu'au Smooth Jazz. Création de John Loudermilk "Weep No More My Baby" permet à Brenda de donner toute la mesure de son talent à tout juste quinze balais. Johnny Kidd en délivrera une version masculine quelques mois plus tard. Reprise en fanfare de "Jambalaya (On The Bayou)", gros succès d'Hank WILLIAMS fortement inspiré par "Gran Prairie" d’Happy Fats. Si l’un des hymnes de la Louisiane a été repris à moult reprises, Brenda nous en délivre ici probablement la meilleure version féminine, bien plus dynamique que Connie STEVENS, Wanda JACHSON, Kitty WELLS ou Teresa BREWER. En fait cette nouvelle version explose tout sur son passage et ce n’est pas pour rien que Red Foley la repéra sur scène en chantant ce morceau. Brenda transforme "That’s All You Gotta Do", un modeste Doo-Wop d’Eddie Harris en une pièce bien rythmée se situant entre Rock'n'Roll et variété américaine. Comme le laisse suggérer le titre, "Let’s Jump The Broomstick" se révèle comme un bon Rock'n'Roll gorgé d’humour. Le titre sera repris dans une veine Southern Rock par Sandy Denny (ex chanteuse du FAIRPORT CONVENTION).

"(If I’m Dreamin’) Just Let Me Dream" est le parfait prototype de la ballade mid tempo ; une bonne pépite du floridien Charles Singleton aux confins d’influences noires et péquenotes avec une voix rehaussée par le saxophone de Boots Randolph et les chœurs du Anita Kerr Singers. "Be My Love Again" se situe dans la même lignée avec une tendance plus teenager. On notera que "My Baby Likes Western Guys", plus proche d’un Rock'n'Roll tempéré que d’une ballade, provient d’une session remontant à mai 58 alors que la chanteuse n’avait pas encore 14 ans et témoigne que Brenda disposait déjà d’un organe vocal hors du commun. Elle pouvait également délivrer de vraies soupes : "Heading Home", une compo de Buck Ram auteur des célèbres "Only You" et "The Great Pretender", se situerait presque dans le registre R&B si l’orchestration et les chœurs typiques de Music City ne venaient pas plomber la chanson.

Achevons notre tour d’horizon avec les trois compos du rocker Ronnie SELF : "I’m Sorry", une pure guimauve extra collante qui se déguste pourtant sans overdose de sucre. Si le titre a été repris par moult artistes dans des interprétations pitoyables et terriblement obsolètes, Esther Phillips et Timi Yuro en délivreront de remarquables versions. Chez nous, Michelle TORR adaptera la chanson sous le non de "Sorry, Oui, Sorry", un essai beaucoup plus acceptable que les tentatives risibles de Bobby VEE, Pat BOONE ou plus proche de nous Roch VOISINE. "Wee Wee Willies", un mid tempo proche de la variété nashvillienne du moment, fait partie des titres les plus obscurs de la chanteuse. Le groupe de Rockabilly finlandais Maibell & The Misfires a repris le morceau avec une certaine réussite. Enfin, terminons cette modeste chronique par l’un des plus gros carton de Miss Dynamite l’intemporel "Sweet Nothin’s". Si le titre a été repris par de nombreuses vedettes féminines, avouons qu’il n’a jamais été égalé ; les essais d’Helen Shapiro et celui plus Southern Blues de Candye Kane méritent le détour, mais on déconseillera les versions de Diana ROSS et d’Elkie Brooks, toutes deux proches du forfait. Chez les hommes, seul le chanteur Bill Hurley a réussi à se mettre au niveau des dames précitées.

Presque soixante après sa sortie, les deux tiers du disque s’écoutent toujours avec plaisir, preuve d’une certaine intemporalité. Seuls les chœurs du Anita Kerr Singers parfois trop présents viennent nous rappeler l’âge du disque. Réédité à maintes reprises sous diverses pochettes, le disque a fait l’objet d’une publication en 2018 en red vinyl via le label allemand Bear Family. Ce dernier ayant curieusement remplacé "Sweet Nothin’s" et "Just Let Me Dream" par deux titres du premier disque. Pour plus de cohérence, cette galette est classée en variété internationale, alors que les tiroirs Pop et Rock pouvaient aussi l’accueillir. Une note de 3,5, rien que pour "Sweet Nothin’s", "Jambalaya (On The Bayou)" et "Let’s Jump The Broomstick".

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- Brenda Lee (chant)
- Hank Garland (guitare)
- Harold Bradley (guitare)
- Grady Martin (guitare 1-2-3-4-5-6-7-8-9-11)
- Buddy Emmons (steel guitare 6)
- Bob Moore (basse)
- Buddy Harman (batterie 1-2-3-4-5-6-7-8-9-11)
- Douglas Kirkham (batterie 10-12)
- Floyd Cramer (piano)
- Boots Randolph (saxophone)
- Anita Kerr Singers (choeurs)


1. Dynamite
2. Weep No More My Baby
3. Jambalaya
4. Just Let Me Dream
5. Be My Love Again
6. My Baby Likes Western Guys
7. Sweet Nothin's
8. I'm Sorry
9. That's All You Gotta Do
10. Heading Home
11. Wee Wee Willies
12. Let's Jump The Broomstick



             



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