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Brenda LEE - Brenda Lee Sings Top Teen Hits (1965)
Par LE KINGBEE le 4 Mai 2021          Consultée 922 fois

Cette fois ça y est, depuis le temps que ça devait arriver, Decca semble pédaler dans la semoule. Entre les disques en mono, ceux en stéréo, les éditions américaines et les européennes il y a de quoi s’y perdre d’autant plus que certaines se croisent maladroitement avec le disque suivant. Une vraie pagaille instaurée par la peur de perdre sa petite vedette. Pour un peu, on croirait entendre nos dirigeants tentant de nous expliquer comment ils vont régler le Covid 19 et ses variants, un tube qui s’en en avoir l’air se cramponne farouchement sur la première marche des hit-parades du monde entier depuis plus d’un an. Une chose est sure, certains doivent se frotter les mains.

Pagaille disais-je plus haut, parce que certaines éditions se croisent avec "The Versatile Brenda Lee". Il n’y a rien de bien méchant en soit, les titres des albums proviennent de plusieurs sessions et bizarrement, certaines chansons enregistrées lors de la même session apparaissent d’un l’un ou l’autre album. Chez Decca, le mot d’ordre vient directement des patrons du label, il est hors de question que l’une des meilleures vendeuses quitte la firme. Hormis Ricky NELSON et Loretta LYNN, on ne peut pas dire qu’on se bouscule au portillon pour acheter les disques du catalogue. Les Wilburn Brothers, le KINGSTON TRIO, Ethel Smith ou Earl Grant ne suffisent plus à faire bouillir la marmite, même chose avec les compilations à la noix que le label s’évertue à lancer sur le marcher.

Alors cette fois ci Brenda LEE prend le taureau par les cornes et décide d’imposer certains titres. Elle revient d’Angleterre, elle a chanté devant la Reine, triomphé à Paris et au Japon. Partout où elle est passée le public l’a acclamée .Ce disque provient de six sessions s’étalant entre juin 1964 et le 2 janvier 65. Si Brenda enregistre onze des douze titres dans son antre habituelle avec ses fidèles accompagnateurs, "Is It True" a été capté lors d’une séance londonienne sous la houlette de Mickie Most qui venait juste de produire le "Baby Let Me Take You Home" des ANIMALS.

En ouverture Brenda nous invite à venir nous trémousser dans la rue avec "Dancing In The Street". Ecrit par le trident Marvin GAYE/Ivory Joe Hunter/ W. Stevenson pour Kim Weston (l’épouse du 3ème) qui refuse le morceau pour la plus grande joie de MARTHA & The VANDELLAS qui fera grimper la chanson sur la seconde marche des podiums. Brenda nous délivre une version rythmée et joyeuse. Le duo BOWIE/ JAGGER, The MAMAS & The PAPAS ou l’indéfendable GAROU peuvent en prendre de la graine. Pour l’anecdote, Kim Weston se réveillera un peu tard en reprenant le titre 25 ans après sa sortie, qui plus est dans une version ne valant pas un clou. Brenda reprend "Snap Your Finger" une création de son pote Grady MARTIN, popularisée par Dee Dee Clark et Barbara LEWIS. Chez nous, le titre investira les ondes radios via l’adaptation de Petula Clark "Claquez vos doigts".

Elle parvient à booster "Thanks A Lot", une purge Country d’Ernest Tubb refourgué par Decca. La prolifique paire Burt Bacharach/Hal David lui servent deux titres sur un plateau : "Wishin’ And Hopin’" préalablement enregistré par Dionne WARWICK et Dusty SPRINGFIELD dans une mouvance Motown et "(There's) Always Something There To Remind Me" un intemporel popularisé par Lou Johnson avant de tomber dans la besace de Sandie Shaw. Chez nous Mr Eddy en fera un carton avec "Toujours un coin qui me rappelle". Compo du tandem BECAUD/Delanoé, "Let It Be Me" aura été l’un des morceaux les plus repris en ce milieu sixties. Souvent larmoyant et bourré de glucose, Brenda réussie à délivrer une interprétation pas trop mélodramatique, malgré la présence de quelques violons.

Autre ballade, "Funny How Time Slips Away" de l’outlaw Willie NELSON a été rangée dans tous les tiroirs de la commode (Country, Soul, Variété, Blues). Souvent indigeste par sa lenteur Brenda nous propose l’une des meilleures versions féminines avec celle de l’anglaise Lulu. Si ELVIS a repris la chanson à son compte, dans notre contrée c’est le belge Frank MICHAEL qui fera frissonner le 3ème âge avec l’adaptation "Comme le temps peut passer". Seul titre échappant totalement à la notion de hit, la ballade sentimentale "When You Love Me" servant de clôture au disque fait office de pièce rapportée.

D’Angleterre, Brenda a ramené dans ses valises plusieurs titres : la ballade de Dave Berry "The Crying Game", qui vaut les futurs essais de Chris SPEDDING et BOY GEORGE. En pleine Beatlemania, impossible d’échapper aux Fab Four dont elle transforme le "She Loves You" en "He Loves You" pour 140 secondes de Rock. Là encore, sa version vaut largement celles de Bobby Vee ou Mary Wells ou la spoken song de l’acteur Peter Sellers. Chez nous autres, Nancy HOLLOWAY une chanteuse que les américains goguenards nous ont refourguée, en fera un super berlingot avec "Elle t’aime". Seconde visite à MCCARTNEY et ses potes avec "Can’t Buy My Love" dans lequel elle fait preuve d’énergie. Un titre qui relègue les reprises de Johnny RIVERS, des SUPREMES ou d’Ella FITZGERALD. Dernier titre en provenance de la Perfide Albion avec "Is It True", un bon Rock mis en boite à deux pas de Tower Bridge avec Jimmy PAGE et Big Jim SULLIVAN aux guitares et John Paul Jones à la basse. On se demande pourquoi "What’d I Say", tube de Ray CHARLES, enregistré le même jour ne figure pas en lieu et place de "When You Love Me" ? Il est vrai que chez Decca, les lignes artistique et éditoriale partaient en vrille depuis bien longtemps.

En réajustant son répertoire avec des titres en raccord avec son temps, Brenda LEE propose un disque rafraîchissant se démarquant de ses précédents opus. Un album toujours agréable à l’écoute plus d’un demi siècle après sa sortie. Ce Teen Top Hits sera classé dans le tiroir de la Pop.

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- Brenda Lee (chant)
- Grady Martin (guitare 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12)
- Ray Edenton (guitare 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12)
- Jerry Kennedy (guitare 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12)
- Jimmy Page (guitare 9)
- Big Jim Sullivan (guitare 9)
- Bob Moore (basse 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12)
- John Paul Jones (basse 9)
- Buddy Harman (batterie 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12)
- Bobby Graham (batterie 9)
- Floyd Cramer (piano 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12)
- Nicky Hopkins (piano 9)
- Boots Randolph (saxophone, trombone 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12)
- Anita Kerr (chœurs 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12)
- Dottie Dillard (chœurs 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12 )
- Louis Nunley (chœurs 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12 )
- Bill Wright (chœurs 1-2-3-4-5-6-7-8-10-11-12)


1. Dancing In The Street
2. The Crying Game
3. Thanks A Lot
4. Let It Be Me
5. He Loves You
6. Snap Your Fingers
7. Wishin' And Hopin'
8. Funny How Time Slips Away
9. Is It True
10. (there's) Always Something There To Remind Me
11. Can't Buy Me Love
12. When You Loved Me



             



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