Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 



Nino FERRER - Blanat (1979)
Par ERWIN le 15 Juillet 2019          Consultée 3088 fois

Vous le savez déjà, Nino FERRER ne fait décidément rien comme tout le monde. Sa discographie est déjà d'une diversité assez unique et beaucoup de genres musicaux ont déjà été abordés ; les albums surprises ne sont pas rares chez Agostino Ferrari ! Le dernier album en date Véritables variétés verdâtres, qui n'était pas si mauvais nonobstant le titre infâme et la musique pas du tout variétés, lui a permis de sortir de son contrat avec CBS. Nino est libre comme l'air et décide de proposer l'album composé un an avant avec le groupe Legg à la petite maison d'édition Free Bird Records. Blanat sort donc, du nom du château ou s'est déroulé l'enregistrement, dans le Lot.

Voici le second album de Nino enregistré dan la langue de Shakespeare, en compagnie de musiciens anglais. Tout ceci est donc à forte consonance anglo-saxonne. Un mot sur la couverture de l'opus, qui représente le château de Blanat et visiblement les hauts faits du lieu, tout y passe, du diable à Pégase, d'une sorcière aux soldats de la 2eme guerre mondiale, des ptérodactyles à la pureté virginale. Un sacré boxon... déjà !

Un seul titre échappe à cette ambiance, un des plus anciens du répertoire de l'artiste, qui n'avait jusqu'ici pas eu l'occasion de le graver sur microsillon. C'est ainsi que "L'arbre noir" se trouve sur Blanat. Il agit de suite comme une complainte/mélopée qui rappelle certains moments des DOORS, l'orgue est sans équivoque. La guitare de Finn y virevolte avec talent, c'est du rock psychédélique très burné.

"Introduction" comme son nom l'indique , nous propose une immersion dans l'état d'esprit du chanteur. Ce n'est pas vraiment prog, plutôt psyché à nouveau, avec beaucoup d'éléments psychiatriques, une ronde infernale drivée par une basse véloce et des synthés fous. Une fois de plus, Nino brouille les pistes, on est à des années lumières d'une quelconque variété, c'est l'évidence. Ce titre aurait pu servir d'introduction à "The Rocky Horror Picture Show" par exemple, pour vous situer la bête. L'imagination féconde du chanteur fonctionne ici à plein rendement.

Il y a un titre d'exception sur Blanat, il s'agit de "Scopa", le début est en anglais, puis l'italien prend le relais... Le ton dramatique de cette compo va immédiatement vous sauter à la gorge. Un titre très seventies, qui prend à cette décennie tout ce qu'elle aura eu de meilleur. Inclassable cela dit, mais on ne peut que rester pantois d'admiration devant la capacité de l'artiste à se renouveler dans la diversité. Un titre très conseillé, car radicalement original, des solos de guitare à l'ambiance saturée émotionnellement, c'est assez génial à entendre dès la première écoute. Difficile de passer à coté, cette chanson est un must.

Hélas, tous les titres en anglais de l'album souffre d'un syndrome, Nino n'est pas à l'aise avec la langue de Shakespeare. "Little Lili" est un petit blues progy sympatoche ; "Bloody Flamenco" n'est est pas un, un piano sépulcral mène la compo, interrompu par les élans de Micky Finn, écoutable dans la mesure ou il est en majorité instrumental. Mais "Michael And Jane" voit à nouveau Nino lutter avec l'anglais, rien à faire, il a du mal. Le résultat n'est pas inécoutable, la compo pas vilaine, mais l'accent du chanteur ne le fait juste pas... et c'est exactement pareil sur "Boogie On" ! Enfin, "Fallen Angels" est une composition de Micky Finn, lente et psyché, brouillonne, qui ne brille pas particulièrement et sonne aujourd'hui très daté.

30 000 exemplaires de ce Blanat vont s'écouler. Pas de quoi en faire une usine de caramels mous, mais Nino est heureux d'avoir pu faire cet album qui lui tenait à cœur, et qui prouve à tous ceux qui voudront l'écouter qu'il n'a rien d'un auteur de variété. Ce second album enregistré en anglais par Nino FERRER n'atteint pas la valeur du premier, pour la bonne et simple raison que Radiah n'est plus là et que l'accompagnement de sa douce voix en anglais faisait toute la différence. Il nous reste donc les aspects instrumentaux ainsi que les autres chansons. Je retiens pour moi la superbe "Scopa". Des hauts et des bas, on est sur un 3 déséquilibré.

A lire aussi en VARIÉTÉ FRANÇAISE par ERWIN :


Michel POLNAREFF
Le Bal Des Laze (1968)
Inclinez-vous devant le bal




Joe DASSIN
Le Jardin Du Luxembourg (1976)
Symbolique !


Marquez et partagez





 
   ERWIN

 
  N/A



- Nino Ferrer (chant-guitare)
- Micky Finn (guitare)


1. Introduction
2. Little Lili
3. Bloody Flamenco
4. Michael And Jane
5. Boogie On
6. Scopa
7. Fallen Angels
8. L'arbre Noir



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod