Alors ça oui, pour sûr, on est des habitués des pochettes de Nino FERRER ! On sait désormais à quel point le marketing tient une place importante dans les choix de l'artiste... qui tente tant bien que mal de provoquer le rejet de ses fans avec beaucoup de volonté et d'énergie. Mais allez cette fois, on va faire une exception pour cette couverture de Franck Margerin, qui a déjà fait celle de Gérard Lambert du RENAUD national. Bien sûr, l'ambiance plaide du coup pour du bon vieux rock qui tache. On va découvrir ça ensemble ! Voilà la douzième livraison de Nino FERRER, alors au creux du creux de la vague. Pas à la fête !

Je ne vais pas vous faire languir trois plombes, allez : l'album ne le mérite pas plus que cela, inutile de vous jeter dessus tels des morts de faim, encore que sait-on jamais. L'album évolue dans un univers proche de celui de Margerin en permanence. Ainsi, "Diane de Montrouge" narre le quotidien d'une jeune étudiante banlieusarde qui étudie les moeurs de ses contemporains. Voilà le seul titre à sauver de cette livraison. Nino y emploie son ton désabusé, on entend même la mob qui traverse les boulevards de Paname. Sympa !

Sinon, "Rock'n'roll cowboy" est un titre plutôt rock avec un riff de guitare entêtant. Nino y campe un personnage pas si éloigné que ça de Johnny HALLYDAY, tant dans le ton que dans la manière, la voix en moins il est vrai. Un morceau plutôt agréable mais qui ne provoque pas non plus un enthousiasme délirant. Il aurait peut-être mérité un son plus imposant. Un piano tressautant anime "Ulysse" qui rappelle quelque peu une ambiance à la HIGELIN. Et du coup, c'est tout de même plus sympa, même si le chant semble un brin forcé. On ne sait trop où souhaite nous emmener le Nino.

Pour le reste, on sombre dans le grand n'importe quoi, ou tout simplement le nul. "4x4" se veut un titre mou du genou typé eighties sans le moindre relief. Et c'est réussi. On se perd en conjectures sur la présence d'un titre pareil au milieu d'un album du compositeur du "Sud" ou de "La maison près de la fontaine". Un slow au piano ? Voilà "Le plan de Rome", et là, je ne sais trop quoi vous dire tant la compo me laisse sur le cul. négativement ! Essayez là, c'est hallucinant de nullité. "Vivent les moules" débute tel un sketch... puis Nino chante sur des bruits d'oiseaux. Une chanson de variété lambda avec un refrain indigent qui flirte avec le ridicule, mais on sent la volonté de l'artiste de critiquer la société de consommation à défaut d'autre chose.

Excepté la guitare bien grasse, "Le retour de Monsieur machin" évolue dans cette même veine assez peu convaincante. Et croyez-moi, on n'a guère envie d'enfourner les écoutes. "Est ce que mon cheval est une moto ?" continue la pratique d'un pop rock léger, quelques cœurs très flower power, une ambiance un peu rock, mais qui manque cruellement de fond. Une petite gratte folk introduit "Le Look plouc", de la variété légère et sans ambition, qui gravite quasiment sur le fond de commerce de CARLOS ou d'ANTOINE. "La blondinette" n'est pas meilleure.

Voilà, pas encore la correctionnelle, on atteint la note de 1.5 pour cet opus, pour l'instant le pire de la carrière de Nino FERRER. Vraiment déconseillé, mais si vous parvenez à trouver "Diane de Montrouge", tentez l'écoute, elle n'est pas désagréable, le reste est à oublier prestement !