Vous vous souvenez de la pochette jaune canari de l’album précédent de Bonnie TYLER ? Sûrement, cette image est difficile à oublier ! L’artiste est chez RCA mais cela n’empêche pas les spécialistes du marketing d’alors de faire des performances en matière de pochette, et cette fois, ils tentent de rentrer le visage de la chanteuse dans la forme d’un diamant. Rêvent-ils d’atteindre le statut idoine pour cet opus ? Il est vrai que "It’s A Heartache" a considérablement marqué les esprits, mais voilà qui est un peu présomptueux.

En tout cas, RCA y croit puisque quatre singles sont extraits de cet album. Le super single aux millions d’exemplaires les rend dingos de billets verts. Le premier est donc "My Guns Are Loaded", et il faut voir Bonnie dans sa seyante tenue violette chanter ce petit instant de country sans réel intérêt pour prendre conscience de tout le mauvais goût de cette époque ! Violet plus variété égale mauvais carnaval ! Pour le suivant "Louisiana Rain", ritournelle composée par le grand Tom PETTY, on entre dans le domaine de l’Americana, comme il se doit, mais une Galloise dans le midwest, c’est toujours étrange… Et là plus qu’ailleurs, la sauce ne prend pas vraiment.

La countrypolitan reprend ses droits sur "What A Way To Treat My Heart". La lap steel et la rythmique cowboy sont de la partie mais il manque émotion et authenticité pour atteindre l’auditeur, c’est plat. Enfin, on termine avec les essais de RCA de faire du blé avec des singles inefficaces sur "Too Good To Last", qui penche plus vers une pop acidulée plutôt moins pire que ses prédécesseurs. Ce mid-tempo n’est pas désagréable, mais un peu répétitif tout de même. Pour moi, c’est clair, même si ces singles peuvent s’écouter, pas un seul n’est efficace ni même mémorisable. Ce n’est pas avec des bouses pareilles que Bonnie va nous refaire le coup de "It’s A Heartache", on y revient toujours.

Slow sirupeux typé seventies, "If You Ever Need Me Again" ne fait la nique à personne. Même constat pour "The Eyes of A Fool", on a tendance à s’endormir et même Bonnie semble s’ennuyer. Plus pop mais avec des torrents de sucre en fusion, "Bye Bye Now My Sweet Love" nous les brise menu. Malgré la guitare un peu plus présente de "Baby I Just Love You", le résultat ne se laisse guère apprivoiser, on tourne en rond. "Words Can Change Your Life" est atroce et quand on arrive à "I’m A Fool", on se dit "Dieu merci" il n’y en a plus ! Ouf !

C’était donc une purge, des singles sans le moindre intérêt et du remplissage guimauvesque sur le reste de l’album. Permettez-moi donc de tirer un trait définitif sur cet album incongru aux consonances qui se voulaient diamantesques, avec la plus grande des célérités. Inutile et voué aux gémonies ; Bonnie s’est perdue en chemin. Il va lui falloir rebondir après un pareil chantier. C’est un 1 pointé, sans le moindre doute.