Bonnie TYLER continue sa carrière dans un certain confort : depuis quelques années, elle a trouvé refuge dans notre hexagone où les versions françaises de ses grands succès sont devenus de grands hits. Allez comprendre pourquoi ! Alors, la Galloise ne va pas abandonner comme ça une si jolie poule aux œufs d’or et nous voici reparti pour un nouvel album directement destiné au marché français, produit et conçu par l’équipe de production française de Jean Lahcene. Mais oui, les gars, voyez donc les crédits, enregistré aux studios Pasteur, à Paname ! Il se passe de ces trucs franchement ! Bonnie a toujours fière allure en tout cas, elle qui va sur ses 55 ans !

Alors, deux singles ! Nous repartons sur les terres de l’AOR, chasse gardée de Bonnie TYLER depuis ses débuts avec "Louise", dont la jolie vidéo est tournée dans les entrailles d’un cargo en démantèlement. Il faut admettre que la voix rocailleuse est toujours aussi magique et que les intonations celtiques de "Celebrate" aux choeurs efficaces en font un titre bien agréable et facile à chanter. Et puis, on le prend come on veut, mais les cornemuses ça a toujours du bon. On se demande pourquoi notre Bonnie lance un C’est la vie au milieu de la song, mais allez ça le fait, non ? On passe cependant sous silence la version française du hit prénommé "Chante avec moi" où l’accent français de Bonnie TYLER ne peut que vous perturber, croyez-moi !

On revient vers du hard rock’n’roll bien swingant avec "Run Run Run" où la voix de l’artiste arrache tout. Il n’y a pas d’âge pour bien faire, impossible de ne pas admirer cette voix toute de sincérité vêtue, et la gratte est intenable. "Driving Me Crazy" est AOR en diable, au rythme trépidant et à la gratte bien étincelante, super sympa ! La jolie mélodie acoustique de "I’ll Stand By You" voit l’arrivée au micro de sa collègue Lorraine CROSBY, choriste de MEAT LOAF. Décidemment, Jim Steinman n’est jamais bien loin des pensées de l’artiste. Avec son gros riff distorsionné, "All I Need Is Love" se situe dans cette même mouvance, tout comme "Streets Old Stone". Cette jolie rythmique de gratte qui sous tend "I Won’t Look Back", ça le fait bien, alors que Bonnie prend quelques intonations à la Tina TURNER, très chouette !

Le mid-slow "Hold out Your Heart" se laisse bien faire, mais l’éponyme "Wings" évolue dans une guimauve guère recommandable. La countrypolitan revient en force avec "Stand Up", toute d’orchestration sirupeuse, et on va passer sur la larmoyante "Crying In Berlin". Le doute n’est pas permis, quand Bonnie attaque l’AOR, elle brille pas mal et sa voix s’adapte à merveille au registre rock agressif, alors que lorsqu’il s’agit de faire de la roucoulade, le couperet tombe et nous laisse interdits !

Enfin, c’est reparti pour de l’auto-reprise. Encore une fois, pourquoi ? "It’s A Heartache" n’a nul besoin d’autres versions pour être un classique indémodable. Certes, l’orchestration est différente, mais à mon sens, Bonnie perd en crédibilité à vouloir ainsi nous refourguer ses vieux titres de gloire, elle n’en a pas besoin ! C’est la même analyse pour "Total Eclipse of The Heart" dont les choeurs vraiment gonflants annihilent toute tentative d’écoute sérieuse. Si quelqu’un y est sensible cependant, je veux bien écouter ses arguments, alors que Bonnie s’égosille et crache ses poumons sur cette nouvelle version guère triomphante !

En termes de succès, je ne sais pas trop quoi vous dire : l’album va pointer à une sémillante 133ème place des charts français. Ouais, on a du mal à imaginer que le rythme de vie de Bonnie puisse s’adapter à de tels revenus. D’où l’avantage d’avoir vendu des dizaines de millions d’albums par le passé ! J’imagine que Miss TYLER n’a pas envie de vivre sur ses lauriers, mais je pense aussi que sa fan base sera très satisfaite de ce nouvel opus qui ne manque pas de qualités. Comme d’habitude, le savoir faire est toujours là, malgré le temps qui passe. On va donc rester sur un trois destiné aux fans de l’artiste, les autres passeront aimablement leur chemin.