La RCA s’est dit qu’il fallait changer quelque chose dans le marketing de la galloise Bonnie TYLER, et c’est ainsi que nous passons d’une tête de diamant à une Bonnie en tenue légère et presque mouillée au bord d’une plage qu’on n'espère pas trop froide, ce qui n’est pas certain, vu l’ambiance générale de la photo ! Le méga succès de "It’s A Heartache" s’éloigne peu à peu et Bonnie doit impérativement recoller avec le sommet des billboards sous peine d’être rétrogradée en division deux ! La décennie des eighties vient de débuter, il faut s’adapter aux nouvelles formes musicales alors en vogue ! Pourtant, Wolfe et Scott sont toujours à la composition, rien de notable !

Quatre singles ! "I Believe In Your Sweet Love" est le premier lâché par la maison de disque. Son refrain se laisse apprivoiser, mais la chanson reste un peu terne et manque d’émotions, n'accédant qu'à la 138ème aux USA. La petite chevauchée de "Sitting On The Edge Of The Ocean" n’a rien de dynamique, on plaint Bonnie qui gâche sa voix avec des chansons de troisième zone ! "I’m Just A Woman" nous fait enfin entrer de plein pied dans la décennie, un peu de modernité ne fait pas de mal. On évolue ici dans une AOR qui convient parfaitement à la voix de la chanteuse. Voici le meilleur titre de cette livraison. "Goodbye To The Island" est le dernier single de cette galette, l’indigence dans toute sa splendeur. Aucun ne va charter.

Ensuite, cela part un peu dans tous les sens : le slow "We Danced On The Ceiling", affligeant, concentre toute la médiocrité des années quatre-vingt en un seul titre ! "Wild Love" est une chansonnette sans ressort, même si le refrain se veut AOR. Nous avons également des reprises : un peu de rythme avec "The Closer You Get", enfin a-t-on envie de s’écrier ! Entre countrypolitan et AOR, nous avons au moins un peu plus d’action sur cette reprise du grand Chris REA. La reprise de Dan HILL "Sometimes When We Touch" jouxte la variété, mais le résultat est sympa avec une orchestration certes un peu datée mais qui ne manque pas de finesse. Evidemment, une reprise de la trempe du "A Whiter Shade Of Pale" de PROCOL HARUM chantée par la voix rocailleuse de Bonnie TYLER, cela devrait avoir une certaine gueule, non ? A vous de voir, moi j’aime assez. "Wild Side of Life" est un classique country de 1952 par Hank THOMPSON. Cette version rock’n’roll de Bonnie est très sympa, avec de belles guitares.

Pour l’adaptation, il faudra repasser, nous sommes ici dans une loose assez terrible. Il semble clair que le duo de compositeurs ne peut plus rien pour Bonnie qui ne parvient à tirer un peu son épingle du jeu qu’avec des reprises calibrées ou de l’AOR un brin pompier. La voix de Bonnie TYLER n’est aucunement remise en question, elle chante bien mais la plupart des singles sont des purges indignes d’elle. Dieu merci, les choses sont en passe de changer pour la blondinette ! En attendant, je ne conseille guère cet album pour découvrir sa discographie, c’est peu ragoûtant !