Il s’agit du deuxième opus de Bonnie TYLER dans sa nouvelle aventure européenne germanique chez Hansa records. C‘est sans doute plus modeste mais aussi plus pragmatique que de continuer à essayer de truster les charts du billboard américain, la sagesse, ça a du bon et c’est parfaitement respectable non ? Cette fois, c’est d’ailleurs le manager producteur Dieter Bohlen qui s’occupe de la quais totalité des titres. Un choix judicieux à la base puisque les meilleures compositions de l’album précédent sortaient de sa plume. En tout cas, Bonnie est toute mignonne sur la pochette, en dépit de ses quarante ans passés, elle a belle allure.

Le premier single "Fool's Lullaby" qui ouvre l'album, est drivé par un synthé d'obédience celtique. On est passé du coté de la variété avec des arrangements savants mais pas loin d'être indigestes. Le chant me semble trop lent pour Bonnie et l'ambiance générale est light, très light. La vidéo nous montre Bonnie dans des paysages écossais et gallois dans des tons sépias assez moches... Pas une réussite ! On continue avec "Call Me", une ritournelle répétitive à la gratte folky, qui se veut romantico bullshit... Pas ma came comme vous l'imaginez. Le premier single va faire un flambard en... Norvége – mais que font les black metalleux ? - et marche pas mal en Allemagne, logique.

L'autre fond de commerce de Bonnie est l'AOR, alors voici "Race To The Fire", plutôt bien troussé mais qui emploie une recette quelque peu éculée avec de belles guitares toutefois. On pense presque à EUROPE sur la rythmique de "All We Have Is Tonight", qui embraye de manière satisfaisante au milieu des titres culculs. Rien de fabuleux mais au moins ça bouge. "Born To Be A Winner" tache de surfer sur une mélodie à la Tina TURNER, un peu de rythme et miss TYLER qui envoie la sauce sur le refrain, mais bof. Un faux harmonica retentit sur "Daytime Friends" et n'améliore pas la compo. "You’re The Greatest Love" tache de reprendre les harmonies de "Total Eclipse Of The Heart", ça attire l'oreille, mais on se rendort très vite et enfin "I Cry Myself To Sleep At Night" est un mid slow qui manque de ressort.

Hélas, tout le reste est une variété lambda qui jouxte les tréfonds de la nullité : "God Gave Love To You" est horrible. L'éponyme "Angel Heart" est une vraie purge tout comme le duo avec Frankie MILLER "Save Your Love", comme aux grandes années, qui tombe un peu à plat malgré un rythme pseudo rock'n'roll et des synthés pompiers.
Un piano soutient la belle voix rauque sur "Sending Me Angels", des choeurs soul et une jolie basse mais peu d'émotions au final. On reprend le même thème celtique entendu précédemment sur "I’m Only A Lonely Child" sans plus de réussite. On en termine en revenant vers les territoires countrypolitan sur une "Take A Chance" très sucrée.

IL n'y a pas de doute, voici l'album le plus indigeste de Bonnie TYLER jusqu'à présente. Je le déconseille vivement, même aux amateurs de Coutrypolitan ou d'AOR, car le niveau ici atteint est tout simplement ridicule. Il faut oublier ce disque et revenir vers les classiques de la blondinette. Regardez quelques instants la jolie photo de votre idole des années quatre vingts et cassez vous d'ici !