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- Style : Helen Merrill

Peggy LEE - Pass Me By (1965)
Par LE KINGBEE le 13 Juillet 2022          Consultée 614 fois

Au milieu des sixties, Peggy LEE demeure une valeur constante et sûre pour la firme Capitol. Frank 'Tug' McGraw, un joueur de la franchise de baseball des Mets de New-York, a même l’idée d’appeler l’un de ses lancer 'Peggy Lee'. Le Billboard ne s’y trompe pas et propose en décembre 1964 une photographie de Peggy LEE en compagnie du chef-d’orchestre Henry MANCINI en pleine page de sa une, procédé annonçant en grande pompe l’élaboration d’un nouvel album.

Enregistré dans les studios de la Capitol Tower à Hollywood, cet opus provient de quatre sessions captées le 9 décembre 64 et 7 –18 -et 19 février 1965. Sous la houlette de 'Big' Dave Cavanaugh, les sessions prennent du plomb dans l’aile suite à l’absence de Dave Grusin, un contretemps sans conséquence, l’arrangeur étant remplacé par Lou Levy, un habitué des lieux et fidèle équipier de la chanteuse. Outre Lou Levy, la chanteuse retrouve ici quelques-uns de ses fidèles accompagnateurs : les guitaristes Dennis Budimir et Bob Bain, le bassiste Bob Whitlock et le percussionniste cubain Francisco Aguabella. Mais cette fois-ci, l’accent est mis sur la guitare, les arrangeurs et le producteur conviant plusieurs virtuoses de la six cordes : John Pisano (ex-membre des Tijuana Brass d’Herb Alpert), Bill Pittman (le guitariste auteur du générique de la série Les Mystères de l’Ouest).


D’emblée, "Sneakin’ Up On You", une compo de Chip Taylor (frangin de Jon Voight et tonton d’Angelina Jolie), nous emmène sur les rives d’une balade bluesy avec une histoire de femme jalouse guettant une éventuelle concurrente, tel le chat à l’affût d’une souris. La rythmique imprime un tempo indolent au groove irrésistible. Le Folkeux Gil Bateman reprendra la chanson dans une version Garage beaucoup moins seyante.
Cy Coleman lui apporte "Pass Me By", titre donnant son nom à l’album. Si SINATRA avait préalablement enregistré le morceau sous une cohorte de chœurs et de cordes dans une ambiance à mi-chemin de l’orchestration bourrative de Mitch Miller et du Nashville Sound de Chet Atkins, Peggy apporte un peu d’humour sous un rythme de marche. Chez nous, l’acteur-chanteur Henri Génès l’adaptera avec "La Marine". Précisons à toute fin utile que la Nation n’en sortira pas grandie !

Si vous croyez que le monde de l’industrie du disque n’est constitué que de requins et de profiteurs sans âme ne pensant qu’à se remplir les fouilles, détrompez-vous. "I Wanna Be Around" en est le parfait contre-exemple. l'auteure-amateure Sadie Vimmerstedt envoya à Johnny Mercer, son idole, quelques strophes de sa chanson. Enregistré par Wynona Carr et popularisé par le crooner Tony Bennett, le titre devint un énorme succès. Bon prince, Mercer accrédita Sadie de la moitié de ses royalties. Ce succès inattendu lui permit de prendre sa retraite et de se vouer à sa passion, les voyages. Et oui, il y a parfois de belles histoires dans l’industrie phonographique. Peggy nous offre ici une version Jazzy pleine de douceur. Si le piano de Lou Levy tisse un délicat nappage, la contrebasse de Bob Whitlock imprime une cadence superbement alanguie. Une version, selon nous, bien meilleure que celles de Brenda LEE, Aretha FRANKLIN ou Lena Horne.
Diffusé aux Etats-Unis en septembre 1964, "Bewitched", thème de la série télé du même nom (Ma sorcière bien aimée) allait faire un carton aussi bien sur les ondes américaines que chez nous où les téléspectateurs suivirent les aventures de Samantha Stephens avec assiduité. Si l’instrumental de Warren Barker connut un succès mondial, Howard Greenfield l’agrémenta d’un texte. Peggy nous en délivre ici une interprétation bien plus goûteuse que celle de Frankie Randall.
Le disque enchaine sur une guimauve exagérément chargée en sucre avec "My Love, Forgive Me", adaptation américaine de "Amore, Scusami" de Vito Pallavicini. Pat BOONE mâcha le berlingot en le rendant aussi collant qu’un chewing-gum, idem pour DALIDA qui en fit… du DALIDA.
Ancien Numéro 1 via les Mills Brothers, "You Always Hurt The One You Love" a été mis à toutes les sauces (Doo Wop, Country, Variétoche), Peggy nous en brosse une balade Jazzy valant avant tout pour son jeu de guitare. Pour les amateurs de cinéma et de comédies dramatiques, le titre est interprété par Ryan Gosling dans le film Blue Valentine. Autre balade Jazzy avec "L.O.V.E.", compo de Bert Kaempfert popularisée par Nat King Cole. LEE propose ici une version où sa classe naturelle et son timbre font merveille. Une version qui fait oublier les essais de Dionne Warwick et celle de Joss STONE pour la publicité d’un parfum bien connu. Emprunté à Henry MANCINI, "Dear Heart" se déguste comme une autre honnête balade Jazzy, le piano et les guitares offrant une belle trame bercée par de doux bongos. Autre bon passage avec "Quiet Nights (Corcovado)", très proche variante du "Corcovado" de Jobim avec cette fois une démarche plus latine.

En 1965, il demeurait difficile d’échapper à la Beatlemania. Porté par le film, A Hard’s Day Night se classa Number One en Amérique et une partie de l’Europe. Si Peggy LEE délivre une version au tempo nettement moins prononcé que les Fab Four, avouons qu’elle ne s’en sort pas trop mal. Chez nous, Frank Adamo, héritier de l’industriel Grandin et ancien chanteur à la Croix de Bois devenu Yéyé, l’adapta avec "Je me bats pour gagner", une version qui vaut selon nous celle des Lionceaux et leur "Quatre garçons dans le vent", mais c’est certainement là un autre débat. Le disque se termine sur un mid-tempo avec "That’s What It Takes", titre coécrit par la chanteuse et Cy Coleman avec une prédominance de cuivres, et qu’il aurait été préférable d’intégrer au milieu de disque.

Si les balades Jazzy constituent la marque de fabrique de l’album, Capitol prend soin de faire reprendre à sa chanteuse quelques tubes du moment, une pratique courante à l’époque. Reste à savoir où placer cette galette. Certaines reprises de tubes Pop nous incitent à classer ce recueil dans la case de la Variété Internationale.

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- Peggy Lee (chant)
- Dennis Budimir (guitare)
- John Pisanp (guitare)
- Bill Pitman (guitare)
- Robert Bain (guitare)
- Bob Whitlock (contrebasse, basse)
- Don Prell (basse 2-11)
- John Guerin (batterie, percussions)
- Francisco Aguabella (congas, bongos)
- Lou Levy (piano)
- Justin Gordon (saxophone 2-11)
- Richard Perisi (saxophone 2-11)
- Jack Sheldon (trompette 2-11)


1. Sneakin' Up On You
2. Pass Me By
3. I Wanna Be Around
4. Bewitched
5. My Love, Forgive Me (amore, Scusami)
6. You Always Hurt The One You Love
7. A Hard Day's Night
8. Love
9. Dear Heart
10. Quiet Nights (corcovado)
11. That's What It Takes



             



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