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- Style : Helen Merrill

Peggy LEE - Ole Ala Lee (1960)
Par LE KINGBEE le 15 Juillet 2020          Consultée 713 fois

En juin 60, Peggy LEE participe à deux sessions qui débouchent sur Christmas Carousel, un disque de chansons de Noël comme le laisse entrevoir son titre. L’album destiné à garnir la hotte du Père-Noël se révèle une bonne source trébuchante pour Capitol. La chanteuse est toujours sur la brèche, elle participe à plusieurs émissions de télé tout en donnant quelques concerts, mais Capitol décide de la renvoyer en studio pour enregistrer un nouvel opus.
La chanteuse n’a pas mis sitôt mis le pied dans le studio que la pochette est prête. Chez Capitol, on ne se casse pas trop la tête, on profite d’une photo prise lors d’une séance de Latin Ala Lee. Si le visuel précédent voyait Peggy LEE de face entourée par deux matadors de dos, cette fois-ci, ce sont deux Peggy LEE qui viennent entourer un torero toujours de dos. Pour Capitol, la notion de Latin Jazz et un répertoire tourné vers la péninsule ibérique semblent assez proches.

Ces douze faces proviennent de trois sessions enregistrées les 16, 23 et 24 juillet 60. Tout juste un mois après avoir chanté la magie de Noël, les rennes et les lutins, Peggy LEE nous expédie cette fois un répertoire sensé nous donner envie de boire une sangria. Cette fois, c’est Joe Harnell qui officie comme chef d’orchestre, alors que Big Dave Cavanaugh s’attèle toujours à la production. Pour ces deux gars, c’est du cousu main, les musiciens demeurent dans le giron de Capitol et connaissent parfaitement la chanteuse qui n’a plus qu’à réciter ses gammes. Joe Harnell se fera connaitre plus tard comme compositeur et arrangeur de génériques de séries TV et de films. On lui doit Super Jaimie et l’Incroyable Hulk. Pour Capitol, si l’orientation hispanique est de mise, la firme cantonne sa chanteuse dans un registre Jazz bon enfant à la lisière de la musique populaire et de la variété internationale. Pour Capitol, Peggy LEE est la chanteuse idéale pour contrer les ventes d’Henry MANCINI, Ray Conniff et des disques de Bossa Nova qui commencent à inonder le marché.

C’est une composition du tandem Sammy Cahn/Jimmy Van Heusen qui ouvre les hostilités sous une latitude latine évoquant aussi bien le Mexique que le royaume ibère avec "Come Dance With Me", interprété six mois plus tôt par Frank SINATRA avec l’orchestre de Billy May, ancien complice de Miss Peggy. Une version qui vaut, selon nous, largement celle qu’en fera Diane KRALL 46 ans plus tard. Créé à l’origine pour une comédie de Broadway, "By Myself" a fait la joie de nombreuses chanteuses de cabaret. De l’anglaise Mabel Mercer à Cecile McLorin Salvant, le morceau connaît près de 170 covers ne se distinguant que par la qualité de leurs arrangements. Si l’intro de guitare apporte un certain cachet, avouons que cette ballade bien chantée est loin de nous transporter. On s’ennuie plus qu’autre chose. Le titre chanté par Renée Zellweger figure au générique du film Judy. C’est encore à une paire célèbre de Broadway (Livingston/Evans) qu’on doit "You’re So Right For Me", titre à la coloration latine qui ne dépasse pas les 100 secondes. Place à un classique de Duke ELLINGTON avec "Just Squeeze Me (But Please Don’t Tease Me ", titre malheureusement pollué par des chœurs masculins aussi intempestifs que ridicules. Capitol nous refourgue "Fantastico", un inusité de Nat King COLE à mi-chemin du cha-cha-cha et du mambo, pas de quoi nous donner envie de nous lever de notre chaise pour entamer trois pas de danse. Cette face A s’achève sur l’entraînant "Together (Wherever We Go)", chanson tirée de la comédie musicale Gypsy. Peggy LEE est l’une des premières à reprendre le morceau qui vaut surtout par son intro de piano et son rythme. Une version qui relègue à des années lumière celle du duo Judy Garland/ Liza Minnelli.

"Love And Marriage" ouvre la face B avec une seconde visite du tandem Van Heusen/Cahn chantée par SINATRA et popularisée chez nous par l’orchestre de Ray Ventura. S’ensuit la ballade napolitaine "Non Dimenticar" ; cette composition figurait sous le titre de "T'ho voluto bene" au générique du film Anna réalisé par Alberto Lattuada chanté par Flo Sandon. Repris par Nat King Cole et Dean MARTIN, cette adaptation connait un bain de jouvence via Natalie Cole, un bain qui n’apportait rien de neuf sinon son lot d’ampoules et d’odeurs aussi persistantes qu’artificielles. De Broadway aux pays latins, la frontière peut se montrer des plus tenues. Joe Harnell reprend à la sauce latine "From Now On"»⃰, un inusité issu de la comédie " Leave It To Me " de Cole Porter. Sur un tempo lent flirtant entre calypso et bossa, "You Stepped Out Of A Dream" s’avère un excellent soporifique. On conseille les versions instrumentales des jazzmen Dexter Gordon, Oscar Peterson, Grant Green, Gary Burton, Martial Solal ou du trompettiste Woody Shaw bien plus revigorantes que la plupart des versions chantées et arrangées à l’eau de rose. Si Peggy composait à ses débuts, cette fonction s’est raréfiée au fil des années. Elle nous délivre ici l’anecdotique "Ole" posé sur un rythme langoureux. Pas sûr que cela parvienne à énerver le moindre taureau. Cette face B se clôt avec "I Can’t Resist You", un vieux mid-tempo que chantait Helen Forrest dans l’orchestre de Benny Goodman. Interprété sous une palette dont les teintes évoquent un décor latin de pacotilles, cette dernière piste s’avère hautement gonflante.

Si la face A, acceptable, peut recueillir un tout petit 3, la face B ne mérite pas plus de 2. Ce nouvel opus aux arrangements en carton pâte débouchant sur une orientation latine des plus discutables se révèle aujourd’hui plus comme une musique d’ascenseur ou de supermarché. La magie n’opère plus, la diction et la qualité du chant demeurent les seuls atouts de ce disque. Il aurait fallu une muleta plus énergique pour qu’auditeurs et taureaux ne s’endorment pas d’ennui. Les arrangements, l’orchestration et un répertoire résolument tourné vers le Latin Jazz, le Cool Jazz, la Bossa Nova et le Loft Jazz nous incitent à ranger ce disque dans le tiroir de la variété internationale.

⃰Titre homonyme à ceux de SUPERTRAMP et Michael BOLTON.

Cette chronique provient du pressage français édité en 1961. En 1970, World Record a édité une version vinyle en stéréo sous licence EMI. Concernant les guitaristes, le line-up n’est que suggestif, aucun document ne semble avoir perduré.

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- Peggy Lee (chant)
- Bill Pittman (guitare)
- Tony Rizzi (guitare)
- Arthur C. Smith (basse)
- Tony Reyes (batterie)
- Ramon Rivera (percussions)
- Carlos Mejia (percussions)
- Eduardo Aparicio (percussions)
- Pascual Rodriguez (percussions 1-3-6-7-8-11)
- Eduardo Cano (piano)
- Justin Gordon (saxophone)
- Jules Kinsler (saxophone)
- Wilbur Schwartz (saxophone)
- Harry Klee (saxophone)
- Emmanuel Klein (trompette)
- Henry Miranda (trompette 1-3-5-6-7-9-10-12)
- Alfonso Rojo (trompette 1-3-5-6-7-9-10-12)
- James Salko (trompette 1-3-5-6-7-9-10-12)


1. Come Dance With Me
2. By Myself
3. You're So Right For Me
4. Just Squeeze Me
5. Fantástico
6. Together Wherever We Go
7. Love And Marriage
8. Non Dimenticar
9. From Now On
10. You Stepped Out Of A Dream
11. Olé
12. I Can't Resist You



             



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