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- Style : Helen Merrill

Peggy LEE - Things Are Swingin' (1958)
Par LE KINGBEE le 11 Avril 2020          Consultée 1096 fois

Ce disque provient de quatre sessions s’étalant entre le 19 et le 30 mai 1958. Historiquement Capitol le publie en novembre 58 en version mono, le disque se classant à la 16ème place du Billboard dès la seconde semaine de décembre. La version stéréo verra le jour au milieu du mois de mai 1959.

Hormis le trompettiste Walter "Pete" Candoli, Peggy LEE bénéficie d’une toute nouvelle équipe d’accompagnateurs triés sur le volet. On y retrouve les trompettistes Don FAGERQUIST (ex Gene KRUPA, Art PEPPER ou Mel TORME), Conrad GOZZO (ex Benny GOODMAN, Artie SHAW, Woody HERMAN), Manny KLEIN (ex Benny GOODMAN et auteur du célèbre solo dans De Guello du film Rio Bravo), Uan RASEY (ex Sinatra) les trombonistes Milt BERNHART (ex Eartha KITT, Anita O’DAY, Ella FITZGERALD) Bob ENEVOLDSEN (ex Art PEPPER, Carmen McRAE).
L’arrangeur et chef d’orchestre Jack MARSHALL a également convié le saxophoniste Justin GORDON (ex Benny CARTER, Lena Horne) les guitaristes Howard ROBERTS, le concepteur de la Gibson ES-175 et l’immense Barney KESSEL (ex Artie SHAW, Charlie PARKER, Oscar PETERSON). Le contrebassiste Joe MONDRAGON (ex Art PEPPER, Gerry MULLIGAN, Stan GETZ), le pianiste Joe HARNELL (ex Glenn MILLER, Judy GARLAND) et le batteur Shelly MANNE (ex Woody HERMAN, Art PEPPER, Sarah VAUGHAN). Que des membres influents du West Coast Jazz qui s’illustreront dans de nombreuses bandes son pour l’industrie hollywoodienne.

En ouverture, Peggy LEE laisse parler toute sa délicatesse en reprenant "It’s A Wonderful World", un titre d’avant-guerre du violoniste Jan SAVITT. Probablement la meilleure version chantée de tous les temps. Parmi les nombreux instrumentaux, nous conseillons ceux du Charlie BYRD TRIO et du Ahmad JAMAL QUINTET. S’ensuit une compo de la chanteuse et de Marshall avec "Things Are Swingin’" dans laquelle la fantaisie de la hanteuse se fond dans le chant et l’orchestration avec un grand naturel. Guitares et rythmique confèrent à "Alright, Okay You Win" un cachet bluesy bienvenu tandis que les cuivres tentent d’extirper le morceau vers le R&B. Une excellente reprise enregistrée pour la première fois par Ella JOHNSON en 1955. On conseillera la version de son auteure Maymie WATTS, gravée quelques semaines plus tard en 45 tours pour le label Groove. Chez nous Caterine CAPS et Caterina VALENTE en feront deux fadaises piteuses bien dans l’esprit des adaptations Yéyé à la française sous le titre "D’accord okay tu gagnes".

Les cuivres et le piano donnent leur maximum sur "Ridin’ High", une création de Cole Porter que chantait Ethel MERMAN, l’une des reines de Broadway. Peggy LEE chantait ce titre quand elle figurait dans l’orchestre de Benny GOODMAN. Autre titre pioché dans la valise de GOODMAN, "Lullaby In Rhythm" offre une version vocale pleine de légèreté, l’accompagnement fait la différence contrairement à d’autres versions qui demeurent souvent inférieures. Créé pendant les années trente, "Alone Together" aura connu un paquet de versions principalement instrumentales. On conseillera au passage les interprétations du guitariste Joe BECK ou celles plus connues de Miles DAVIS, Chet BAKER ou Kenny DORHAM. Le piano distille ici des touches bien ciselées tandis que la contrebasse se révèle comme un excellent métronome permettant à la chanteuse de poser sa voix. Un titre toujours très tendance, malgré son ancienneté, Catherine RUSSELL, une ancienne choriste de BOWIE, l’a reprenait il y a peu, la chanson étant le titre de son dernier opus.

Peggy LEE pouvait se révéler comme une bonne compositrice, "It’s A Good, Good Night" se révèle ici plein d’entrain et de fantaisie pour un titre n’atteignant pas les deux minutes. Nous remontons dans la machine à explorer le temps avec "You’re Getting To Be A Habit With Me", titre de Harry Warren que Bing CROSBY fit grimper sur la première marche des classements en 1933, on ne sait trop comment tant le titre semble daté. Comme souvent, des arrangements simples et une orchestration sans faille peuvent faire la différence ajoutez-y un chant sans le moindre grain de sable et vous avez entre les mains un excellent titre de Jazz vocal. Si plusieurs chanteuses de renom reprirent la chanson, la récente version de Diane KRALL n’apportait strictement rien de plus, la faute à un accompagnement trop minimaliste. Datant de la même époque, "You’re Mine, You" a longtemps fait l’objet d’interprétations hyper lentes (Jo STAFFORD, Dakota STATON), outrancièrement dramatiques (Sarah VAUGHAN, Gloria LYNNE) ou pompeuse (Natalie COLE). Peggy LEE nous livre ici le juste milieu, la cadence ne finit pas par lasser et l’orchestration remontant pourtant à plus de soixante ans semble avoir été enregistrée ces jours ci.

Certains titres procurent aujourd'hui moins de sensations. L’orchestration apporte un peu de modernité à "It's Been a Long, Long Time", un vieux titre chanté par Bing CROSBY à la fin de la Guerre. Standard de Duke ELLINGTON, "I’m Beginning To See The Light" a connu moult covers, mais si le chant et l’orchestration ne méritent aucun reproche, le titre ne parvient pas à allumer le moindre feu, tout juste une petite étincelle. SEAL reprenait le titre à son compte dans une version nous paraissant bien moins captivante. Le disque s’achève avec "Life Is For Livin’", un agréable inusité du tandem Sammy Cahn/ Jimmy Van Heusen, mais on aurait aimé un peu plus de folie pour une dernière piste.

Plus de six décennies après sa sortie, ce disque n’a guère pris de ride. Peggy LEE était l’une des rares chanteuses blanches à pouvoir rivaliser avec ses consœurs noires dans le domaine du Jazz Vocal. Secondée par une solide équipe de virtuoses, la chanteuse propose un répertoire cohérent avec 12 morceaux revisités avec goût et dont la plupart deviendront des standards. Ces titres plein de fraîcheur et de légèreté se démarquent des productions sixties souvent trop maniérées et pontifiantes. Peggy LEE ajoute juste ce qu’il faut de Swing dans son Jazz et rebooste avec gaieté certaines chansons appartenant aux crooners et chanteurs de comédies musicales d’avant-guerre.

Cette chronique provient du pressage US, version Stéréo. En 1985, le disque a été réédité via un pressage français. Mieux vaut tard que jamais. En 2004, Capitol a réédité l’album en format CD avec deux bonus dont
"Fever" en version mono.

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   LE KINGBEE

 
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- Peggy Lee (chant)
- Barney Kessel (guitare)
- Howard Roberts (guitare)
- Joe Mondragon (contrebasse)
- Shelly Manne (batterie)
- Joe Harnell (piano)
- Walter 'pete' Candoli (trompette)
- Don Fagerquist (trompette)
- Conrad Gozzo (trompette)
- Manny Klein (trompette)
- Uan Rasey (trompette)
- Justin Gordon (saxophone)
- Bob Enevoldsen (trombone)
- Milt Bernhart (trombone)
- George Smith (clarinette)
- Jack Marshall (accordéon, arrangements)


1. It's A Wonderful World
2. Things Are Swingin'
3. Alright, Okay You Win
4. Ridin' High
5. It's Been A Long, Long Time
6. Lullaby In Rhythm
7. Alone Together
8. I'm Beginning To See The Light
9. It's A Good, Good Night
10. You're Getting To Be A Habit With Me
11. You're Mine, You
12. Life Is For Livin'



             



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