Les PET SHOP BOYS font partie des rares groupes majeurs de la new-wave de deuxième génération à n’avoir pas connu de baisse réelle de succès au cours des années. Faut-il louer pour cela la douceur de la voix de Neil Tenant, les idées magiques de Chris Lowe, leur entente, leur discrétion depuis toutes ces années ? Toujours est-il que les voilà comme à l’aube du premier jour, à peine âgés de quarante ans de plus et toujours prêts à en découdre. Leur dernier opus Hospot datant d’il y a trois ans, on imagine que l’album ne devrait pas tarder, il faut faire patienter les fans. Comme à l’accoutumée, le duo iconique anglais a tout composé, et tout ce matériel provient des leftovers de l’album Super, il y a plus de sept ans.

Cinq titres pour garder le contact avec le monde de la musique, il va falloir faire fort ! Nous débutons avec le single "The Lost Room", comme aux plus beaux jours des superficielles eighties, le règne de la couleur criarde et d’une certaine superficialité. Le plaisir ressenti n’est pas feint quand on a connu ces fières années, croyez-moi. Voilà un groupe qui ne plaisante pas avec sa musique, pas question de s’adapter aux modes en cours ! C’est tout à son honneur ! Et nos chers camarades font de l’humour ! Voyez la créativité avec "Kaputnik", un mix de kaput et de spoutink. S'agit-il d'une critique déguisée de la Russie et d’une politique grotesque qu’on ne peut que déplorer, même si l’histoire dépeint une rupture ? La répétitivité du titre est en tout cas la bienvenue, l’efficacité est de mise et on a envie de répéter avec Chris le refrain frénétique pendant des heures.

On se croirait carrément en 1983 avec "I Will Fall" aux effets de sequencer cheap. Le titre est un brin passe-partout. Je lui trouve même un petite vibration dance-floor, comme si nos papys de la new-wave allaient débarquer à nouveau en boîte ! Imaginez le tableau ! Je suis plus sensible au beat de synthés et à la course pressée de "Skeleton In The Closet". On traîne toujours autour du début des années 80 en terme de son, les batteries en carton sont là, et tout à fait horriblissimes, comme aiment à les juger les pourfendeurs du genre. Mais il faut admettre que la voix de Mr Tennant, qui fait toujours son office, est identifiable entre mille. Un grand piano accompagne la voix veloutée de Neil sur "Living In The Past". La mélodie est certes simpliste comme souvent dans la synth-pop, mais l’ambiance est réussie. Les grandes nappes de synthé font leur effet, rien de révolutionnaire mais un instant agréable et sans prise de tête.

On peut se féliciter de cette chouette reprise de contact, même si le groupe est d’une régularité sans faille depuis le début de sa carrière. Bien sûr, il ne s’agit que d’un petite E.P avec quelques titres mais voilà de quoi se sustenter en attendant un album digne de ce nom. Je suis sur une moyenne de 3,5 que je choisis de ramener à 3 pour de sordides raisons de durée : vingt minutes, même pour un E.P, c’est court. On attend l’opus avec impatience !