C’est à l’image de la carrière des PET SHOP BOYS : cette pochette toute de blanc vêtue, simple et dépouillée, montre cependant la lente évolution de nos deux artistes. Ils sont toujours chez Parlophone, mais ont élu domicile à Munich dans les studios du producteur Harold Faltermeyer, un spécialiste des sons analogiques qu’en ces années de transition ils cherchent à retrouver. L’heure est donc toujours à la pureté du son, mais cette fois le duo introduit quelques sons plus 'authentiques' dans sa musique avec l’arrivée d’une guitare notamment. Il s’agit du quatrième opus des Londoniens et, pour l’instant, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Et 4 singles sont lancés sur le marché.

Le premier single "So Hard", à l’atmosphère assez proche des thèmes de A-HA, bruitages et gros sequencers menant la danse, est assez réussi. La qualité de la compo l’amène à la 1ère place du top grand breton ainsi que dans de nombreux pays d’Europe.
Quand "Being Bored" embraye immédiatement, on constate aussitôt l’évolution du son vers une pop plus policée que précédemment. On s’éloigne des standards de la synth-pop typée new-wave pour entrer dans le monde de l’électro. Je suis aussi moins fan du chant chuchoté de Neil, et même si la mélodie se laisse écouter, elle manque un peu de la pureté des grands succès du duo. Elle atteint la 20ème place du Billboard anglois, c’est un net recul.

Les sons de synth sont bien plus classiques sur "How Can You Expect To Be Taken Seriously" où une petite guitare se fait à nouveau entendre au milieu des licks de synthés. Pas de quoi refaire le monde mais c’est sympa, 4ème en GB et 93ème aux US.
Enfin, le dernier single est "Jealousy", au rythme plus conventionnel pour de la synth-pop. Les batteries claquent comme autant de morceaux de carton mais c’est l’idée de l’époque. Un titre aux sons légers mais mélancoliques, le refrain est très cool avec un Neil qui impose toute sa douceur ; tempérons toutefois car une petite 12ème place dans leur pays n’augure pas d’un avenir radieux.

"This Must Be The Place" nous laisse à nouveau dans une ambiance plus embrumée et moins enjouée que ce à quoi nous étions habitués. Le chant reste bas et donne une sensation de douleur. On est surpris d’entendre une guitare, et devinez ? C’est celle du SMITH Johnny MARR lui-même ! Mais au final, c’est l’époque où DEPECHE MODE utilise fréquemment la six cordes aussi, il y a une logique.
"The End Of The World" perpétue cette nouvelle manière de ponctuer les titres avec des batteries plus répétitives encore que celles de la new-wave originelle, l’électronique prend possession de la musique. Rien d’incroyable dans ce titre mais une vibe sympa.

Un beat de synthés, une batterie monolithique très typée, "To Face The Truth" continue dans cette même ambiance plus cool que réellement fun. "Only The Wind", avec son piano atone, sa batterie monolithique et ses bruitages peu attractifs, me laisse quelque peu de marbre. On ne change pas grand-chose pour "My October Symphony" qui sera le prétexte à une bonne sieste. Tout ceci est suffisamment doux pour le repos mais pas assez original pour une écoute attentive. Tout ceci est très dancefloor. Avec "Nervously", Neil et Chris nous proposent une autre forme de composition, quasi ambient, on attend que le titre s’emballe et l’ambiance reste au calme et au cool. Ici la voix de Neil - toujours très basse - se pose fort bien et le titre est fort agréable.

L’album est incontestablement équilibré, mais n’est-ce pas toujours le cas avec les PET SHOP BOYS. On note toutefois l’évolution des compositions vers des sonorités plus synthétiques, ainsi qu’un léger changement dans l’utilisation de la voix de Neil Tennant, nettement en retrait et basse. C’est donc un trois assez net, mais le style du groupe a changé en plus pop.