Le onzième opus des PET SHOP BOYS fait office, selon Neil Tennant, d’album de la maturité. Vous me direz qu'il est temps, après 25 années d’une carrière qui les a vu tutoyer les sommets. Pour leur jubilé, les gars de l’animalerie ont mis les petits plats dans les grands. Comme à l’accoutumée, une pochette toute de simplicité vêtue qui va probablement influencer le grand David BOWIE pour son futur opus de 2015. On se perd sur les explications des choix pour ces pochettes, même si elles sont le plus souvent assez vilaines. Pour le duo londonien en revanche, c’est l’heure d'une grande tournée en compagnie des TAKE THAT. A leur âge, voilà une jolie performance !

Neil aime comparer "Winner", le premier single, à "We Are The Champions" des QUEEN. La comparaison est un peu ambitieuse, fort peu de titres peuvent se vanter d’une telle fraternité. Mais le rythme est sympa, saccadé, avec un refrain facile à retenir, très pop et chargé d’une jolie petite émotion. Dieu du ciel, Neil a bien changé depuis les débuts sur la vidéo de "Leaving", un petit titre mid-tempo avec du répétitif et pas mal d’effets sortis des eighties. Enfin, "Memory Of The Future" propose pas mal d’effets technoïdes et sera le seul des 3 à avoir une carrière au hot dance ricain – 1ère place -. Les autres résultats sont d’une médiocrité affligeante.

Un beat de batterie sequencéisée bien froid lance "A Face Like That". On repart vers les stroboscopes des pistes de danse, là où le groupe a eu tant de succès. Nous parlions de QUEEN, il me semble que "Give It A Go" aurait pu sortir des doigts de MERCURY avec ce refrain si spécifique. Quelques arpèges de guitare nous plongent dans "Breathing Space", de la pop calibrée pas mémorable. "Requiem In Denim And Leopardskin" poursuit cette quête de la mélodie pop 'facile'. "Invisible" est quasi ambient, d’une lenteur consommé. Le sujet de la chanson s’y prête bien, comme si tout était au ralenti. On reste très lent sur "Your Early Stuff", aux lourdes nappes de synthés vaporeux, l’époque technoïde est bien loin désormais.

On retourne aux débuts de la new-wave à tendance synth-pop avec l’irritante "Ego Music", qui tourne en boucle dans la caboche mais parvient malgré tout à s’imposer. Ce refrain psychiatrique est d’une troublante efficacité et s’impose avec force. J’aime la ritournelle répétitive de "Everything Means Something", qui plonge dans un monde onirique et c’est souvent la preuve d’une chanson réussie, sans doute la plus cool de cette livraison. "The Way Threw The Woods" revisite les débuts des vagues synth. On se croirait avec les camarades de KRAFTWERK jusqu’à ce que la voix de Neil s’élève. Enfin, les mélomanes reconnaîtront des mélodies d’HAENDEL dans "Hold On", pas trop convaincantes et particulièrement molles.

Pas de quoi crier au génie sur ce nouvel album des PET SHOP BOYS, qui atteint malgré tout la neuxième place des charts grands bretons, un résultat honorable quand on considère la longévité de leur carrière. Pas de morceaux géniaux mais quelques petits éclairs talentueux me permettent de rester sur un trois solide.