Alors, je vous la fais rapide, ce coup-ci. Quelqu’un a-t-il un doute sur l’identité du groupe qui nous propose cette abominable couverture d’album ? Non, bien sûr, il s’agit bel et bien de la douzième offrande de nos camarades anglois les PET SHOP BOYS. Un bleu du plus bel effet sur un fond blanc finalement habituel pour le groupe. Non mais quelle horreur ! On continue de se questionner mais rien n’y fait ! Une nouvelle cependant, le duo a largué la maison Parlophone et c’est sur leur propre label X2 que se déroulent les opérations de production. Le groupe culte de synth pop est clairement devenu une entité dance depuis maintenant des années, il semble que ce ne soit pas prêt de s’arrêter.

La ronde des singles débute avec "Axis", un beat de synthé nous replonge quelques années en arrière et on se retrouve aussitôt sur les parquets des dancefloor, sous les stroboscopes. C’est bien entendu très rythmé. Pour la première fois, la voix de Neil Tennant passe au vocodeur et s’en retrouve méconnaissable, impossible ici de reconnaître le groupe des gars de l’animalerie. Nous évoluons en pleine rave dans la vidéo de "Vocal", rien d’étonnant quand on constate l’ampleur de l’électronique dans ce titre où on retrouve la voix classique de Neil. Ces choix sont assez logiques, vu l’évolution du duo.

On se croirait aux débuts de la vague synth quand débute "Love Is A Bourgeois Construct". Les choses changent avec l’arrivée d’un beat très technoïde en mode cavalcade. La composition qui se laisse bien écouter, avec des effets cheap et une construction très typée eighties, me rappelle certains thèmes des A FLOCK OF SEAGULL et le bridge est élégant. La video de "Thursday", tournée à Shanghai en compagnie de EXAMPLE, confirme le ton dance en mood eighties de cet opus. On continue en boîte avec "Fluorescent", on imagine bien les extasies tourner dans cet environnement, un gros beat de megabasse, de la techno dance évidente.

Un petit lick de piano sert de base à "Bolshy" dont le refrain asséné par Neil tient pas mal la route. Intro supra électro, puis synthé frénétique, c’est "Inside A Dream", son beat sec et saccadé, et Neil qui appose sa voix avec un talent consommé. C’est un nouveau mix de techno et de synth pop originelle qui préside à la destinée de "Shouting In The Evening". Le beat est digne des grands de la trance, et la voix de Neil passe à nouveau au vocodeur. Un morceau excellent pour aller courir ou n’importe quelle forme de cardio. La puissance des sequencers est impressionnante sur "The Last To Die" qui fait penser à la force de FRONT 242 ou des ténors de l’industriel, comme si Youth de KILLING JOKE était venu agrémenter le son des PET SHOP BOYS pour l’occasion.

Je ne partage pas l’élan enthousiaste de la plupart des critiques pour cet album. Si on se positionne sur un dancefloor, il est certain qu’on arrive à nos fins. Certes… mais en termes de musicalité, la réponse est tout de même plus ardue que cela. Il y a une étonnante puissance sur quelques titres alors que le groupe était plutôt connu pour sa douceur. Chaque titre dispose de sa vidéo et cet album enregistre les meilleurs résultats du groupe depuis plus de 20 ans, ce en perfide Albion comme chez les Yankees. Voilà qui est à souligner. Pour la note, cet album est à conseiller aux fêtards qui aiment les ambiances flashy et définitives, pas vraiment pour les amoureux de calme. Nous serons donc au milieu.