Les PET SHOP BOYS ne font jamais les choses à moitié lorsqu’il s’agit de leurs couvertures d’albums. On a déjà eu droit au blanc le plus pur, au jaune le plus pipi, à l’arc-en-ciel – finalement en avance sur son temps et les mouvements LGBTQ chers à Neil – et voyez donc, nous voici cette fois confrontés à un noir sépulcral plutôt lugubre. Il faut dire que l’opus est dédicacé à la mémoire de deux Iraniens condamnés à mort pour Homosexualité – ? -. Toujours est-il que voilà le neuvième album du duo londonien, toujours à la pointe de la musique, malgré un statut un peu passéiste, mais ils continuent de truster les premières places du billboard dance aux USA.

Le premier single est "I’m With Stupid" qui serait une allégorie des rapports entre Georges. W. Bush et Tony Blair. La composition, une ritournelle assez facile, aurait parfaitement convenu aux goûts de 1986. Elle atteint une très correcte 8ème place en Angleterre. Nous avons une plus modeste 18ème place pour "Minimal" au niveau sensiblement comparable. On en retient le canardesque beat de synthés. La baisse est light mais elle est réelle, c’est une 23ème place pour "Numb" écrit par Diane Warren. On sort donc des habitudes des gars de l’animalerie, cette chanson ne porte aucun de leurs trademarks et occupe donc une place à part dans leur discographie.

L’évolution a du bon. N’est-il pas ? Alors nous voilà back to the beginnning avec "Psychological" dont le beat de synthé évoque le DEPECHE MODE de Music For The Masses. C’est plutôt sympa certes, mais on se demande que faire d’un titre aux pareilles consonances au 21ème siècle, ignorants que nous sommes des mouvements de synth wave qui s'apprêtent à déferler dans le monde. "Twentieth Century" nous renvoie à nouveau aux eighties sans réelle envolée. Trois notes de gratte et du médiocre sur "Indefinite Leave To Remain". Et voyez donc, cette intro synth avec une gratte nucléarisée, "The Sodom and Gomorrah Show" s’égare ensuite dans une pop calibrée et entendue, malgré le retour de la six cordes lors du sympathique refrain.

"Casanova In Hell" est sans doute le titre le plus pop – et à retenir - du lot avec plusieurs élans très BEATLESien, ainsi que quelques grands trademarks de la new wave dont ils sont les tenants. "Luna Park" est toute douce toute ambient et "I Made My Excuses And Left" fait de même, une mignonne orchestration de cordes avec un Neil qui impose sa voix si spéciale. Signalons la belle mais courte transition aux claviers emphatiques de "God Willing" ; enfin, "Integral" surprend par la puissance de son orchestration, chose rare pour de la new wave. Seuls les FRANKIES GOES TO HOLLYWOOD avaient atteint ce niveau de débauche sonore, cela nous fait donc un chouette titre révélateur d’une réelle évolution du style.

Tout ceci, très équilibré, retrouve les principaux trademarks des PET SHOP BOYS après des années de synth dance pour les billboards idoines américains. La démarche est sympa et Neil et Chris donnent le sentiment d’en avoir profité. Les résultats continuent d’être élevés dans leurs pays où ils sont décidément de sacrées prophètes. Nous sommes légèrement au dessus du 3.