Nos potes de l’animalerie se portent bien, alors que la quasi-totalité des groupes de new-wave vivent la fin de leur momentum qu’ils sont le plus souvent morts et enterrés en attendant des jours meilleurs. Tel n’est pas leur cas, puisque leur synth-pop s’est peu à peu muée en une dance efficace et sympathique. Elle s’insère bien dans le paysage des nineties fait d’alternatif et de techno. On ne peut que 'remarquer' l’immonde couleur de la couverture de ce sixième opus. Hein ? Je vous le fais pas dire ! Ou alors l’unique but était de faire mal aux yeux. L’aspect bilingual apparaît sur quelques chansons, il fallait bien trouver un concept, même s’il est foireux.

"Before" qui reste dans une vibration très dance déploie une espèce de disco Synth aux claviers très MORODERiens. Le refrain entraînant est efficace et tout à fait dans l’air du temps d’alors. "Se a vida é" par son petit rythme caribéin est tout à fait différente : on nage dans les eux turquoises des Caraïbes, avec un chaud soleil doré comme la couverture, le tout noyé dans la pop joyeuse de notre duo. La voix de Neil se porte bien, comme toujours aisément identifiable. "Bilingual Single" continue dans le percussif et, cette fois, l’obédience techno-trance n’est pas feinte. La logique est toute trouvée : replongez-vous dans la musique de 93 les gars, vous verrez. Ce rythme syncopé n’est pas désagréable et les claviers ont belle allure.

Les choeurs puissants de "A Red Letter Day" rappellent les anciens jours, dix ans plus tôt. L’ensemble est dance pop, assez terne au final. Nous poursuivons cette quête des billboards avec la reprise de "Somewhere" tirée de West Side Story et surpris nous sommes car Chris et Neil ont choisi de transformer radicalement ce standard que j’aurais autrefois dit intouchable. Une batterie véloce la drive tout du long et c’est assez réussi. 7, 8, 14, 9 et 9 sont les places obtenues par tous ces singles dans les top grand-bretons. Le succès reste là, même si les modes passent. Voilà qui est drôlement bien équilibré !

Alors… Le reste de l’opus, me direz-vous ? "Discoteca" joue la carte de la techno-dance, de manière plutôt efficace. La transition est douce avec la synth-pop jouée au départ par les PET SHOP BOYS, un joli refrain. Le rythme de "Saturday Night Forever" ne change pas, tout ceci est dance à donf. Pas mal de bidouillages sur "Electricity" qui possède des éléments industriels. Nous replongeons dans un bain de synth-pop sur "Up Against It", sympa sans plus. "Metamorphosis" et "To Step Aside", encore chaudes et tropicales, évoquent MADONNA avec un son plus technoïdé à la même époque. L’ensemble est tribalo-jazzy aux consonances smooth sur "It Always Comes As A Surprise", une petite gratte acoustique y traîne.

Je ne vois qu’un seul instant à retenir de cet album très orienté dance : il s’agit de la reprise "Somewhere". Bien sûr, les singles ne déméritent pas, mais franchement combien ont passé le cap du temps ? Il m’est donc assez difficile d’atteindre la moyenne pour cet opus assez 'secondaire' dans la carrière des PET SHOP BOYS. Ce sera donc un 2 assez sévère, je l’admets, mais ne partez pas sans avoir écouté cette version techno de "Somewhere".