C’est avec le sentiment du devoir accompli que Neil Tennant et Chris Lowe réintègrent les studios pour donner un successeur à Please. A nouveau une pochette très blanche qui met le duo en scène, cette fois dans une pose humoristique. Les deux jeunes gens aiment troubler les pistes, et de fait ils seront toujours énigmatiques. La critique sous jacente du Thatcherisme de l’époque n’échappe cependant à personne qui se penche un tant soit peu sur les textes. C’est ce qui s’appelle évoluer rapidement dans le velours, alors que nous assistons progressivement au début de la fin des beaux jours pour la quasi totalité des groupes de new wave. Acte II.

C’est avec "It’s A Sin" que la carrière des PET SHOP BOYS va trouver une éclatante confirmation. Bien sur, tous les trademarks des années octante sont la, des batteries monolithiques en carton aux beat de synthés, les sequencers qui créent cette vibration certes un peu froide mais ô combien efficace. La voix de Neil – qui se souvient de son éducation à St Cuthbert - y tient la baraque de bout en bout, sa clarté s’accommodant merveilleusement de cette synth pop au forts relents science fictionnaire. Le résultat dépasse toutes les espérances et le titres e trouve propulsé à la première place de nombreux billboards ce qui n’est pas une mince affaire, 1er dans son pays et 9eme aux US. Un des grands morceaux de l’année 87.

"What Have I Done To Deserve This" est un surprenant duo avec Dusty SPRINGFIELD – l’idole de Neil, "Son of A Preacher Man" ça vous parle ? On erre dans un territoire pop avec peu d’éléments vraiment originaux, le refrain chanté par Dusty est pompier. A oublier malgré une 2eme place des deux cotés de l’Atlantique. Le 3eme single "Rent", nous ramène quelques années plus tôt par sa simplicité, on y sent toute l’importance d’OMD dans les compositions du duo. Très simple mais franchement très réussi, la voix de Neil y fait tout un ramdam qui crée la différence. Le titre atteint la 8eme place des charts grands bretons. Nous terminons cette rond de single avec la trépidante "Heart", ses sequencers pressés et sa gratte un peu funk. Assez sympa et taille pour les dance floors. Un autre numéro un en GB, alors que ce titre était promis à MADONNA au départ.

Beaucoup de percussions sur "One More Chance", des bruitages typées eighties, tout ceci sonne pas mal mais n’est pas mémorable. Nous sommes un brin mollasson sur "Shopping". Un gros rythme a la DEPECHE MODE nous conduit vers "Hit Music", on imagine fort bien ce chouette titre en boite pour faire la fête, probablement le titre à retenir en dehors des singles. Ambiance très BO avec nappes de synthés sur le slow "It couldn’t Happen Here" pas mal de sensibilité. "I Want To Wake Up" reste dans un moule de synth pop très classique. Enfin, "King’s Cross" est un midslow sans réelle surprise.

Un deuxième opus dans la parfaite continuité du premier. Bien sur, le monde est désormais habitué à la voix de Neil tenant, le grand atout des PET SHOP BOYS. OM n’empêche qu’elle fait toujours son effet et que le classique "It’s A Sin" reste encore aujourd’hui très vivace dans la mémoire collective. Les londoniens font fort et parviennent à se renouveler, leur domination des charts est le gage d’une qualité constante et rare. Nous sommes légèrement moins bien que lors du premier album dont acte.