Enfin, le cap du 21ème siècle est dépassé ! Avec lui, les PET SHOP BOYS ont décidé de revenir à des sons moins technoïdés, moins dance, sans se départir de ce qui fait leur identité. Et voyez donc cette jolie leur en guise de couverture ! On ne sait jamais où vont aboutir les envies de nos deux compères qui aiment tant brouiller les cartes. On ne peut aussi s’empêcher de constater la présence dans le coin du prodigieux guitariste Johnny MARR – ex-SMITH -, auréolé de son prestige 'sonique', nul doute que voilà qui va révolutionnner le son des gars de l’animalerie. C’est un 8ème album et pour le moment rien ne semble entraver la marche en avant du fier vaisseau grand breton.

Nous avons la surprise d’entrer avec "Home And Dry", un premier single proche de nos influences de base, entre synth-pop et pop tout court, et même un petit côté POLICE qui s’échappe des parties de guitare de Johnny MARR ainsi que des harmonies vocales. Le refrain est joli. Un bel éphèbe blondin court sous les arbres en fleur de central Park dans "I Get Along". Le refrain est tout de BEATLESien vêtu, on s’y tromperait jusqu’à ce petit lick de synthé qui surprendra tout le monde. Nul n’imaginait cette filiation. Ca donne cela quand vous ajoutez une efficace petite guitare dans les morceaux du duo. Enfin, nous avons "London" où Neil tient une guitare folk dans ces mimines. Quel pied de nez à leur statut de 'synth' icones ! La partie est ici encore plus simple, une petite ritournelle mignonnette à oublier. 14 et 18 pour les deux premiers, l’autre est plus modeste dans les billboards, tout ceci descend.

Les nappes de synthés de "E-Mail" rappellent le calme vaporeux de "West End Girls". Nous avons un refrain agréable puis avec "Here", pas de doute, on est de retour dans les eighties, en plein pré carré de nos camarades. Il y a clairement du O.M.D là-dedans ! La longue "Birthday Boy" embraye sur les guitares cristallines du Johnny. Il s’agit d’un petit titre pop à l’ambiance toute en retenue. Il reste encore un peu d’esprit techno sur "The Samurai In Autumn", essentiellement dans les sequencers et le côté 'pressé' de la composition. Les arpèges de guitare donnent à "Love Is A Catastrophe" une identité différente, malgré la voix si reconnaissable de Neil Tennant. J’apprécie quant à moi la seconde partie où les grattes donnent de la voix.
"The Night I Fell In Love" est une semi-ballade entendue et "You Choose" est probablement une chute de studio, c’est très mou et peu convaincant.

Tous les albums des PET SHOP BOYS ont largement dépassé le million d’exemplaires vendus de par le monde. Celui-ci ne va pas faire exception à la règle. Le monde de la techno totalement délaissé cette fois pour une pop moins dance et plus intimiste. On ne perd pas les aspects synth mais c’est bien la première fois que la guitare - pas n’importe laquelle, celle des SMITH – tient une telle place dans un album du duo Londonien. Il n’y a pas de mauvais moments sur cette galette mais pas non plus de titres flamboyants ou à retenir. Je suis donc sur un trois synonyme de moyen.