Voilà la nouvelle trouvaille de nos compères britanniques pour soulever l’intérêt des mélomanes, ces 11 couleurs sont sensées représenter les 11 titres de l’album, tout ceci sur un emoji. Décidément, les gars de l’animalerie ne font jamais rien comme personne de ce point de vue, mais ce signe qui signifie "Vu" dans le langage internet est finalement assez original. Il y a du renfort au niveau des compos et de l’instrumentation avec l’adjonction de la team Xenomania et du guitariste Johnny MARR ex-SMITHS, que nous retrouvons pour la 3eme fois aux cotés des PET SHOP BOYS. Il s’agit de leur dixième opus en 23 ans d’activité discographique.

Trois singles sortent en héraut de cet album, "Love Etc" nous plonge dans une transe qui mixe des éléments de synth pop et des sons techno, on y retrouve une dynamique rare chez le groupe avec des choeurs de superbe extraction qui le font carrément, le rythme est superbe et l’ensemble se laisse superbement écouter. On continue de mixer des éléments dance sur "Did You See Me Coming" avec une belle efficacité, le son est assez "space". Le dernier single "Beautiful People" chasse plus sur des terres pop, comme si les BEATLES étaient devenus un groupe électro. Les 2 premiers trustent le top du billboard dance aux US et des 14eme et 21eme place en prude Albion, le 3eme fait un flop.

On apprécie l’énorme beat de synthé de "All Over The World" ainsi que des chœurs a nouveau fort judicieux. Dieu du ciel, ce nouveau gros beat de synthés, mais nous sommes en 85 ! "Pandemonium", malgré un nom évoquant les enfers est d’une gaieté communicative, avec un Neil qui évolue entre les choeurs et les "Houhou" avec son talent habituel. "The Way It Used To Be" est un mix de synth pop et de pop, de la new wave de seconde génération avec le MARR qui donne quelques coups de pattes. Le traitement de "Vulnerable" est tout à fait pop, Neil y fait preuve de la sensibilité de sa belle voix, alors que les nappes de synthé nous renvoient a HUMAN LEAGUE ou OMD.

La guitare de Johnny drive "More Than A Dream" et lui donne une identité légèrement plus rock, malgré des sequencers très techno. "Legacy" est une longue œuvre ambient, des synthés planants comme c’est peu de le dire, une batterie martiale, et la voix de Neil qui "sonne" et remplit tout l’espace sonore restant. Les deux titres les plus faibles du lot sont "Building A Wall", probablement plus entendu, avec une vibe presque TALK TALK et "King Of Rome", qui se présente plus comme un slow dance un brin sirupeux et presque kitsch malgré sa date éloignée des eighties.

C’est a nouveau un véritable opus de dance que les PET SHOP BOYS nous ont pondu. Nous nous y perdons un peu, les nombreux remix dance ne les ayant jamais vraiment éloigné du style, et notre duo revenant toujours vers cet aspect si mainstream de leur musique. Le disque au "coche emoji" se laisse fort bien écouter et se trouve légèrement au dessus de la note de trois étoiles.