Recherche avancée       Liste groupes



      
POP-ROCK FRANçAIS  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Eddy Mitchell

Jacques DUTRONC - Jacques Dutronc (l'opportuniste) (1969)
Par MARCO STIVELL le 25 Octobre 2015          Consultée 4332 fois

Le troisième album de Jacques DUTRONC, toujours sans nom, est souvent rattaché à son titre le plus célèbre, "L'opportuniste". Il s'agit d'une nouvelle collection de chansons qui reprend l'ensemble des trois maxi-45 tours publiés dans le courant de l'année 1968. Au niveau de la diversité, elle ne concerne que les styles abordés et l'unité ne s'en trouve que renforcée. On retrouve même l'ambiance folk du premier disque, rien que sur le tube.

Il y en a qui contestent, qui revendiquent et qui protestent. Moi je ne fais qu'un seul geste, je retourne ma veste, mais toujours du bon côté ! C'est dans une humeur encore profondément marquée par mai 68 et le 'summer of love' que retentissent les mots du nouveau tube de Jacques DUTRONC, l'éternel insolent. Par ces quelques vers, le collègue Jacques Lanzmann affirme toujours ses idées couleur rouge vif en filigrane derrière une critique de ceux qui insultent leur propre intégrité et qui savent se placer, en politique mieux qu'ailleurs. La musique folk contestataire nous renvoie au premier contact avec l'artiste, trois ans plus tôt.

Il s'en est passé des choses, en trois ans ! Les passages télévisés multipliés et pas seulement en France, tout comme les tournées, des clubs de Paris à la province, en Allemagne, en Angleterre et même au Sri Lanka ! Un marathon, de nombreuses heures de route et notre blondinet, être masculin comme il se qualifie lui-même, commence à collectionner les bagnoles de course.

Et puis, il y a l'amour, le vrai, pour le meilleur et pour le pire ! Jacques DUTRONC se rapproche de Françoise HARDY, un couple magnifique à voir physiquement, le début d'une idylle cependant minée par les complications mais indéfectible, remarquable de longévité. HARDY amoureuse, DUTRONC plus volage, la presse people s'en frotte les mains. Comment ne pas écouter "Proverbes" avec la hantise d'un contraste aussi puissant ?

Quel morceau, mes aïeux ! Lanzmann énumère les phrases toutes faites et fleuries, de une de perdues, dix de retrouvées à loin des yeux, près du coeur, pendant que DUTRONC fait son 'Jacques POLNAREFF'. En effet, depuis "La Métaphore", on sait qu'il est capable de fournir des chefs-d'oeuvre dans une veine fragile et romantique.

L'inspiration puisée chez l'autre blond Michel, auteur d'"Âme Câline" et du "Bal des Laze", se retrouve jusque dans les soli de piano hérités de BACH et saupoudrés de guitares 12 cordes, de grands orgues. Les claviers sont autant à l'honneur que la guitare sur ce disque parfois ahurissant, comme en témoignent "Proverbes", le caractère nébuleux de "La Solitude", l'interlude de vibraphone intégré à "Transes-Dimanche", la petite valse "La Seine", nouvelle contemplation de Paris version 'lunettes de soleil' et "bateau-mouche par un après-midi flemmard".

Jacques Lanzmann adapte une chanson de son dernier roman en date, "Les Vangauguins" où il marie dandysme et argot parisien. Des éléments qu'on retrouve sur "À Tout Berzingue" qui ouvre l'ensemble avec espièglerie et où DUTRONC révèle mieux que jamais son amour pour Django REINHARDT et le jazz manouche. Au registre de l'humour, il ponctue son sketch "Le Roi de la Fête" (on en connaît tous un !) par des rires gras et une interprétation décomplexée.

Il y a vraiment beaucoup d'excellentes chansons ici, le garage-rock "Je Suis Content", le tempo country-folk du coquin "Mythofemme", dans la lignée de "Et Moi, et Moi, et Moi". La bossa-nova sensuelle de "Amour, Toujours, Tendresse, Caresse", la rage difficilement contenue de "La Solitude", la légèreté de "La Seine" (on en viendrait presque à aimer Paris !) et ce mythique "Opportuniste" railleur.

Le seul reproche qu'on pourrait faire à ce troisième disque, c'est sa courte durée (30 minutes) qui se justifie par la présence de morceaux écourtés, clôturés en fondus pour le moins frustrants. À part cela, on tient ici le meilleur de DUTRONC de ses premières années, avec le premier.

A lire aussi en VARIÉTÉ FRANÇAISE par MARCO STIVELL :


Nicolas PEYRAC
Seulement L'amour (2003)
Retour en forme




Johnny HALLYDAY
La Generation Perdue (1966)
Johnny, Dylan et Motown


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



Non disponible


1. À Tout Berzingue
2. La Seine
3. Les Vangauguins
4. Transes-dimanche
5. Proverbes
6. L'opportuniste
7. Le Roi De La Fête
8. Amour, Toujours, Tendresse, Caresse
9. Je Suis Content
10. La Leçon De Gymnastique Du Professeur Dutronc
11. La Solitude
12. Le Mythofemme



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod