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- Style : Eddy Mitchell

Jacques DUTRONC - Jacques Dutronc 1975 (1975)
Par MARCO STIVELL le 11 Mars 2016          Consultée 3862 fois

À force de faire les 400 coups devant un écran, Jacques DUTRONC en oublie de le faire devant un micro. On le comprend : les tournées, c'est si fatigant ! Et puis, il est papa désormais. Au milieu des années 70, tonton Jacques n'est plus complètement le grand gamin qui envoie des coups de pied au cul et lâche des pets, juste pour se marrer. Il est reconnu en tant qu'acteur, tout le monde le demande. Andrzej Zulawski le met en scène aux côtés de Romy Schneider dans L'important, c'est d'aimer ; ensuite c'est Lelouch, Sautet.

La pochette du N°7 (appelé Confidentiel parfois, mais de manière très... confidentielle) nous dévoile l'artiste sous un jour plus mâle - mais sans moustache, fini !- avec un regard profond, et un visage déjà marqué par les années. Cette photo splendide et ternie annonce la couleur : le présent disque marque un tournant, comme le N°4 en 1970. Il est le dernier sorti chez Vogue, alors même que l'ami Dudu décide de se consacrer pleinement au cinéma.

Si confidentialité il y a, c'est au niveau de sa notoriété qu'il faut la chercher. Non pas que N°7 se soit mal vendu, mais il ne marque pas définitivement les esprits aussi bien que les albums des années 60. C'est dommage, car la qualité en est tout à fait équivalente, au point que DUTRONC n'en publiera plus jamais d'aussi bon. On tient l'un de ses meilleurs ici, tout simplement. Et après deux albums homogènes, on retrouve cette culture des singles compilés, d'une délicieuse diversité.

DUTRONC fonctionne toujours en binôme avec Jacques Lanzmann, mais celui-ci s'efface toujours un peu plus, au profit du nouveau grand copain Serge GAINSBOURG. Il était déjà présent sur le N°6 trois ans plus tôt, mais leur complicité s'affirme ici pour l'équivalent d'une face de disque, en quantité. DUTRONC, GAINSBOURG, deux grands coquins, farceurs qui ne mâchent pas leurs mots tout en ne cachant point leur nature timide. Ce n'est pas le plus grand des hasards !

Le premier titre, "L'île enchanteresse", confirme à lui seul la réussite de cette collaboration : musique brumeuse au tempo latino, effets de guitares qui planent, se prélassent avec bonheur sous le soleil tropical. Le ton serein dans la voix de Jacques et le texte évoquent les films innocents des années 50-60, genre sea sex & sun. La chute est rude, ou plutôt explosive ! Des militaires font justement leurs essais sur la petite île. Tristement excellent !

On retrouve GAINSBOURG pour d'autres titres d'anthologie, comme le torride "Les Roses fanées", en fait une ode aux vieilles femmes. Le texte mise sur le faux suspense, Jacques chante J'aime les roses... j'aime les roses... Les roses fanées, pendant que la jolie Jane BIRKIN vient lui susurrer gigolo !... gigolo !... avec malice.

La balance penche plus en faveur de DUTRONC sur "Le Bras mécanique", description d'une femme transformée, pour le moins savoureuse. La musique est un clin d'oeil à "Et moi, et moi, et moi" ; comme une envie de boucler la boucle, avant de passer à autre chose. À la bonne heure ! Avec "La France défigurée", Jacques Lanmzann critique ouvertement l'urbanisation de masse, et on retrouve les ambiances mélancoliques de certaines chansons des années 68-70.

Pour une fois, on peut remercier Jean-Pierre Sabar, arrangeur qui a le temps d'enchaîner les collaborations controversées, avec Maxime LE FORESTIER ou même avec DUTRONC justement, sur l'album suivant. On passe en un rien de temps d'une première chanson adorable au hard-rock endiablé de "L'amour à la chaîne", rehaussé par l'emploi de choeurs masculins et d'un violon fou. En pleine célébration de l'émancipation sexuelle, ça sonne d'enfer !

Les jeux de mots du "Testamour", très connotés (Je laisse Giscard à son d'Estaing... Dutronc à d'Isigny...), précèdent la malicieuse élégance jazz du "Gentleman cambrioleur", second générique de la série Arsène Lupin. Sur le thème de l'homme solitaire, cloîtré dans sa chambre, Jean-Loup Dabadie propose le texte de "J'comprends pas" à DUTRONC qui, avec une simple guitare acoustique couplée à un synthétiseur, en fait l'une de ses plus belles réussites. Un album distingué et réussi de bout en bout.

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   MARCO STIVELL

 
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1. L'île Enchanteresse
2. Le Testamour
3. La France Défigurée
4. L'amour à La Chaîne
5. Le Dilemme
6. J'comprends Pas
7. Gentleman Cambrioleur
8. L'amour Prison
9. Mais Surtout Sentimentale
10. Les Roses Fanées
11. Le Bras Mécanique



             



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