Recherche avancée       Liste groupes



      
POP-ROCK FRANçAIS  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Eddy Mitchell

Jacques DUTRONC - Jacques Dutronc (l'aventurier) (1970)
Par MARCO STIVELL le 15 Décembre 2015          Consultée 3871 fois

Quatrième album du beau Jacques DUTRONC, L'Aventurier (nom donné couramment pour pallier le manque de titre officiel, une nouvelle fois) marque la fin de sa carrière strictement musicale. Jusque-là, il s'agissait d'un sans-faute et ce disque n'y participe pas moins que ceux qui l'ont précédé. Déjà, la pochette au graphisme joli annonce quelque chose de bon, de rassurant.

Ensuite, quand on écoute les premières mesures, on retrouve tout l'éclat de DUTRONC le musicien par un riff graisseux à la Gretsch, directement inspiré du "Satisfaction" des ROLLING STONES, sur un tempo soul-Motown furieux et qui met du baume au coeur. C'est le DUTRONC rageur, le DUTRONC dérangeant du premier album, celui qui fait mal là où il pointe, même si on dira que ça fait du bien !

Derrière lui, c'est toujours Jacques Lanzmann aux paroles. Deux morceaux d'anthologie en guise d'ouverture, et ce n'est pas peu dire ! "L'idole" d'abord, chanson enregistrée deux ans plus tôt et proposée en 45-tours, tirée de l'oubli rapide fort heureusement. DUTRONC y déclame le quotidien d'une star pour le moins fatiguée de la célébrité et de manière funeste (récitation sur fond d'orgue pour les couplets avant des refrains garage), mais suffisamment habile pour faire rire l'auditeur.

S'il ne perd ni son talent de musicien ni d'interprète, ni d'acteur (un nominatif important pour la suite de sa carrière), Tonton Jacques ne perd pas non plus le nord et nous offre un bon son garage-rock, particulièrement brillant sur "Le Responsable". Les paroles de Lanzmann sont tout bonnement géniales, très significatives de l'engagement politico-social et de ses contradictions. En effet, quelque part, on se nourrit des problèmes que l'on veut résoudre et on détient la vérité.

À mille lieues de là, quelque part dans le monde, résonne le chant de "L'Aventurier", le bourlingueur qui fait le mort à Baltimore et le rat à Canberra, sur fond de musique folk latino. Point de trace manouche sur ce disque, mais DUTRONC peut se lâcher sur ses cordes nylon, un régal. La manie de Lanzmann pour les jeux de mots se retrouve de manière plus modeste sur "L'amour est le Moteur du Monde", avec des parallèles systématiques entre amour et argent.

Comme chacune des productions récentes, le quatrième disque est construit sur un rassemblement d'E.P's, mélange les expériences tout en conservant les éléments du succès. Le jazz sensuel et coquin de "La Maison des Rêves" côtoie le texte léger et grivois de "L'hôtesse de l'air", où des cuivres (en fanfare) se joignent pour la première fois à la musique de Tonton Jacques. Au milieu du disque, deux chansons caricaturent la consommation à outrance, avec un certain succès pour "Les Petites Annonces", autre repêchage de l'année 1968.

Mais le plus beau, en dehors des élans les plus rock (et qui sont parmi les derniers de l'artiste, avec une telle fraîcheur en tout cas), ce sont, à l'inverse, les plus tendres. "Où Est-il l'Ami Pierrot" reprend l'idée d'un DUTRONC fleur bleue, presque naïf et simplement empreint de poésie, sur fond de cor d'harmonie et de violons.

Mieux encore : les splendides "Laquelle des deux est la plus snob ?", autre morceau gorgé de sensualité, ainsi que "La paresse". Ce son acoustique feutré, saupoudré de Mellotron, champêtre et onirique reste très typique des productions de 1970, alors que meurent les sixties mais que tant de richesse musicale demeure garantie. On pense d'ailleurs à l'album Soleil de la chérie de Tonton Jacques, Françoise HARDY, autre merveille parue la même année.

L'Aventurier marque la fin d'une période dorée pour Jacques DUTRONC, celle de ses plus grands succès et de ses meilleurs albums, même si, fort heureusement, la suite de sa carrière masque de belles surprises. On dirait néanmoins que le texte de "L'idole", prophétique, va déteindre sur lui par certains aspects.

A lire aussi en VARIÉTÉ FRANÇAISE par MARCO STIVELL :


AL.HY
Alphabete (2014)
La vraie voix, celle d'une grande ado




Johnny HALLYDAY
Lorada Tour (1996)
Bon complément à l'album studio


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



Non disponible


1. Le Responsable
2. L'idole
3. L'amour Est Le Moteur Du Monde
4. La Maison Des Rêves
5. Quand C'est Usé On Le Jette
6. Les Petites Annonces
7. Où Est-il L'ami Pierrot
8. L'aventurier
9. Laquelle Des Deux Est La Plus Snob
10. Les Femmes Des Autres
11. La Paresse
12. L'hotesse De L'air



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod