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- Style : Eddy Mitchell

Jacques DUTRONC - Jacques Dutronc 1972 (1972)
Par MARCO STIVELL le 6 Février 2016          Consultée 4117 fois

Je le savais ! J'en étais sûr ! Il y a des signes qui ne trompent pas. À la vue de cette pochette, on a d'emblée envie de dire que l'album proposé est moins bon. Forcément. Ce n'est pas bien d'avoir des a-priori, c'est vrai. D'autant plus que la raison unique ne tient pas à grand-chose : cette foutue moustache de mousquetaire. Jacques DUTRONC est pourtant un de ceux (avec Bruce SPRINGSTEEN, le premier auquel on pense) qui prouvent qu'un homme glabre vaut tous les duveteux et barbus de la Terre. Cause à effet ou non, la moustache ne tiendra que quelques mois et ne reviendra jamais, sauf pour certains rôles au cinéma ! CQFD(utronc).

À propos de septième art, 1972 figure comme date importante dans la carrière de l'artiste qui se lasse de son image de play-boy et de la routine albums-tournées. Son ami photographe Jean-Marie Périer se lance dans la réalisation de films et lui propose de tenir le premier rôle dans Antoine et Sébastien. Jacques DUTRONC s'y montre fidèle à lui-même, grand déconneur en coulisses, mais appliqué et perfectionniste une fois en action. Quoi qu'il en soit, l'expérience est concluante, suffisamment pour programmer un retrait progressif de la scène musicale : trois ans d'écart, puis cinq avec les albums futurs. La tournée 72 (qui passe par Tahiti) est la dernière des années 70.

Plutôt que de moustache, parlons d'un cheveu sur la soupe. C'est envoyé un peu fort, car un album même mineur de Jacques DUTRONC fait preuve de qualités. Elles sont simplement réduites pour ce N°6 qui n'est pas bien passionnant, en vérité. Pourtant, ça commence joliment avec "Le Petit jardin", valse jazzy crépusculaire sur fond d'orgue, où Jacques Lanzmann conteste l'urbanisation et parle d'écologie dans une tonalité subtile fort bienvenue. La mélodie légère est splendide, les cordes en fond et la voix de DUTRONC également. Un titre à rapprocher du classique de Nino FERRER, "La Maison près de la fontaine", sorti quelques mois plus tôt.

La grande nouveauté de cette expérience, c'est que l'artiste choisit d'employer une section de cuivres à mi-temps, sur cinq ou six des onze morceaux du disque. Pourquoi pas ? Il y en avait eu sur un couple de chansons antérieures, et le sens musical de Jacques DUTRONC n'est plus à prouver. Ici néanmoins, cela pose un problème de lourdeur au milieu d'arrangements moyennement inspirés et pour des compositions qui ne le sont guère plus. On le ressent dès "Vie privée, domaine publique", trop contenue et redondante malgré une bonne ambiance soul-blues. Le texte au vitriol et les tournures ludiques habituelles de l'auteur Lanzmann en font le principal intérêt.

D'autres titres qui se veulent amusants proposent un DUTRONC plein de gouaille comme à son habitude, ou jouent une dernière fois sur son image de playboy. Toutefois, il n'y a clairement pas de quoi se relever la nuit avec des titres comme "L'âge d'or", "Tic tic", et "L'homme de paille" qui souffre des mêmes syndromes que le final du deuxième album en 68 (arrangements par trop variété classique). Ce dernier figure parmi les flops de DUTRONC ; le reste est tout juste passable, au mieux sympatoche. Les cuivres (parmi lesquels le saxophoniste René Morizur, 'requin" de studio' et futur Musclé) ne tendent pas à relever le niveau, une nouvelle fois. Seule la rythmique se démarque, constituée de Jean Rieubon (batterie) et de l'excellent Bernard Paganotti à la basse.

"L'éléphant aveugle" marque la dernière collaboration de Fred, le dessinateur, avec DUTRONC. En revanche, celui-ci se trouve un nouvel allié de taille en la personne de Serge GAINSBOURG en personne, connu par l'entremise de Françoise HARDY. Le titre "Elle est si..." est éloquent, coquin et clinquant, c'est l'un des meilleurs titres de l'ensemble avec de bonnes guitares et une production moins étouffée. Dans le même ordre d'idées, ajoutons "Adieu ma vie", une ballade folk chargée de sens et hautement envoûtante comme DUTRONC sait les faire, souvent positionnées en avant-dernière piste d'ailleurs. La jazzy "Ne pas t'oublier" est très belle, mais trop courte. Pas grand-chose de plus à dire de ce disque, l'un des moins bons de DUTRONC, assurément. Garçon, la suite !

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   MARCO STIVELL

 
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1. Le Petit Jardin
2. Vie Privée, Domaine Public
3. L'éléphant Aveugle
4. Ne Pas T'oublier
5. Ksst Ksst
6. Elle Est Si...
7. L'âge D'or
8. L'homme De Paille
9. Le Combat
10. Adieu Ma Vie
11. Tic Tic



             



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