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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Eddy Mitchell

Jacques DUTRONC - Breves Rencontres (1995)
Par MARCO STIVELL le 9 Juillet 2016          Consultée 2236 fois

Sabre de bois ! Voilà t'y pas que Jacques DUTRONC sort un onzième album, avec comme l'envie de surfer sur la vague créée par sa tournée 92 ! Bon, là, nous sommes en 95, ça fait près de trois ans, mais n'en demandons pas trop. Le délai est respectable, on le connait le Tonton !

À l'image du précédent, l'équipe employée musicalement parlant est resserrée, autour du chanteur et d'Erdal Kizilçay, le musicien-arrangeur des concerts de 92. Enregistré à Paris (studios Ferber, comme d'hab, et Plus Trente), Brèves Rencontres porte bien son nom.

DUTRONC, sans ses lunettes noires (obligatoires sur les plateaux télés, à cause des lumières) mais avec son éternel cigare et son blouson de cuir, pose -superbe photo de Stéphane Sednaoui- en disant "Je suis juste de passage", comme il avait déjà pu le faire pour le live du Casino. On le voit régulièrement sur les plateaux télé à l'époque, tout en obtenant un nouveau disque d'or.

Brèves Rencontres est un titre élégant et bien choisi pour ces retrouvailles éphémères avec l'artiste, avec le double sens d'une évocation des relations féminines de la part de notre polisson du polochon. Désormais, Jacques DUTRONC a cinquante ans, plus grand-chose à prouver. Il nous offre un album, comme le tonton bien-aimé qui habite loin passe une fois tous les 36 du mois en ramenant un jouet sous son bras.

Ancré dans les années 90, ce disque reprend la production du live au Casino, puissante et très rock, avec la sensation d'avoir été réalisée dans un stade. Aux guitares, Kizilçay et John Woolloff font pleuvoir les riffs blues/hard-rock, Wooloff souligne les mélodies par des soli récurrents, et le seul autre musicien permanent reste le batteur Marc Jourdain.

L'ensemble a la bonne idée d'inclure les deux inédits du live, dans des versions studios fidèles aux avant-premières. "L'âme Soeur" introduit un délicieux mordant dès le départ, et on retrouve "Entrez M'sieur Dans l'Humanité" avec un plaisir non dissimulé. Les textes de Linda Lê bénéficient d'une interprétation par DUTRONC mieux mise en valeur, les vers "coups de poing" sur les rênes de la société (amour, religion, économie...) n'en sont que plus marquants.

Les divers auteurs, madame Lê, monsieur David McNEIL, Arnaud Garoux ou encore le propre fils de Jacques, Thomas DUTRONC, qui joue de la guitare acoustique sur le bel instrumental portant son nom en fin d'album, s'emploient à retrouver l'esprit jeux de mots sur des thèmes sensuels et sérieux, non sans cynisme et chers à l'artiste. Celui-ci compose tout, est présent aux arrangements.

Néanmoins, il manque un effort musical suffisant pour permettre à Brèves Rencontres de s'imposer durablement. Les choix d'arrangements manquent de fraîcheur, le tout révèle une certaine lourdeur dès le troisième titre, "Faut Que J'rôde" (texte écrit par Arnaud Garoux, un camarade de Thomas), qui emploie une section cuivres.

On pense à l'album de 72 par rapport à ce détail, de même sur les autres titres blues-rock, "Laisse Lucie Faire" et "Elle M'a Rien Dit, Elle M'a Tout Dit", titres qui ne sont pas dérangeants, mais le son est pachydermique pour le coup. Rien à voir avec, par exemple, l'album C'est Pas du Bronze en 82, dont un titre est d'ailleurs repris ici.

C'est le très beau "Tous les Goûts Sont Dans Ma Nature", ici chanté en duo avec Etienne DAHO, tentative de single/clip pour cette période, hélas médiocre à cause d'un je-ne-sais-quoi de trop propre et surfait. Les voix de DUTRONC et DAHO se mêlent difficilement, l'une chevrotante et marquée par le temps, l'autre claire et grave. C'est dommage.

De plus, si le disque précédent était encore diversifié, cette qualité fait défaut ici, même si DUTRONC a bien le droit d'homogénéiser son propos. Reste la sensation d'un album travaillé moins bien que ce qu'il aurait pu, et un constat en demi-teinte de la part des critiques. Un produit clinquant, avec tout ce qu'il faut (même une préface de Patrick Modiano !), pour un rendu bancal.

Retenons quand même les slows jazzy, encore réussis, à l'image de "Brèves Rencontres", enregistré avec de meilleurs cuivres et l'équipe live de 92 (Arcadio, Ceccarelli, Jannick Top...), le superbe "Rappelez-Moi de Vous Oublier" saupoudré de cordes, ainsi que "La Pianiste dans une Boîte à Gand", texte de David McNEIL et ambiance touchante.

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   MARCO STIVELL

 
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- Jacques Dutronc (chant)
- Erdal Kiziçay (guitares, basse, piano, synthétiseurs, arrangement)
- John Woolloff (guitares)
- Marc Jourdain (batterie)
- Alain Hatot (saxophone)
- Alex Perdigon (trombone)
- Philippe Slominski (trompette)
- Jannick Top (basse sur 8)
- André Ceccarelli (batterie sur 8)
- Bernard Arcadio (batterie sur 8)
- Etienne Daho (chant sur 4)
- Thomas Dutronc (guitare acoustique sur 8 & 11)


1. L'Âme Sœur
2. À Part ça
3. Faut Qu'j'rôde
4. Tous Les Goûts Sont Dans Ma Nature
5. Entrez M'sieur Dans L'humanité
6. La Pianiste Dans Une Boîte à Gand
7. Elle M'a Rien Dit M'a Tout Dit
8. Brèves Rencontres
9. Laisse Lucie Faire
10. Rappelez-moi De Vous Oublier
11. Thomas (instrumental)



             



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