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DOROTHEE - Les Neiges De L'himalaya (1991)
Par MARCO STIVELL le 14 Juillet 2020          Consultée 2317 fois

DOROTHÉE tenant une Rickenbaker sur l'épaule, la fameuse guitare fétiche du folk-rock des années 60 toujours défendue par Laurent VOULZY (pour rester dans la variété à succès) et dont on entend le son imité par les claviers de Gérard Salesses sur une bonne part des chansons de la présentatrice, dans les génériques et B.O des séries AB Productions. En prime, un montage de décors ; telle est la couverture choisie pour ce disque de 1991 qui, d'un point de vue personnel, je l'avoue, fait parler la nostalgie encore plus que celui de 1982. En plus, il est d'octobre, lui aussi !

Le premier titre donne toujours son nom à l'album, et cela fait sens, plus que jamais sauf peut-être en 89. Deux ans plus tôt, c'était "Tremblement de terre", tube imparable. Là, ce sont "Les neiges de l'Himalaya", un des morceaux les plus inhabituels de DOROTHÉE et l'un des plus grands tubes de sa carrière, paradoxalement. Une classe folle que ce titre, mon favori, et dont, après presque trente ans, je ne me remets toujours pas !

Imaginez que vous êtes un enfant passionné de géographie, dévorant les atlas, ayant une carte de France en sous-main de bureau et l'Europe ou le monde pour vous amuser en puzzles. Et là vous avez une chanteuse très populaire qui chante « les neiges de l'Himalaya, et les montagnes du Guatemala, les steppes du Venezuela et le grand désert blanc du Kamtchatka, la jungle folle de Bornéo et les récifs de la baie de Rio, les forêts de la Sibérie et les glaciers de terre Adélie. » De quoi vous mettre encore plus d'étoiles plein les yeux !

Certes, ici, les éléments et les lieux se confondent parfois (volcans de l'Annapurna ? Monstres du triangle des Bermudes ?), pour les besoins d'écriture mais aussi d'imagination amoureuse, afin de mieux amener le refrain "tout cela ne m'empêchera pas d'arriver jusqu'à toi !". DOROTHÉE chante d'abord grave puis monte dès le troisième couplet tandis que le rythme accélère. Une chanson faite de répétitions, auxquelles il faut ajouter une mélodie entêtante qui donne l'impression de tourner constamment, en mystère, en beauté, en crescendo puis, sur le final, en choeur héroïque.

Il faut dire que musicalement, c'est là que la production de Porry et les quelques sons de Salesses redondants depuis des années trouvent leur plus parfaite expression, notamment ces cuivres aux synthés qui font moins jazz ou funk que rock progressif, avec un caractère plus orchestral. D'ailleurs, les nappes synthétiques forment de grands ensembles de violons qui portent le chant et font les transitions, la batterie et les guitares même programmées accentuent le côté rock (ces dernières auraient d'ailleurs mérité de monter un peu plus à la fin, idem en live).

Ah, si tout l'album avait continué dans ce sens, pour aboutir à une oeuvre plus précieuse, recherchée ! Déjà, ce morceau a beau être simple, il possède une ambiance et quelque chose qui le rendent puissant, captivant, unique ; le genre de sensation que beaucoup de chansons pop, de variété ou pour enfants n'offrent point ! L'année suivante, en 1992, les murs de Bercy l'amplifient durant une vingtaine de soirs différents, sans compter le reste de la tournée, un record pour DOROTHÉE.

Il serait dommage de s'arrêter à ce premier titre, qui n'est pas le seul à proposer du voyage. Les samples asiatiques et chaloupés des "Jumeaux du bout du monde" (générique du dessin animé éponyme qui passe alors au Club Do) sont aussi très prenants, DOROTHÉE chantant de manière sérieuse et plus enfantine. "Oh quelle histoire" est une biguine avec imitation de chants créoles de façon humoristique, un texte assez décadent même, mais convivial et réussi. Et puis ces guitares rythmiques !

DOROTHÉE fait vibrer la corde "fillette" angélique en chantant "Mon petit coeur", "Mon plus beau cadeau", slow langoureux écrit par Michel Jourdan qu'elle adresse à ses proches, son public. En matière de sensibilité, "Et la pluie", ballade country sur la séparation avec guitares harmonisées, les choeurs de Salesses, peut-être même Bernard MINET faisant joliment écho à la voix de Do, atteint son but elle aussi. Ces titres m'émeuvent toujours, plus que "Le collège des coeurs brisés", énième blues synthétique à la AB Prod aux synth-cuivres trop prononcés.

Il y a du superflu dans ce disque, "Tous les jours de bonheur", "La valise" version hip-hop et voix de dancefloor. "Même les baleines", malgré sa chaleur toute latino-antillaise, formée de rimes sur des animaux amoureux, s'écoute gentiment, sans plus. En revanche, en matière de rock'n'roll et riffs à la Chuck BERRY, notre DOROTHÉE fait très fort ici : "Monsieur Bill (Haley)", dédiée au père fondateur du genre (classe intergalactique !) et "Marylou", excellente chanson d'amour non réciproque. Niveau écriture, musique, ça envoie et le riff est vraiment sympa !

J'ajoute "Où est le garçon ?", un peu plus en mode "Tremblement de terre" mais parfois le recyclage a du bon, et le refrain ne dément point cela. Bref, un bon 3,5 arrondi à 4 pour ce DOROTHÉE millésimé 91 !

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   MARCO STIVELL

 
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1. Les Neiges De L'himalaya
2. Et La Pluie
3. Oh Quelle Histoire
4. Una Canzone Blu
5. Les Jumeaux Du Bout Du Monde
6. Mon Plus Beau Cadeau
7. Même Les Baleines
8. Où Est Le Garçon ?
9. Marylou
10. Le Petit Coeur
11. Le Collège Des Coeurs Brisés
12. Monsieur Bill
13. Tous Les Jours De Bonheur
14. Ma Valise Pour Danser



             



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