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- Membre : Ringo Starr , George Harrison , John Lennon , Paul Mccartney
 

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The BEATLES - Abbey Road (1969)
Par ELK le 12 Novembre 2023          Consultée 567 fois

Croyez bien que je vois votre air surpris à la découverte de cette Kro express. Que reste-t-il encore à dire 54 ans plus tard sur cette œuvre légendaire ? Qu’ajouter de plus sur cette pochette géniale de simplicité, et sur la photo choisie par McCartney parmi six clichés réalisés en quinze minutes chrono par Iain McMillan ?

Reprenons l’histoire : après le (quasi) désastre issu des sessions (filmées) de la conception de l’album Let It Be qui sortira opportunément plus tard, les bandes en ayant été volées, le groupe a compris que la fin était inéluctable (voir l’excellent documentaire "Get Back" de Peter Jackson). Paul est vent debout contre l’arrivée de Allen Klein comme nouveau manager (il lui réservera quelques saillies bien senties dans l’album), et finalement l’envie de continuer est désormais réduite à peau de chagrin. Afin de ne pas rester sur un 'échec' artistique (comme beaucoup s'en contenteraient, passons), Paul, avec l’aide de Georges Martin, va néanmoins réussir à convaincre ses trois compères de se retrouver pour un dernier tour de piste, en travaillant à l’ancienne, loin de toute la pression accumulée lors du projet précédent qui vient à peine de se terminer. Et miraculeusement les astres vont s’aligner : les ébauches laborieuses issues des sessions antérieures et les bouts de titres mal fagotés ou pas terminés vont miraculeusement s’agencer pour nous offrir ce que beaucoup (dont moi) considèrent comme le plus grand disque de musique populaire de tous les temps.

En fait de miracle, celui-ci a des noms et des visages : chaque Beatle va donner en toute liberté le meilleur de lui-même. Georges Harrison se révèle enfin comme un grand compositeur et guitariste avec les magnifiques "Something" et "Here Comes The sun", mention spéciale au solo du premier et aux arpèges et harmonies du second. On est loin des laborieux "Within You Without You" ou "Old Brown Shoe" et bien au niveau du formidable "While My Guitar Gently Weeps" de l’album blanc. Le Ringo Starr compositeur et chanteur n’est pour une fois pas en reste : son "Octopus Garden" ne fait pas tache et apporte à l’opus une jolie respiration poétique et pleine de second degré.

John Lennon se retrouve totalement avec trois titres sublimes : "Come Together", laborieusement engagé durant les sessions de Let It Be comme une resucée d’un vieux titre scat de Chuck BERRY, devient un des plus grands titres d’ouverture de tous les temps ; l’époustouflante partie de basse de Paul et la non moins formidable intro de batterie de Ringo n’y sont d’ailleurs pas pour rien. "I Want You (She’s So Heavy)" est un extraordinaire 'blues progressif' au final grandiose et proprement génial (la montée du mini moog, l’arpège de guitare et la fin abrubte et inattendue). Et que dire de "Because", à l’intro de guitare inspirée de BEETHOVEN, et qui nous terrasse d’émotion avec ses immortelles parties vocales qui parlent mieux qu’aucun discours de la fin du groupe et de la vie après les BEATLES ("Because The Sky Is Blue, It Makes Me Cry")? A noter également les formidables "Sun King", "Mean Mr Mustard" et "Polythene Pam", titres inachevés de John qui seront sublimés dans le meddley final.

Certains ont parfois tenté de minorer l’apport de Paul McCartney sur le disque, alors que c’est lui qui de longue date tenait la baraque : quelle erreur ! Commençons par ses titres : sur la face 1 (du Vinyle) "Oh darling" est un immense morceau sur lequel sa performance vocale est époustouflante (même si John aurait bien aimé la chanter lui-même), alors que "Maxwell Silver Hammer" est un titre un peu pompier mais gorgé de légèreté et d’humour. Et comment taire l’apport fabuleux de ses lignes de basse sur, notamment, "I Want You", "Something" et "Come Together" qu’il sublime littéralement? Sur ce dernier titre, c’est lui d’ailleurs qui suggéra à John de ralentir le tempo originel, conseil plus que pertinent pour un résultat immortel.

Parlons à présent de la face 2, et du fameux meddley devenu "Abbey Road Suite" concocté par Paul avec le cinquième membre, Georges Martin (qui réalise sur l'album un travail merveilleux) : le résultat est incroyable, un des plus grands moments musicaux qui soit avec un assemblage proprement génial d’idées éparses de Paul et de John.
"You Never Give Me Your Money" qui démarre les hostilités est un authentique titre progressif avant l’heure (avec les piques susmentionnées à l’attention de Klein mais aussi un peu de John et de Georges). L’enchaînement des trois titres de John cités ci-dessus est parfait et d’un dynamisme saisissant, alors que "She Came In Through The Bathroom Window" renvoie à une anecdote amusante parfaitement contée par Paul. Sur le magnifique "Golden Slumbers" et sur "Carry That weight", Paul rappelle tout son génie de compositeur et d’interprète, alors que les arrangements de cordes concoctés avec Georges Martin subliment l’ensemble et que les réminiscences des titres antérieurs sont délicieuses. Du grand art !
Tout est alors en place pour le grand final, "The End", que Paul attaque merveilleusement en pur rocker avant le premier (et dernier) solo de batterie de Ringo plein de feeling, et une étonnante partie de guitare partagée entre Paul, Georges et John (dans cet ordre) qui règlent le sujet en une prise et quittent donc la scène unis par cette passion originelle du rock pur et dur, celui qu’ils jouaient au 'Cavern Club' ou à Hambourg (à noter : Yoko est priée de quitter le studio pour cette séquence, tout un symbole...). Arrive alors la phrase immortelle "And In The End The Love You Take Is Egual To The Love You Make…" qui dit tout de ce que furent ces incroyables années passées en commun et ce que ces quatre jeunes hommes apportèrent au monde bien au-delà de leur divine musique. Et comme ils tenaient à finir de façon légère et humoristique, le titre caché "Her Majesty" est un ultime et génial pied de nez : les BEATLES ne pouvaient pas s’en aller sur quelque chose de trop lourd et sérieux, la boucle est bouclée.

Que dire donc encore en effet sur une sortie aussi magistrale et d’une classe infinie, et sur un album que rien n’a pu surpasser ni même approcher ? Simplement merci à ces grands messieurs, qui ne retrouveront jamais en solo la sublime inspiration qui les unissait et qui resteront à jamais le plus grand groupe de rock, pop, musique populaire qui ait existé.

Note finale ? Il n’y a pas assez de chiffres.

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- John Lennon (chant, guitares, basse, piano électrique, piano, o)
- Paul Mccartney (chant, basse, piano, harmonium, guitare, chœurs)
- George Harrison (chant, guitare solo, guitares, basse, synthétiseur)
- Ringo Starr (batterie, maracas, bongos, tambourin, chant, chœur)
- George Martin (orgue, clavecin électrique, synthétiseur, orchestr)
- Billy Preston (orgue)
- Mike Vickers (synthétiseur moog)


1. Come Together
2. Something
3. Maxwell’s Silver Hammer
4. Oh! Darling
5. Octopus’s Garden
6. I Want You (she’s So Heavy)
7. Here Comes The Sun
8. Because
9. You Never Give Me Your Money
10. Sun King
11. Mean Mr Mustard
12. Polythene Pam
13. She Came In Through The Bathroom Window
14. Golden Slumbers
15. Carry That Weight
16. The End
17. Her Majesty



             



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