S’attaquer à un monument indéboulonnable de la musique populaire n’est pas chose aisée. Tellement a déjà été dit sur le mythique « Abbey Road » que l’avis d’un insignifiant chroniqueur ne changera certainement pas la face du monde. Alors voyons les choses différemment : et faisons donc comme si les Beatles n’avaient jamais existé dans cette dimension, que cet album soit comme les autres.

La pochette d’abord : pas terrible faut bien le dire ! Les mecs regardent pas l’objectif, à croire qu’ils ne veulent pas être reconnus, il y en a même un qui a oublié de foutre ses godasses, quel ahuri ! Avec sa clope à la main il a l’air droit issu d’un film de M Hulot. Les mecs se prennent carrément au sérieux, c’est pas comme cela qu’ils attireront l’attention.

« Come together » ouvre les hostilités sur un ton lancinant et assez agressif, un joli travail de la section rythmique et un chant sarcastique en font un morceau qui pourrait marcher au Billboard, en tout cas en Angletterre, puisqu’il semblerait que les gars du groupe soient issus de Liverpool. Un solo de guitare assez moyen cependant, mais le titre risque d’attirer l’attention car il n’est autre que le slogan du pape du LSD le ridicule Timothy Leary… Une chanson à ne pas mettre entre toutes les mains. Regardons les choses en face : le LSD, c’est mal ! Un groupe qui défend les vertus de cette came, c’est de la subversion !

« Maxwell’s silver hammer » est une comptine pour enfants , avec un ptit coup de Moog sympathique , on sent confusément que McCartney le compositeur a du talent, mais l’ambiance est plus au rire qu’au recueillement. Un morceau se détache du lot, il s’agit de « Here comes the sun », une splendide mélodie due au guitariste Georges Harrison, a sa place je gueulerais car la quasi-totalité des titres est trustée par le tandem de Lennon et McCartney… Avec « Something », il parait évident qu’un réel talent se cache dans les mains du gratteux timide… Mais sans doute laissera-t-il là ses camarades et nous pondra-t-il un chef d’œuvre plus tard, quand ses complexes auront disparus. Une chanson gaie et insouciante.

« Octopuss garden » est donc composée et chantée par le petit batteur dénommé Ringo Starr, une mélodie sympa et des petites paroles acerbes en font un ovni. « I Want you » aborde un aspect beaucoup plus sombre, Lennon y déploie une fibre toute hard Rock, elle est agrémentée de solis de toute beauté du guitariste Georges harrison.

Un gigantesque medley chiant à mourir ponctue la seconde face, composée de ce qui semblent être des ébauches de chansons plus que de réelles compositions, et au sein duquel le pétulant bassiste occupe incontestablement la fonction de leader. Seul élement attirant ma curiosité, les 2 guitaristes et le bassiste se lancent dans des circonvolutions guitaristiques d’un étrange effet sur « The end «  après l’inutile solo de batterie …résultat du décompte, bah on ne peut pas dire que le soliste se monte plus percutant que le bassiste, en revanche le second guitariste -lennon- aurait mieux fait de laisser libre court à sa modestie et de ne point participer.… Bref pas terrible…

Un 3 pour ce sympathique petit groupe.