Ah, le sens de la mise en scène de Jethro Tull... C'est fou le nombre de fois où Ian Anderson aura imaginé toute une histoire pour un seul album, tandis que beaucoup de groupes mettent tellement de temps à se trouver un bon visuel qu'ils ne le lâchent plus une fois qu'ils en trouvent un. Ici, Ian Anderson est Ray Lomas, ancien rocker cherchant et trouvant un nouveau souffle. Enfin, ça, c'est l'histoire de la petite BD amusante figurant sur l'intérieur de la pochette. Pour bien montrer ce qu'il pensait de la critique qui voulait ranger un peu vite les grands groupes au placard, Anderson fait au monde un magnifique bras d'honneur sur la pochette au travers de ce personnage.

Dommage que la musique ne soit pas tout-à-fait à la hauteur de cet emballage réjouissant. Tout est relatif, Jethro Tull est un vrai grand du rock et on est en droit d'être particulièrement difficile. Les mélodies sont à tomber mais les arrangements sont un peu sages. Ce manque de charisme en fait logiquement un des albums les moins bien considérés de Jethro Tull. Je suis globalement d'accord, il ne mérite qu'une note moyenne, et pourtant c'est l'un de ceux que j'écoute assez souvent, pour retrouver les intros géniales de «Quizz Kid» et «Big Dipper», la délicatesse de «Salamander», ou encore les amusantes «Taxi Grab» et «Pied Piper». Autant de petites perles qui rendent ce Too old to rock'n'roll: Too young to die! plus que digne d'être écouté par tout amateur de Jethro Tull.