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JETHRO TULL - Thick As A Brick (1972)
Par KERAZ le 1er Décembre 2007          Consultée 16981 fois

Après l'immense succès d'Aqualung l'année précédente, JETHRO TULL n'a déjà plus rien à prouver à son public. Pourtant, Ian Anderson et sa bande récidivent en cette année 1972 avec un album tout aussi parfait que son prédécesseur, tout en étant différent. En signe de réponse à ceux qui croyaient qu'Aqualung était un concept-album (à tort), Ian Anderson en produit cette fois un véritable ne comportant qu'une seule pièce de trois quarts d'heure, divisée en deux (33-tours oblige). Le concept est brillant : un monde imaginaire médiéval vu par un personnage fortement cynique et stupide (d'où le titre Thick As a Brick); une espèce de comédie humaine en somme. Cet opus marque l'apothéose de JETHRO TULL en tant que groupe de rock progressif (il mutera plus tard en groupe plus folk-rock). Il s'agit aussi de son album à titre unique le plus réussi, le suivant, A Passion Play, ne s'avérant pas à la hauteur.

Mais comment Ian Anderson et sa bande ont-ils réussi à créer un morceau aussi homogène et parfait? Cela reste un mystère. Une chose est certaine, il est très rare de voir un morceau de cette longueur aussi convaincant. Tout au long de mes nombreuses et attentives écoutes, je n'ai décelé que très peu de longueurs ou de passages 'pompeux'. Tout se tient merveilleusement bien, malgré la complexité de l'oeuvre. Jouer avec le chaos de manière intelligente, voilà ce qu'est le rock progressif, ou du moins ce qu'il devrait être. Voici mes description et appréciation de l'oeuvre que j'ai tenté de faire au mieux étant donné l'extrême difficulté de chroniquer un titre de 42 minutes.

Face A :

La pièce commence de manière très peu dépaysante avec une partie purement folk très réussie qui n'a rien à envier aux morceaux similaires des précédents albums. On retrouve la guitare acoustique et la voix nasillarde mais très juste de Ian Anderson, la basse solide de Jeffrey Hammond, puis la guitare électrique de Martin Barre. Ce mini-morceau est une sorte d'introduction à l'univers de Thick As a Brick, aux paroles très évocatrices. Le refrain compris dans cette partie réapparaît de nombreuses fois tout au long du morceau de sorte à renforcer l'homogénéité de l'oeuvre. La voix chaude et accueillante et la guitare du chanteur entraînent déjà l'auditeur dans un univers complètement décalé. On ne commence à déceler des nouveautés qu'après cette partie. Le groupe commence à jouer des séquences plus techniques, souvent à l'unisson et de manière très orchestrale. En effet, la pièce comprend de nombreux passages orchestraux, menée par l'orgue de John Evans, plus présent que jamais et souvent relégué en arrière-plan, parfois avec la voix de Ian Anderson qui réapparaît sporadiquement entre les séquences instrumentales. L'aspect médiéval de l'oeuvre est valorisé, dans cette partie du disque, principalement par la présence de la guitare acoustique, du chant théâtral et des séquences très rythmées, fortement soutenues par l'orgue. Pas une seule fois pendant ces 22 minutes, je n'ai perdu le fil. Tout s'enchaîne merveilleusement bien, et les interventions vocales se font très fréquentes et bien orchestrées.

Face B :

Le début de cette deuxième partie fait un peu penser à la musique d'un film mais, bien vite, la bande de JETHRO TULL reprend les affaires là où l'a laissée la face précédente. Soudainement, intervient un solo de batterie accompagnant une mélodie enchanteresse en avant-plan. Absurde, direz-vous, mais diablement efficace. Certes, cette petite démonstration technique, quoique réussie, ne vaut pas le solo de batterie de "In A Gadda Da Vida". Lui succède une nouvelle partie orchestrale avec l'orgue toujours aussi puissant. S'enchaînent alors des séquences étranges avec des voix en arrière-plan et des moments de silence. Ce début extrêmement déconcertant annonce déjà la couleur expérimentale de cette deuxième partie, alors que la première ne s'était pas trop aventurée sur ce terrain aléatoire, pour ne pas risquer de briser la ligne directrice. Ici, le groupe y plonge franchement, histoire de provoquer un peu l'auditeur, de le faire grincer des dents, pour finalement lui redonner le sourire avec le retour des parties acoustiques. Moins théâtrales, mais tout aussi dramatiques, les séquences sont ici plus tristes et moins rythmées que celles de la face A, principalement dominées par la guitare acoustique. On y décèle davantage de mélancolie. Fini l'ambiance festive, il s'agit presque d'un virage à 180 degrés. C'est finalement sur le coup des 12 minutes que le morceau redevient plus rythmé. Une très longue partie instrumentale, un peu pompeuse (enfin une) malgré les interventions du chanteur, on a l'impression d'être au même point pendant plusieurs minutes avec seulement quelques alternances. Et finalement, le long morceau épique se termine de la même façon qu'il a débuté, avec la chansonnette Folk, une fin fort brillante.

J'espère vous avoir encouragés à écouter Thick As A Brick, à mon sens le chef-d'oeuvre absolu de JETHRO TULL. Il est seulement dommage que le groupe n'ait pas récidivé avec A Passion Play, qui m'a un peu déçu. Bien entendu, il a été difficile de chroniquer un si long morceau et j'espère vous avoir dit l'essentiel. À vous de juger maintenant.

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   (3 chroniques)



- Ian Anderson (chant, guitare acoustique, flûte, violon, trompett)
- Martin Barre (guitare électrique, luth)
- John Evan (piano, orgue, harpsichord)
- Jeffrey Hammond (basse, chant)
- Barriemore Barlow (batterie, percussions)
- David Palmer (arrangements)


1. Thick As A Brick (part One)
2. Thick As A Brick (part Two)



             



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