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Ed STARINK - Synthetiseur 6 (1991)
Par BAKER le 8 Janvier 2019          Consultée 1101 fois

Le volume 5 'spécial musique classique' ayant fort bien marché, y compris auprès des jeunes qui, entre un MADONNA et un DEPECHE MODE, redécouvrent de grands indispensables, il était naturel que le duo STARINK / Wantier sorte une seconde collection du même acabit. Serait-ce à dire que les reprises de musique contemporaine sont à oublier, que STARINK en a fait le tour ? A l'époque, on pouvait le penser. Dommage, mais tant que le vin est bon, il faut tirer la cruche, comme dirait Perceval. Hélas, ce sixième opus montre, plus encore que son prédécesseur, les terribles limites d'un tel projet.

Comme le précédent, ce disque se divise en deux faces, la STARINK et la Wantier-MINET. Et dès les premières secondes, c'est la douche froide. On va tout de suite lister ce qui va. Malgré des sonorités très cheap, le "concerto pour piano" de TCHAÏKOVSKI est respectueux d'un original que de jeunes pousses pourraient être amenées à découvrir, avec un VRAI piano moins rigor-mortiis et des sonorités de cuivres qui ressemblent à autre chose qu'un pet de teckel. La "Symphonie du nouveau monde" de DVORAK n'est pas sa partie la plus connue, d'où frustration des néophytes, mais elle est bien conçue et peut donner envie d'acheter l'intégrale. La reprise de SIBELIUS est pataude mais au moins peut mettre la lumière sur cet excellent compositeur, et le côté fleuve tranquille de "La Moldau" est bien rendu notamment à travers un subterfuge adéquat - c'est un titre vraiment contemporain, avec un petit côté Charles CALLET, et le seul qui profite vraiment du synthé.

Le reste ? Une catastrophe. La valse de BRAHMS ressemble à une berceuse de Céline DION période mangeuse de bébés ; la "Pie voleuse" avec ces violons raides comme la justice donne envie de hurler "PARFAIT, VAS-Y BUGS !!!" tel le boss Marcel Picolli-Picollo (la seconde partie est écoutable, au moins); la reprise de GERSHWIN est sidérante de médiocrité, on dirait un fichier MIDI de 1995 servant de temptrack à un niveau de Rayman. Ca swingue comme une presse hydraulique avec cette section rythmique navrante et ces trompettes Atari 800. Et puis "Pour Elise"... ah, "Pour Elise"... c'est au-delà des mots. C'est indescriptible. Comment le mec qui a pu recréer "Tubular Bells" version Phil COLLINS et "Pulstar" avec tous les arrangements peut se contenter de sortir un tel étron ? On est au-delà de la gêne d'écoute : les limites de la honte sont franchies.

Alors, vous me direz : si Ed STARINK défèque dans la colle avec une telle emphase, que dire de Bernard MINET ? Eh bien comme dirait Patrick FIORI, c'est là que ça se corse. En effet, la partie Wantier est meilleure que la face A. Bien meilleure. Même très écoutable. Et c'est là le hic. Les versions sont largement plus respectueuses, plus finement arrangées, la banque de sons utilisée est particulièrement balèze pour du 1991. Les choeurs de "Carmina Burana" avec son build-up très bien agencé (et son choeur masculin rythmique empruntant à Didier MAROUANI), la "40ème" de MOZART propre et dynamique, "Peer Gynt" joli comme tout (manque le côté aérien tout de même), et surtout le "Printemps" de VIVALDI, magnifiquement retranscrit. Tout ça sonne très bien, très propre, très agréable.

Mais ça ne sonne pas comme un synthétiseur, du tout, et c'est là qu'est l'os. Le principe de réarrangement total est oublié, et si sur le fond ça peut donner envie aux d'jeunz d'écouter du "Zartmo", sur la forme l'intérêt de ce disque devient quasi-nul. Vers la fin, tant STARINK que Wantier s'essaient enfin à des digressions FM : un allegro de BACH traité à la façon de Jean-Michel JARRE avec des rythmiques fofolles et des sons rafraîchissants, une basse séquencée sur "l'Arlésienne", et une "Rêverie" de DEBUSSY retapée façon mi-SAKAMOTO mi-ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA. Pas génial, mais inattendu. Et autrement moins ennuyeux que les bonus tracks du CD que sont "l'Andante" de MOZART et le "Concerto pour piano" de GRIEG, sans passion, sans vie, sans dynamique, sans mon Epéda.

L'objectif final de ce disque semble donc totalement raté. Contrairement au volume 5 qui était du petit synthé pas terrible et un peu milieu de gamme, on navigue ici entre terrassantes horreurs indignes de Gilles Relisieux et morceaux parfaitement réussis mais copies conformes des versions orchestrales que vous pouvez trouver ailleurs à un prix dérisoire. La face B pourra fortement vous servir en cas d'urgence parentale de type "vite dé-Louanisons ma fille avant les dommages cérébraux irréversibles", mais en tant que volume d'une collection qui commence à fortement pâlir, Synthétiseur 6 est le premier vrai faux-pas, de ceux qui laissent le genou amoché.

Note finale : 1,5 / 5

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- Ed Starink (claviers, prog)
- Bernard Wantier (claviers, prog)


1. Concerto Pour Piano N°1 (piotr Illitch Tchaikovski
2. Pour Elise (ludwig Van Beethoven)
3. Symphonie Du Nouveau Monde (anton Dvorak)
4. Rhapsody In Blue (george Gershwin)
5. Finlandia (jean Sibelius)
6. La Moldau (bedrich Smetana)
7. Valse N°15 (johannes Brahms)
8. La Pie Voleuse (ouverture) (gioacchino Rossini)
9. Carmina Burana (carl Orff)
10. Les Quatre Saisons (le Printemps) (antonio Vivaldi
11. Symphonie N°40 (wolfgang Amadeus Mozart)
12. Peer Gynt (edvard Grieg)
13. La Voix Du Printemps (valse) (johann Strauss)
14. L'arlésienne (suite N°1) (georges Bizet)
15. Rêve D'amour (franz Liszt)
16. Concerto N°3 (allegro) (johannes Sebastian Bach)
- bonus Tracks édition Cd
17. Rêverie (claude Debussy)
18. Andante (wolfgang Amadeus Mozart)
19. Concerto Pour Piano (allegro) (edvard Grieg)



             



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