On a vu avec le maxi-single Star Scratch / Body-Poppin’ que Ed STARINK a en 1984 essayé de percer sur la scène Breakdance. Il ne s’en est pas tenu là puisque entretemps nous avons découvert l’existence de trois albums de son cru publiés la même année. Sous le pseudonyme The New York Street Breakdancers (nom de groupe complètement bidon puisque s’agissant d’Ed STARINK et de son collègue Hank Dussen co-signant tous les originaux), il y eut Electric Boogie dont il est question dans cette chronique, constitué de neuf compositions originales et de trois reprises, et Breakdance Hits qui est un recueil de seize reprises, récupérant au passage les trois reprises de Electric Boogie. Le troisième album, tout simplement intitulé Breakdance (ou Breakdance Special dans certaines éditions étrangères), est le fait de Alex And The City Crew, vraie formation celle-là, avec Alex Von Oostrom en tant que frontman, sur des compositions d’Ed STARINK. Un autre disque intitulé The New-York - Amsterdam Body Popping Line est sorti, mais n’est d’aucun intérêt puisque d’une part compilant des singles de Breakdance d’autres artistes, et d’autre part récupérant sept des neuf originaux de Electric Boogie avec des titres alternatifs.

Certains morceaux de Electric Boogie semblent être des combinaisons hasardeuses d’extraits de "Star Scratch" et "Body Poppin’". Ainsi, "Scratch-O-Matic" reprend le second thème de "Star Scratch" encadré par le deuxième thème de "Body Poppin’". Les deux morceaux d’origine ayant des rythmiques semblables, le tout s’enchaîne facilement. "Shock Your Soul" mélange des motifs rythmiques de "Star Scratch" au début de "Body Poppin’". "Robot Blaster" est également un mélange de rythmiques issues de "Star Scratch". Il y a aussi les morceaux qui mélangent parties inédites et morceaux du maxi-single, tels que "Space Spine" dont la partie centrale est à nouveau encadrée par le deuxième thème de "Body Poppin’" (avec des rythmiques encore différentes de celles de "Scratch-O-Matic"). "Digital Disco" reprend également quelques éléments rythmiques de "Star Scratch".

Le reste de l’album est bel et bien inédit. Évidemment, toutes les rythmiques se ressemblent et le tout est parcouru des mêmes effets sonores, traits de guitares abrasives, 'smurfing', délai, inserts de voix. "Break Dance Boogie" et "Planet Roots" se différencient de "Body Poppin’" bien que s’en rapprochant assez dans le rythme et la tonalité. Quant aux reprises (toutes trois également présentes sur l’album de reprises Breakdance Hits), du moins "Rockit" (Herbie HANCOCK) et "Let The Music Play" (SHANNON) qu’on a pu écouter, il n’y a pas grand-chose à en dire. Bien que faisant montre de la même production que les originaux, elles jurent passablement au milieu de compositions très robotiques.

Contrairement à ce que je redoutais, Star Scratch / Body Poppin’ et Electric Boogie sont aussi valables l’un que l’autre, les deux partageant beaucoup de matière musicale mais chacun ayant ses propres passages. La production est néanmoins bien vilaine, les rythmiques étant particulièrement laides. Le tout est d’un kitsch aberrant et a bien plus mal vieilli qu’une majorité d’autres enregistrements de Breakdance.